Pour la pochette réussie d'un premier opus qui tente d’attirer l’attention, c’est râpé, non ? Toujours est-il que nos p’tits Californiens sont des potes de collège comme souvent aux states. Jacoby Shaddix est le chanteur leader du projet qui s’est stabilisé en 1996 autour d’une base solide. Les gars en veulent comme des malades et croient en leur chance. Ils montent un pico label pour sortir leur première offrande. Figurez-vous d‘ailleurs que le nom PAPA ROACH est le fruit de l’assemblage des deux noms des grands-pères, tous deux musiciens de Jacoby ! Bref, un premier album dans les nineties, il ne faut pas s’attendre à de la guimauve et des chialantes comme dirait ma jeune consœur Archangel ! On y va !

"Orange Drive Palms" débute le disque avec une certaine originalité. On sent immédiatement les capacités de nos joyeux drilles. Bien sûr, la mise en place reste encore approximative et la voix de Jacoby notamment sonne un brin pauvre à de nombreux instants alors que la coda penche vers un retour au hardcore.
La fusion metal rap est déjà bien présente sur "Liquid Diet" qui, sans être exceptionnel, réunit déjà les ingrédients qui feront plus tard le succès du groupe. L'ambiance de "Shut Upn Die" est déjà Nu metal avec des tics hip-hop de Jacoby. On n'est pas si loin de certains gros collectifs du genre issus de la même zone. On s’arrête là pour ce qui est écoutable.

Le son est carrément 'à la rue' sur l’intro de "GrrBrr" qui cherche avant tout à ravager les oreilles des voisins de nos bambins. La suite n’est guère plus aimable. L’arythmie et la destructuration très crossover pour l’époque de "Peewagon" ne laissent que très peu de place à des éléments mélodiques qu’on aimerait plus présents, d’autant que le chant de Jacoby est encore très approximatif. On entend un "jeux interdits" sur "ISEDuFuckndie", avec des oinjs qu’on allume, et toujours ce damné hardcore des familles, on est encore loin de la potion magique des petits pois sauteurs.

"DirtycutFREAK" évoque les débuts de SUICIDAL TENDENCIES : pas étonnant, vu la provenance des lascars. La comparaison s’arrête là tant le groove est absent de la démarche des gars de Vacaville. Il y a bien une certaine dissonance mais le plaisir ne se mesure pas à cette seule qualité.
"829" repart sur des sentiers hardcore peu sophistiqués comme un BIOHAZARD qui aurait renié ses capacités techniques pour rester garage. "Hedake" n’est qu’une suite ininterrompue de rythmiques tronçonneuses et de cris, nous sommes en plein hardcore californien.

"Living Room" est un instrumental déstructuré avec une batterie aquatique et une ambiance de fin de soirée évidente, pas mémorable pour deux sous. Enfin, les gars du père cafard ont décidé de faire un titre en remerciement à leurs proches et à tous ceux qui les ont aidés. "Thanx" est là pour ça. Le résultat est incertain. Bien sûr, certains groupes de Rap font cela sur leurs L.P. On pense à ICE-T, ils citent le WU TAN CLAN bien sûr : il y a des fuck et un brin de subversion. Bon, c’est le morceau le plus long.

J’aime bien les mecs de PAPA ROACH, je trouve une belle originalité à leur carrière et ils parviennent à rester qualitatifs sur le long terme, ce qui n’est pas chose aisée. Mais en ce qui concerne ce premier opus et malgré quelques petits éclairs par-ci par-là comme souligné dans la chronique, je ne peux me résigner à mettre plus d’une étoile, c’est quasi inécoutable sauf pour les fans fous furieux de hardcore californien avec un son pourri.