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FOLK  |  LIVE

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2003 Passenger
 

- Style : The Franklin Electric

PASSENGER - Live From San Francisco (2023)
Par GEGERS le 11 Juillet 2024          Consultée 473 fois

Le 5 mai 2022, le mythique Fillmore de San Francisco accueille 1300 spectateurs venus applaudir un homme seul et sa guitare. Mike Rosenberg, aka PASSENGER, reprend en effet le fil de ses incessantes tournées mondiales après de longs mois d'interruption pour des raisons qu'il est inutile de rappeler. Pour le prolifique artiste anglais, qui a publié 14 albums en 15 ans de carrière, l'arrêt est brutal, et c'est presque timidement que, muni de sa guitare acoustique pour seule compagne, le chanteur folk reprend la route en 2022. Cette dixième étape d'une tournée mondiale voit l'artiste faire appel à la bienveillance et au soutien d'un public entièrement acquis à sa cause. Célébrant les 10 ans de son album All The Little Lights, qui constitue sans aucun doute un des morceaux les plus puissants et couronnés de succès du corpus folk contemporain, PASSENGER propose un concert intime, comme un retour sur la pointe des pieds, un souffle retenu dans le fil de vies dont la frénésie n'a pas tardé à se manifester de nouveau une fois les confinements levés. Un instant suspendu.

Un concert de PASSENGER est un moment joyeux, bordélique, qui se nourrit de la nostalgie, du doute et de la peine pour créer de la joie et de la communion. C'est d'ailleurs presque dans le recueillement que le concert débute avec "Survivors", extrait de l'album Runaway, et d'emblée, la fusion entre l'artiste et son public est palpable, concrète : les spectateurs, à la fois respectueux et concernés par la beauté du folk viscéral qui leur est présenté, chantent avec l'artiste, et apportent par leurs chœurs une dimension supplémentaire au morceau, ce dont l'artiste est reconnaissant. Il n'aura d'ailleurs de cesse de parler à son public durant ou entre les morceaux, lui expliquant la genèse de ses chansons, l'invitant à participer bruyamment, le remerciant pour ses moments de silence, notamment à l'issue de l'interprétation de l'autobiographique "Blink of an Eye", seul extrait de Birds That Flew and Ships that Sailed, alors son dernier album en date, qui raconte son parcours, ses choix, ses espoirs et déceptions.

Les années d'artiste de rue permettent à PASSENGER de savoir comment jouer dans le bruit et l'indifférence, et l'artiste semble toujours surpris, à 40 ans, que ses morceaux puissent être source de recueillement et d'introspection chez des spectateurs qui se retrouvent dans chacun de ses mots, qui résonnent profondément chez chacun. On le sent parfaitement épanoui sur les morceaux qui lui permettent d'invoquer la participation du public, à l'image de "Life's For the Living", "I Hate", commentaire social à la fois humoristique et mordant sur l'époque actuelle, ou sur l'indispensable tube "Let Her Go", dont on ressent chaque note, chaque mot, comme si l'on écoutait ce morceau pour la première fois. Equipé d'un remarquable sens de l'humour dont il n'hésite pas à faire usage, Mike Rosenberg est une bougie qui fait face aux obscurantismes, usant de sa poésie tendre comme arme d'adhésion massive. Une affirmation qui prend corps à l'écoute de "Scare Away The Dark", dont les paroles bouleversantes et d'un humanisme profond se transforment en un chœur fédérateur, les "oh oh oh" de la fin du morceau étant repris comme un seul homme par le public, qui continue de chanter durant de longue minutes après que le chanteur ait quitté la scène. Le fade-out, avant les rappels, permet d'ailleurs de renforcer la beauté de cette mélodie avant que ne résonnent les premiers accords de cette pépite folk qu'est "Things That Stop You Dreaming", à laquelle succèdent des interprétations délicieuses des classiques "Whispers" et "Holes". Si à côté de ces beautés pures la reprise du "Heaven" de Bryan Adams et le plus passe-partout "Queenstown", tiré de l'album Patchwork, peuvent sembler un peu futiles, ce concert de 70 minutes est un cataplasme autant qu'une redécouverte.

Si PASSENGER est "l'esclave" heureux d'un album et d'un morceaux emblématiques, il donne ici l'image d'un artiste en paix avec ce lourd héritage, qu'il accepte en interprétant de nombreux morceaux de All The Little Lights, mais qu'il tourne également en dérision, comme tout bon Britannique qui se respecte ("Nous les Anglais ne savons pas quoi faire de nos succès, alors nous les tournons en ridicule", déclare-t-il lors du concert). Et puis, le prolifique artiste s'est construit un répertoire flamboyant, dont l'écoute de chaque note et de chaque mot provoque ici une émotion intense, qui couvre une large palette allant de la tristesse à la félicité. Un album live à la fois galvanisant et apaisant, à l'image de la musique si belle d'un artiste précieux.

4,5/5

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   GEGERS

 
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- Survivors
- Life's For The Living
- Table For One
- Queenstown
- I Hate
- Blink Of An Eye
- Young As The Morning, Old As The Sea
- Heaven
- Let Her Go
- Scare Away The Dark
- Things That Stop You Dreaming
- Whispers
- Holes


1. Mike Rosenberg (chant, Guitare)



             



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