Le king of grotesque est de retour quatre longues années après la naissance de son dernier rejeton We Are Chaos. L’homme n’a guère changé, si ce n’est qu’il a une meute de journalistes au cul suite à toutes les allégations de viol et autres turpitudes que Brian Warner semble devoir traîner derrière lui comme une nauséabonde odeur de poisson pourri. Alors… certes… On est là pour causer musique… Mais dieu, que cet homme semble abject ! Le groupe a du coup été planté par son label et a dû prendre le temps de trouver un kamikaze pour lui filer une avance et faire ce nouvel opus, il a donc signé chez Nuclear Blast. La pochette est une nouvelle fois autoglorificatrice, l’art se répète chez Brian avec toujours l’ignoble tentation souffreteuse. Le douzième album de MARILYN MANSON, c’est parti !

Trois singles ont été relâchés dans la nature avant la sortie de l’album, nous débutons avec "As Sick As The Secrets Within", dont la vidéo bien dérangeante va vous exploser a la tronche. L’ambiance est délétère à souhait, avec un Brian qui assure les cachous sans pour autant en faire des tonnes. Les guitares stridentes collent à merveille à ces vibes négatives. La basse indus à mort grésille tel un générateur de camion pizza sur le single suivant "Raise The Red Flag". Ce son ne me convainc pas des masses d’autant que la composition manque un peu de fond. Plus malsain que nature, "Sacrilegious" se veut tout de même plus pop si l’on fait abstraction de la débauche d’effets spéciaux en tous genres. Plutôt de bons résultats obtenus dans les billboards mais une qualité seulement moyenne !

Dieu - ?? – merci, "One Assassination Under God" sonne comme une belle entrée en matière avec une gratte en cavalcade qui annonce la charge des hordes démoniaques, et un Brian qui chante super bien pour annoncer la couleur. Elle sera rouge sang ! On a d’ailleurs l’impression de traîner dans les volutes infernaux sur "Sacrifice Of The Mass". La guitare folk enrobe le chant distorsionné de Brian alors que les effets évoquent souffrance et mal être. Les notes s’égrènent comme autant de hallebardes tombant des cieux, avec des cordes de pianos détraqués et un noirâtre que Belial et Belzébuth n’auraient pas renié à la dernière fête de l’étoile du matin à Pandemonium. Super bien foutu.

En plus, il se fout de notre gueule ! Voyez-le donc plein d’espoir balancer qu’il va nous croiser au purgatoire sur "Meet Me In Purgatory". A mourir de rire, non ? Ce crapaud n’a pas la moindre chance de finir ailleurs que vers le neuvième cercle de l’enfer. La chanson en revanche a une putain de pêche infernale qu’il faut bien lui concéder, avec un riff à faire bander James Hetfield lui-même. "Nod If You Understand" a presque une consonnance punk avec ses grattes lâchées puis on se croirait en plein trip cold wave sur "Death Is Not A Costume" avec cette basse fantomatique, le chant susurré par Brian, les synthés maladifs. Les arpèges sont simplistes mais l’impression n’appartient qu’à l’entité Charles Monroe, "No Funeral Without Applause" sonne indus alternatif avec des grattes que JOY DIVISION n’aurait pas reniées.

Les années passant ne rendent pas le personnage plus sympathique pour autant, on a toujours autant envie de lui marcher sur la tronche pour la rendre moins vilaine. Les singles ne m’ont pas renversé, mais il faut admettre que le reste est de fort belle qualité et conforme à la légende de MARILYN MANSON. Si une quelconque condamnation sort des mouvements Me Too et autres porcs, ne comptez plus sur moi pour parler de ce personnage plus que douteux. En attendant et pour le jugement musical sans autre option, je pose un nouveau quatre.