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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2006 1 On An Island
2015 Rattle That Lock
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David GILMOUR - Luck And Strange (2024)
Par BRADFLOYD le 18 Septembre 2024          Consultée 1853 fois

D'entrée, je vais attaquer par ce que je n'aime pas. La pochette, en noir et blanc, tout du moins, le recto. Ça a beau être Anton Corbijn qui en est à l'origine, ça ne passe pas. Il faut dire que je n'ai jamais aimé son travail, que ce soit avec DEPECHE MODE ou U2. Cela veut peut-être exprimer la bascule vers l'au-delà, le thème principal de l'album, je n'accroche pas. Même si le portrait de GILMOUR au verso est une jolie photo. Voilà, c'est fait.

Ensuite, un truc qui me fait marrer : la sortie le 06 septembre 2024 est un joli pied de nez à son ancien compère, Roger WATERS, dont la date anniversaire est un… 06 septembre. Haine, quand tu nous tiens…

Revenons à l'album. Neuf ans, neuf ans d'attente depuis le très bon Rattle That Lock pour entendre à nouveau la guitare et la voix de David GILMOUR. Bon, pas tout à fait, en réalité. Il y a eu ce titre en accompagnement du livre de son épouse A Theatre For Dreamers et que l'on retrouve en bonus sur la version CD. "Yes, I Have Ghosts" reste un excellent titre mais, au regard de la tonalité de l'album, apparaît quelque peu incongru au milieu des 9 autres titres. Malheureusement, ce titre-hommage à Léonard COHEN (jusqu'à la voix), que j'espérais correspondre aux prémices d'une nouvelle orientation musicale de notre guitar-hero, ne sera jamais qu'un titre unique dans la carrière de ce dernier.

Et puis, il y a eu aussi la guitare que l'on a entendue sur le titre pourri des FLOYD en hommage à l'Ukraine, ou encore dans la resucée de l'album de 2010 produit par THE ORB. Cependant, en 2024, on se retrouve avec un vrai album, peut-être pas le dernier selon son auteur, et celui-ci convoque plus que son prédécesseur les fantômes de son groupe phare, quand bien même l'on s'évertue à nous faire croire que la nouvelle production d'un jeunot ignorant tout de la carrière du monsieur aurait poussé celui-ci dans ses retranchements. Tu parles, je veux bien pour les titres dont les fins sont brutales alors que, d'habitude, celles-ci faisaient plutôt l'objet de fading out transitoires. Mais là où je ne suis pas d'accord, c'est que la musique reste la musique et le son de cette guitare ne nous déçoit absolument pas.

J'en veux pour preuve, au hasard, le son de "Luck and Strange" et "Scattered". La chanson titre fait un usage splendide de certains enregistrements au clavier réalisés par Richard WRIGHT en 2007/2008, peu de temps avant sa mort, et que l'on entend plus particulièrement en bonus lors de cette jam de près d'un quart d'heure d'où sont tirées ces quelques notes d'Hammond. Une jam tournant en rond mais destinée à en faire jaillir des idées pour un prochain album. Dans le morceau-titre, les voix aériennes du Angel Studios Choir accompagnent magnifiquement la mélodie et surtout, le son de cette guitare à 3'45. Il ne suffit que d'une note pour identifier son auteur. C'est complètement fou. Pareil, pour "Scattered", à partir de 4'12, le solo de guitare classique, suivi de l'électrique en mode clear à 4'58 suivi de ce passage saturé à partir de 5'46 qui met l'auditeur en état de catalepsie totale tellement c'est beau, le tout enveloppé de nappes de violons renforçant la dramaturgie progressive. Peut-être le plus beau solo de David GILMOUR depuis "Comfortably Numb", à moins que vous ne préfériez celui de "High Hopes", il y a 30 ans, mais qui est joué plutôt avec une pedal steel.

Revenons à "Luck and Strange", un blues faisant un peu penser à "What Do You Want From Me". La voix de GILMOUR a pris de l'âge et présente quelques difficultés pour aller dans les aigus mais ce titre en reste malgré tout très agréable, d'autant plus que les claviers de WRIGHT enveloppent magnifiquement les notes de guitares.

