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THRASH METAL  |  STUDIO

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1985 Bestial Devastation
1986 Morbid Visions
1987 Schizophrenia
1989 Beneath The Remains
1991 Arise
1993 Chaos A.d.
1996 Roots
1997 Blood Rooted
1998 Against
2001 Nation
2002 Under A Pale Grey Sky
  Chaos Dvd
  Revolusongs
2003 Roorback
2005 Live In Sao Paulo
2006 Dante Xxi
2009 A-lex
2011 Kairos
2013 The Mediator Between ...
2017 Machine Messiah
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SEPULTURA - Chaos Ad (1993)
Par ERWIN le 23 Avril 2020          Consultée 2116 fois

Chaos AD est enregistré dans des conditions optimales pour un groupe originaire du Brésil ! Pensez donc, nous voici à des miles à la ronde du premier pub ou de la première plage, en plein milieu du Pays de Galles ! Les légendaires Rockfield studios sont choisis par Andy Wallace pour donner une suite logique à Arise, ils ont déjà vu passer une multitude de groupes majeurs. C'est donc une retraite qui va permettre au quatuor de sortir ses tripes au maximum. Tout va pour le mieux pour les SEPULTURA qui savent en ce début d'année 93 qu'ils rentrent en conflit avec SLAYER pour la domination du metal extrême des nineties, Un combat dont le Brésil sortira finalement vainqueur, grâce soit rendue à Roadrunner pour avoir fait un magnifique job de promotion !

Le battement de cœur du premier né de Max en intro de "Refuse/Resist", voilà qui pose des bases inhabituelles ! C'est une merveille de thrash ! On n'est pas là pour faire de la figuration. Ici, c'est déflagration et octogone sans règles comme disent bêtement les djeuns, sans savoir de quoi ils parlent - car 93 est aussi l'année de l'avènement du Brésil via Royce Gracie en MMA ! -. Et pas de doutes, on a l'impression d'être en cage, enfermé avec un monstre dangereux et vindicatif. Question lyrics d'ailleurs, tout l'opus n'est que rébellion contre la société et l'ordre établi, défense des droits des minorités. On a rarement été aussi punk dans l'intellect parmi les groupes de metal ! La charge qu'est "Slave New World" est une véritable déferlante de puissance et on y headbangue jusqu'à plus soif. Le solo d'Andreas est superbe et d'une folle agressivité tout en ne se départissant pas de sa mélodie.

"Territory" est choisie pour porter la bonne parole du thrash aux jeunes désoeuvrés de la planète metal en cette fière année 93. Intro limpide, batterie monolithique et tribale, voix écorchée de Maxou, SLAYER se voit défoncé sur son propre terrain, c'est très fort ! Le break est énorme, l'ambiance malsaine, mais rien à voir avec la culture occidentale. On se sent ailleurs, dans un enfer vert moite et luxuriant en permanence. Le solo achève de faire de ce titre un masterpiece. Le riff somptueux de "Amen" introduit un titre aux relents presque prog par instant. Max y croasse une nouvelle profession de foi sur une rythmique imparable de Andreas. La cohésion est ici à son sommet entre les diverses entités du monstre brésilien, choeurs et âmes tribales, l'opus en est blindé, on ne peut échapper à l'enfer vert sur ce skeud. La construction est similaire à celle de "Territory" tout en gardant son identité.

Toute la dissonance noisy du monde s'échappe de "Clenched Fist" dont le rythme épileptique est d'une rare trempe. La section rythmique, bien que fort sage, pose les bases d'un ensemble haché et core du plus bel effet. L'époque est à BIOHAZARD, non ? Rien d'étonnant donc si nos camarades adoptent ce genre d'ambiance. J'y vois une certaine quintessence du metal from South America, tout y est calibré et proche de la perfection, jusqu'aux solos incendiaires de Andreas Kisser. Vous avez dit épileptique ? Ecoutez cette gratte qui introduit le dantesque "Propaganda", on n'est pas là pour rigoler, et Max le prouve ! Le texte est comme il se doit très engagé : "Don't believe what you see, don't believe what you read". Le break est efficace, la batterie remarquable, l'oscillation permanente.

Plusieurs moments lorgnent furieusement vers le hard core, comme "Biotech Is Godzilla" qui penche du coté speed sans concession de SLAYER, rapide, raide, tout en devers. "Manifest" repart sur des idées bien méchantes, même si je ne suis pas toujours fan des portions "parlées", c'était la mode ! Mais ça sonne trop punk à mon goût, trop raw. Le mid tempo "Nomad" est écrasant. Des intermèdes tribaux comme souvent sur ambiance délétère. "The Hunt" est d'ailleurs une reprise d'une logique évidente ! Bien que fort éloigné, l'esprit des compositions du groupe NEW MODEL ARMY se marie remarquablement avec le heavy metal, il y a d'ailleurs un net aspect héroïque. "The Hunt" est à mon sens leur meilleur titre, rien d'étonnant donc à ce que la bande des quatre fossoyeurs l'aime au point de l'intégrer à une livraison aussi essentielle. Cette version est magnifique et rajoute encore puissance et du son là ou NMA est en-deçà des expectations métalliques.

Enfin, l'étrangeté qu'est "We Who Are Not As Others" ressemble à une profession de foi. Les aspects percussifs et acoustiques se télescopent avec un riff mamouth tellement SEPULTUResque que c'en est amusant. C'est évidemment très tribal et magnifiquement revendicatif, adictif en diable, et on se prend à gueuler avec Max comme si le monde entier devait nous entendre ! Ouais, on est différents des autres et on le dit, BORDEL ! Un moment de très forte intensité. On termine par "Kiaowas", sans doute le point d'orgue de Chaos AD. Il trimbale une charge émotionnelle admirable, et mixe toutes les influences et personnalités qui font de SEPULTURA le plus grand groupe brésilien. Cette fruste rythmique de guitare folk sur les percussions si originales d'Igor Cavalera, c'est tout bonnement jouissif ; les digressions se multiplient mais l'esprit de la forêt est là, supérieur, il vous regarde de son œil vert avec une insistance mêlée de curiosité. Mais peut-être faut-il connaître le Brésil pour s'imprégner totalement de cet instrumental que j'estime essentiel. A ne pas rater en tout cas.

Pas le moindre doute à avoir : nous sommes en face du magnus opus de SEPULTURA. Les Brésiliens sont non seulement au top en matière de composition, mais de plus, ils ont intégré l'aspects tribal voire world qui fait désormais toute leur spécificité. Igor s'impose définitivement comme l'un des meilleurs batteurs, et les trois autres ne sont pas en reste, avec un sort particulier pour le travail accompli à la six cordes par Andreas Kisser qui rayonne comme jamais sur le groupe. L'adjonction d'éléments extérieurs, qu'ils soient traditionnels ou amicaux – Evan Seinfeld  de BIOHAZARD sur les lyrics d'  "Amen" - sont toujours judicieux. Tout contribue à faire de cet album un grand classique du thrash, dont acte.

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   ERWIN

 
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- Max Cavalera (chant, guitare)
- Andreas Kisser (guitare)
- Paulo Jr. (basse)
- Igor Cavalera (batterie)


1. Refuse Resist
2. Territory
3. Slave New World
4. Amen
5. Kaiowas
6. Propaganda
7. Biotech Is Godzilla
8. Nomad
9. We Who Are Not As Others
10. Manifest
11. The Hunt
12. Clenched Fist



             



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