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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  VHS/DVD/BLURAY

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GOLDMAN JEAN-JACQUES - Souvenirs De Tournées (2000)
Par MARCO STIVELL le 6 Janvier 2025          Consultée 359 fois

S'il ne sort pas de nouvel album (pas tout de suite !) pour célébrer le nouveau millénaire en l'an 2000 où toutes les machines étaient censées s'arrêter pour de bon (notez que l'on n'aurait pas eu les smartphones, ni Forces Parallèles ce qui aurait été tout de même plus haut question gravité), Jean-Jacques GOLDMAN se fait plaisir question DVDs. L'intégrale de ses clips d'un côté, une belle réunion de VHS de l'autre dans un coffret qu'il nomme Souvenirs de Tournées, comprenant deux parutions de 1987 et 1989.

La première, c'est Carnet de Route 1981-1986. Environ une heure et demie question durée, pas vraiment dans un ordre chronologique, et pourtant il y en a, de la logique, suivant l'inspiration des thèmes dont Jean-Jacques GOLDMAN accepte de parler en interview. Le problème, c'est que celles-ci sont en nombre limité et pour le moins limité au niveau du temps imparti. Allant de quelques instants jusqu'à, allez, 90 secondes, si on entend notre cher Jean-Jacques sur une totalité de cinq minutes pour toute la vidéo, on pourra se dire satisfaits !

Après, il ne s'en cache pas, il n'aime pas parler, de lui, de ses chansons... Son public n'attend que ça pourtant, mais tout est parfaitement résumé en fin de vidéo, de surcroît par lui-même : trop de gens parlent beaucoup de ce qu'ils ne font pas, lui il préfère faire beaucoup plutôt qu'en parler. Tempérament fermé, plus expansif dans son art, homme et musicien sur lesquels on se sent, comme pour compenser, obligés d'écrire, même sur Forces Parallèles il est vrai ; avec un avantage tout de même ici, l'œuvre (presque) seule compte et la musique souvent plus que le sens des mots.

Outre donc deux ou trois réflexions intelligentes, Jean-Jacques GOLDMAN est filmé tout comme ses musiciens à raison de plans plus ou moins rapides durant leur quotidien de tournées essentiellement, notamment en 1984 et 1986. La seule personne extérieure mais toujours dans l'entourage de GOLDMAN n'est pas de sa famille : c'est son ancienne professeure de violon, Mme Crevosier, qui de son grand âge évoque un ancien élève très poli mais sans attrait pour l'art, donc elle ne l'aimait guère ! Il dit ensuite lui-même, dans l'église de Montrouge (non, pas la synagogue !), son quartier d'enfance, que le gospel a été sa première grande approche.

Peu d'éléments biographiques, juste la musique, avec quelques clips vidéos ou télé comme pour "Il Suffira d'un Signe", "Au Bout de Mes Rêves", "Parler d'ma Vie" avec Chet BAKER, "Je Marche Seul", "La Chanson des Restos" entière (une vraie rareté), "Pas Toi" sur les plages de Houlgate en Basse-Normandie, "Envole-Moi" qui au moins a la bonne idée de commencer en mode 'making-of' et toujours dans un décor naturel, même si c'est avec les Minguettes, cité de Vénissieux (Lyon sud) en toile de fond. Tout n'est donc pas complètement doublon avec l'intégrale des clips, et puis heureusement, il y a les extraits live (studio et scène) même si la frustration joue bien là aussi !

Vous ne verrez pratiquement rien du Positif Tour 1984, la tournée la plus méconnue de GOLDMAN car la seule qui n'a pas été enregistrée. Par contre, on voit un bon boeuf avec Norbert 'Nono' Krief et plus de Michael Jones sur "Minoritaire" (même un duo de sax ténors inédit par Prof Pinpin et Lance Dixon) au studio Vitamine, et de jolies versions filmées de "Dust My Broom" (Elmore JAMES) et "Rain" (José FELICIANO), que ce soit pour le versant électrique ou acoustique, et dont on connaissait l'audio déjà sur les bonus de l'intégrale CD 1981-1989.