Certains titres qui avaient déjà fait l'objet de sorties via les plateformes ne présentent plus vraiment de surprises. "The Piper's Call" reste dans le droit fil des deux albums précédents mais contient un refrain qui donne envie d'y revenir. Comme un bon vin, le titre s'améliore au fil des écoutes. Le crescendo dramatique est particulièrement mis en valeur avec un rythme lourd de type "Take A Breath" mais un solo se rapprochant de celui de "Fat Old Sun". "Between Two Points" que chante sa fille Romany est une reprise des The Montgolfier Brothers. Légèrement plus rapide, cette version a ma préférence, d'autant plus que j'apprécie la voix de Romany. C'est fou d'ailleurs comme elle ressemble à son père du temps où celui-ci rejoignait le FLOYD.
S'accompagnant à la harpe, comme sur nombre de titres de l'album, elle ajoute une touche de légèreté à cette chanson magnifique. La guitare a un son peu entendu dans le répertoire de David GILMOUR et rend le titre indispensable à l'écoute. Dommage que la fin ne soit pas à la hauteur avec cette note qui en appelle d'autres et laisse sur sa faim. Enfin, "Dark and Velvet Nights" est une chanson plus rock et percutante, dont les premières notes m'ont fait penser à du DEEP PURPLE avant que le style GILMOUR ne prenne le dessus. Clairement pas ma chanson préférée. En revanche, bourrée de gimmicks et de petits trucs sonores inédits, elle est une étonnante surprise par rapport à l'ensemble de la discographie de son auteur. Mais quand vient le solo, alors là je m'incline.

Bien que l'album ne soit pas un concept en soi, Polly Samson et GILMOUR ont écrit un disque dont la mortalité est le thème principal. Cette essence est particulièrement puissante dans "Sings" dont l'ouverture Chérie, recule l'horloge / Donne-moi du temps, fais-le s'arrêter / Retenons les nouvelles / Reste à l'intérieur de ce cocon. Le titre tourne un peu en rond, la mélodie n'étant pas des plus mémorables. De même, "A Single Spark" reste dans la même tonalité sans que la mélodie en soit le point fort. Le début de la chanson est musicalement peu inspirant, mais celle-ci est sauvée par ce que GILMOUR sait faire le mieux, en posant un solo prolongé et émouvant que l'on pourrait entendre sorti de chacun de ses albums solo, voire de Division Bell.

Deux titres sont classiques de GILMOUR et des FLOYD sous sa coupe, "Black Cat" et "Vita Brevis". Le premier qui introduit parfaitement "Luck and Strange" semble avoir été écrit ainsi avec la même tonalité. Le second voit le duo David/Romany pour quelques notes, comme du temps de la Covid où la famille Von Trapped (en référence au film La mélodie du bonheur) nous faisait partager sa vie de confinement au milieu des livres de poésie et instruments de musique. Superbe.

Et puis "Scattered" clôt l'album vinyle de manière magistrale comme ""High Hopes" le faisait pour Division Bell. Un titre qui me donne envie d'y revenir, encore et encore. Et ce solo, tellement émouvant… Gilmour reste le seul à faire chanter sa guitare ainsi. Chaque note est une histoire et touche au cœur. Rien que pour ce titre, l'achat de l'album en devient indispensable.

Alors, verdict ? L'ouverture jazz du précédent album, le titre folkeux de 2020 n'étaient que des fausses pistes, quand bien même certains des musiciens viennent de la planète jazz : David GILMOUR reste dans sa zone de confort tout en proposant des choses nouvelles. La production est magnifique et l'album, enregistré en ATMOS, doit être écouté au casque (si vous ne possédez pas ce système) pour mieux en apprécier les subtilités. Mais surtout, si vous aimez le son GILMOUR, cet album est pour vous. La guitare a rarement aussi bien sonné. Et des cinq albums qu'il a produits, celui-ci peut aisément se situer en haut de la liste. Très largement au-dessus de On An Island qui ne tient pas la distance à travers le temps et de About Face qui, à mon sens, est une verrue disgracieuse dans sa discographie. Trop ampoulé, surproduit et ne contenant pas de chansons de grande facture.
Aussi, la notation de Luck And Strange qui se veut à la hauteur du travail effectué mérite un bon 4,5/5.

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   BRADFLOYD

 
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- David Gilmour (guitares, basse, claviers, chant)
- Richard Wright (piano électrique, orgue hammond)
- Romany Gilmour (voix, harpe)
- Gabriel Gilmour (chœurs)
- Rob Gentry (claviers)
- Roger Eno (piano)
- Guy Pratt (basse)
- Adam Betts (batterie, percussions)
- Steve Distanislao (batterie)
- Steve Gadd (batterie, percussions)
- Tom Herbert (basse)
- Edmund Aldhous (organiste et directeur musical de la cathédrale d')
- Ely Cathedral Choir (vocaux)
- Angel Studios Choir (vocaux)
- Orchestre Des Studios Angel


1. Black Cat
2. Luck And Strange
3. The Piper's Call
4. A Single Spark
5. Vita Brevis
6. Between Two Points
7. Dark And Velvet Nights
8. Sings
9. Scattered
10. Yes, I Have Ghosts
11. Luck And Strange (original Barn Jam)



             



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