Plus connue pour son rôle dans Stranger Things, Maya HAWKE aurait pu se contenter de suivre les traces de ses célèbres parents dans le monde du cinéma. Or, en 2020, elle montre une autre facette de son talent en sortant son premier disque, Blush. La jeune chanteuse ne se contente pas de capitaliser sur son héritage familial, elle s’inspire de ses influences, tels Bob DYLAN et Joni MITCHELL, dont l'empreinte est prégnante sur le style folk-rock de Maya qui privilégie les mélodies simples et les récits personnels.

La simplicité, c’est le cheval de bataille de HAWKE et on le remarque dès les premières note du single "Generous Heart", ou encore sur des titres comme "Cricket" et le sublime "Menace". L’ambiance est intimiste et acoustique, les arrangements le plus souvent centrés autour de la guitare, avec des touches de piano, de violon et de percussions douces qui viennent compléter cet univers sobre sans jamais le submerger.

Il est évident que le travail de la chanteuse de 22 ans est profondément personnel, comme en témoigne le morceau "Goodbye Rocketship" où elle s’adresse à son père (I forgive you and I thank you, you know all the reasons why/I’m sorry and I love you, all we can do is try). Les chansons de l’album sont marquées par une vraie sincérité, Maya n’essaie ni de se cacher, ni d’en dire trop.

Les paroles de Blush révèlent une jeune femme réfléchie, qui contemple ses expériences passées et présentes avec honnêteté. Le désir de Maya de faire de la musique est justement né de sa passion pour l’écriture, qu’elle considère comme une forme d’expression encore plus personnelle que le jeu d’acteur, lui permettant d’explorer des émotions qu’elle a du mal à exprimer autrement. On sent cette âme poétique en écoutant des chansons comme "Hold The Sun" (The body doesn’t lie/Id’ hold you like soft water/Holds the sun against the sky), "Mirth" (It’s not you, it’s New York I miss) et le single "Coverage" (But there are shades you can’t replace/With blush or blues or lights or grace).

Chaque chanson est une fenêtre sur le monde intérieur de HAWKE, j’ai beaucoup aimé "River Like You" et ses métaphores romantiques (I’ve loved a river like you before/The deep and thundering kind) et le piano de "Bringing Me Down" où elle n’hésite pas à être vulnérable (Feeling small, feeling ordinary/Not strong enough for all I carry).

La cadence reste relativement constante et délicate tout au long de l’album grâce aux productions de Jesse Harris qui a également travaillé avec Norah JONES et Melody GARDOT, captant parfaitement la simplicité et la pureté du son recherché par HAWKE, que ce soit sur des morceaux très folk comme "So Long" ou sur le rythme plus pop du single "By Myself". Il y a donc une vraie cohérence, même quand on s’embarque dans le très bon "Animal Enough", un titre aux sonorités plus rock sur lequel Maya offre une prestation vocale un peu plus sauvage (I’ve got options, I’ve got time but my muscle memory/Leads my walking down your street).

Blush est un album touchant, empli d’un calme qui vous gagnera aussi. On est loin des productions pop stéréotypées parfois inutilement bruyantes. L’album est une jolie échappatoire où l’on découvre une jeune artiste à la voix douce et aux compositions simples mais précises. Tout juste majeure dans son pays, Maya HAWKE transparaît d’une maturité et d’une délicatesse certaines sur cet album, une artiste à part entière.