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- Style : Limp Bizkit, Linkin Park

PAPA ROACH - Infest (2000)
Par ERWIN le 29 Septembre 2024          Consultée 270 fois

On se demande comment les ptits collègues cafardeux de PAPA ROACH ont obtenu un deal auprès de David Geffen chez Dreamworks. Mais nous y voila après un premier album pourtant très maladroit. Le groupe s’est vraiment tiré les doigts et a pondu démo après démon a assuré des show sur toute la Californie avec l’énergie de morts la faim. Le concept a l’air assez simple, l’infestation des cafards est sur le point de débuter, si on se réfère au titre de cet opus et du splendide insecte qui orne avec élégance une couverture simple mais efficace. Les quatre jeunots en veulent c’est une certitude, il leur faut rattraper la concurrence alors qu’ils ne sont pourtant encore que des crotteux de même pas 25 berges !

Nous avons 4 singles pour lancer le projet : avec "Last Resort", on rentre de plein pied dans le précarré de nos ténors du nu metal : un metal ultra rythmée avec des grattes supra célestes, et une vibe supra pop, comme des enfants naturels de GREEN DAY ou de OFFSPRING ici les traces de hip hop sont absentes. Le titre est d’une efficacité redoutable, nul doute que le groupe a su forger son identité au cours des trois précédentes années pour aboutir ici tel un joli papillon cafardeux. Le sujet du suicide colle bien au groupe qui ne brille pas par sa positivité, le titre va topper le billboard rock. Et les textes parlent d’eux même, on entend la souffrance des expériences vécues par Jocoby dans "Broken Home", ses rapports difficiles avec ses parents. Tout ceci sur une rythmique bien fuzzy de Jerry Horton, on y sent les influences hardcore remonter comme un bouchon a la surface !

Le troisième single est "Between Angels And Insects", qui me paraît un brin moins qualitatif, le refrain sonne moins original, mais ça reste de la bonne cale et on réalise a plein cette ambivalence entre insecte et ange… ou se situe le groupe, il s’agit deu fond de leur identité. "Dead Cell" sent toujours le core a plein nez, alors que le groupe nous ensevelit sous des tonnes de décibels en fusion, l’aspect fun est moins présent que chez les potes de LIMP BIZKIT et nous sommes plus violent que chez LINKIN PARK. A part le premier single cité , les autres se contentent de places lointaines dans les Billboards.

C’est "Infest" débute avec fracas ce deuxième opus, et la miracle, tout y est efficace, le son tout d’abord, magnifique et sur produit ! On apprécie beaucoup le flow de Jacoby sur "Revenge", la lenteur du riff et les parties hip hop jouées par le DJ Adam Goldstein, l’ambiance est parfois proche du psychédélisme psychiatrique avec des grattes toujours aussi porteuses d’éléments core, un des instants fort de ce skeud. On repart de plus belle dans une ambiance supra noirâtre sur "Snakes" et on se transforme subitement en petit pois sauteur comme lors d’un concert des fous furieux de BIOHAZARD avec a nouveau un remarquable boulot de Adam Goldstein sur tous les bruitages, un titre qui est proche du dantesque.

Certains titres sont moins excellents : Le chant de Jacoby est plus calme sur « Never Enough », lui donnant un look plus mainstream. "Thrown Away" surnage grâce a sa rythmique en mode marteau pilon, toujours ces rythmique sui doivent tellement à la scène hardcore de LA et de Frisco, on pense souvent à BLACK FLAG ainsi qu’aux MISFITS. "Legacy" présente moins d’éléments probants pour être classé comme un instant fort de cette galette mais tout ceci est agréable et mérite un accesit. "Blood Brothers" doit encore beaucoup aux aspects alternatifs chers au groupe avec beaucoup de syncope et d’énergie. Mais on aime le refrain un brin pompier de "Binge" avec ses claviers colorés, ce qui apporte un peu de positif a la musique tout de même bien raide du groupe. Enfin, une ambiance radicalement différente se propose a nos oreille sur "Tightrope", avec une basse dub et un groupe qui se la joue tranquillou.

L’album doit beaucoup à la splendide production de Jay Baumgardner, mais nul doute que notre famille de cafard a bossé pour parvenir au résultat que vous avez entre les oreilles. Les influences ont été digérées, et même s‘il me semble que les vibes hip hop sont moins présentes que chez les confrères la musique est aussi sans doute plus sérieuse on fait moins dans le trip "dernier de la classe" et au final c’est pas un mal. L’album est sur une base de 3.5 mais j’accorde le 4 étant donné l’importance de l’opus dans la communauté de l’extrème ainsi que dans la genèse du nu metal proprement dit.

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   ERWIN

 
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- Jacoby Shaddix (chant)
- Jerry Horton (guitare)
- Tobin Esperance (basse)
- Dave Buckner (batterie)


1. Infest
2. Last Resort
3. Broken Home
4. Dead Cell
5. Between Angels And Insects
6. Legacy
7. Revenge
8. Snakes
9. Never Enough
10. Binge
11. Thrown Away
12. Tightrope



             



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