C'est la tournée 1986 qui garde la part du lion, naturellement, avec des petits bouts par-ci par-là certes. Mais il y a de quoi forcer la sympathie, que ce soit "Plus Fort" inédit sur le CD live En Tournée, version musiciens en maillot et guitare sèche se prélassant aux Sables-d'Olonne ou alors son enchaînement live direct, 'on fire' révélant un tandem sax-violon (Patrice Mondon) cette fois, ou bien le caractère punk de "Sans un Mot", avec la complicité GOLDMAN-Prof Pinpin. Ce cher Philippe Delacroix-Herpin, d'abord avec son sourire, look en coulisses, lunettes noires et grand manteau, marchant vers nous, faisant craindre qu'il nous dise "Je vous souhaite le bonsoir, fräulein !" comme Ronald Lacey dans le premier Indiana Jones.

Chose drôle, il apparaît sur le clip de "Je Te Donne" où il ne joue pas une note, et d'ailleurs pareil pour Lance Dixon et Philippe Grandvoinet, alors qu'on entend en fait Georges Rodi et Roland Romanelli (le bassiste Claude Le Péron est bien à sa place en revanche, idem pour le batteur Jean-François Gauthier). Le public se moque de ces inexactitudes bien sûr, mais c'est pour dire qu'en revanche, et c'est pareil, à part deux ou trois moments conviviaux comme les Sables d'Olonne, ce Carnet de Route étalé demeure bien maigre niveau intervention des musiciens, autres que sur scène.

On apprécie et on maugrée, on se console parce que GOLDMAN chante un bout de "Sister Jane" (hit de TAÏ PHONG qui l'a révélé en 1975) à la guitare acoustique et en même temps, on en aurait voulu bien plus, tout comme de GOLDMAN parlant de ses musiciens (pas seulement pour dire que Michael Jones est souvent énervant mais qu'au moins il ne le trahira jamais), ou parce qu'Avignon, plus belle ville du monde (où la tournée 86 est passée), est le dernier nom propre cité de la vidéo. Spartiate et décousu, mais avec quelques bons repères et surprises.

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La seconde VHS, en 1989, c'est Traces. Autrement dit, le live de la tournée 1987-88 Entre Gris clair et Gris Foncé, double album qui n'a point fait fuir le public, au contraire. GOLDMAN qui disait sur l'autre vidéo penser ne durer que trois ans comme chanteur à la mode, éphémère en somme, n'a réussi qu'à être encore plus énorme. Peu de changements niveau musical, Lance Dixon a laissé sa place à Jacky Mascarel, Joniece Jamison s'ajoute à Carole Fredericks aux chœurs et s'il n'y a plus de violon, c'est pour renforcer les percussions avec un batteur supplémentaire, Jean-Claude Givone.

Cela dit, ce n'est pas non plus un vrai concert, il y a l'effet 'bouts', là encore, prélevés sur différentes dates de la tournée, qui allait tout de même de Paris jusqu'à Kinshasa, capitale de l'ex-Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo. Et avec seulement un seul morceau entier, à savoir "À Quoi Tu Sers ?", joué sans interruption (idem pour la partie texte de "Reprendre, C'est Voler"), contrairement à "Peur de Rien Blues", criminellement sabré sur le premier solo de guitare pendant l'une des montées les plus passionnantes de l'histoire du blues français, n'en déplaise aux détracteurs de la variété. GOLDMAN en riait d'ailleurs, dans la première vidéo : "quand je chante "Sister Jane", on me dit c'est du rock, alors que "Quand la Musique Est Bonne", c'est de la variété... !"

Peut-être le plan visuel aide-t-il Traces (CD lui-même déjà trop découpé) à avoir un meilleur intérêt, malgré 'Pinpin' qui s'est laissé pousser les cheveux façon Doc. Emmett Brown de Retour Vers le Futur cette fois, mais arborant un improbable costume de lutin même pas breton (il est Lorientais, de base). Au moins, GOLDMAN a enfin délaissé la cravate ! Sinon, en vrais termes de qualité, le premier morceau, totalement absent de la vidéo précédente, est une interprétation inédite (même sur CD) de "Compte Pas Sur Moi" et ça fait plaisir, même si on ne dépasse pas l'intro. Le reste, on le connait, mis à part l'intro Michael/Jean-Jacques aux guitares affûtées sur "Je Marche Seul", avec "Purple Haze" de HENDRIX inclus.

En fait, ce Traces en DVD est un drôle d'oiseau. Croyez ceci ou non : le vif du sujet ne concerne même pas les extraits live - bien que là encore il s'agisse d'un gros morceau comme les clips de l'autre vidéo – mais une espèce de film-fiction documentaire expérimental à fond policier qui relie les chansons entre elles sur le plan narratif et vise à user des talents d'acteur de GOLDMAN... se cherchant lui-même ! En effet, dans une réalité parallèle, au sortir de sa tournée-marathon, il aurait disparu des radars et, vingt ans plus tard son fils Bernard (joué par Jean-Jacques donc) le recherche, avec l'aide d'un détective privé nommé Brutus.

Ensemble, ils vont tenter de remonter les traces (!) du chanteur avec quelques dates de sa tournée, depuis Paris jusqu'à Kinshasa (hors des interviews, certaines séquences sont donc réalisées entre deux concerts) et en rencontrant des gens du métier qui l'ont côtoyé. On croise ainsi des Thierry Souc (agent artistique soi-disant en détention à Fleury-Mérogis !), Dominique Farran (journaliste RTL dont l'interview où GOLDMAN se pose des questions sur le retour à l'anonymat est peut-être bien le point de départ d'un tel projet), le roadie batterie (interrogé au superbe Théâtre Antique d'Orange, Provence), Andy Scott (ingénieur du son attitré du chanteur), et même le présentateur Michel Denisot, sur le banc de touche au stade de Châteauroux, 'sa' ville !

N'oublions pas certains musiciens qui participent à l'enquête-aventure, et c'est très drôle car, mis à part Carole Fredericks, il s'agit des mêmes qui étaient là depuis longtemps ou qui, en tout cas, resteront jusqu'au bout de cette carrière musicale incroyable : Michael Jones (en paysan gallois taiseux et gratouillant sa guitare), Jacky Mascarel (devenu pianiste de bar au Richelieu à Paris) et Claude Le Péron (soi-disant grossiste en lingerie féminine à Kinshasa !). Ce cher et regretté Claude Le Péron décédé en 2020, qu'on présente ici avec femme et enfants congolais, alors que dans la vraie vie, breton lui aussi comme Prof Pinpin, ce dernier est carrément devenu ensuite Réunionnais plus que de cœur. Cette tournée africaine de GOLDMAN a vraiment laissé plus que des 'traces' !...

Le ton est aussi léger que possible, mais le plus marrant, c'est vraiment cette voix-off qui accompagne le film d'un bout à l'autre, parfois sur les extraits live même, et qui n'est autre que celle de Jean-Claude Donda. Avec son côté un peu vieillard guindé, on le connaît bien ce timbre très joué certes, il fera même les beaux jours de Totally Spies, la série animée d'action-espionnage féminin, en tant que monsieur Jerry, comme prestation la plus régulière ! Et là il nous annonce une histoire ridicule au départ et finit de la même manière, mais le pire c'est que c'est vrai ! Sans compter le magistral "enfin, intervenaient dans cette histoire, la femme et le sexe !" C'est presque un gâchis de citer Donda sans distinction parmi les autres comédiens au générique, pour qui pourrait ne pas le reconnaître.

Cela dit, en termes de franche rigolade mais qui fait toujours grincer des dents, cf. "Peur de Rien blues" (en revanche pour les deux-trois plans sur SIRIMA, on a presque envie de pleurer, surtout que "Là-Bas" est le seul extrait studio audible), l'accent de Jean-Jacques en Bernard mélangeant Afrique et Europe de l'Est n'est pas mal non plus. Rajoutons le tam-tam qui résonne dès qu'une femme congolaise pointe le bout de son nez, même si c'est en plein Pays de Galles verdoyant, ou bien alors le crash invisible mais audible d'un avion de ligne tout proche et qui fait trembler la caméra !

Il y a clairement là une forme de petit cinéma-maison libéré, loin des carcans de 'ce qu'il faut montrer', à la manière de Jean-Pierre Mocky (encore un regretté, tiens) et tout en y incorporant la puissance musicale d'un grand de la chanson, musicien rock de surcroît. Au premier visionnage, tout cela marque au point qu'on se dise que quoiqu'ils aient pris pour faire ça, notamment notre GOLDMAN si réservé, ce devait être 'de la bonne', y compris pour cette interview 'ratée' de Denisot, la vache !). À le revoir, on se dit qu'il manque peut-être quinze-vingt minutes à cette petite heure récréative sur le plan des délires - à défaut de la musique -, histoire de mieux en profiter. Et bien que devenu rare, si on tombe dessus pour pas cher, cela reste un objet à voir et à garder.

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