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2006 Midi 20
2008 Enfant De La Ville
2010 3ème Temps

GRAND CORPS MALADE - Enfant De La Ville (2008)
Par ARCHANGEL le 25 Janvier 2025          Consultée 334 fois

GRAND CORPS MALADE a ému et murmuré doucement à l’âme d’un public francophone qui découvrait ou redécouvrait le slam grâce à son tout premier album Midi 20. Il remet le couvert en 2008 grâce à un second opus, Enfant de la ville, mais va-t-il continuer à séduire avec ce disque qui sonne, avant même de l’écouter, comme les confessions intimes d’un mec normal ?

Les critiques, GRAND CORPS MALADE les a entendues, surtout celles qui déclaraient une certaine lassitude envers sa construction musicale. Il nous livre ici un album fort en instrumentations puisqu’il ne nous raconte que deux histoires a capella : "L’appartement", enregistré en live et qui fera rire les célibataires bordéliques, ou l’hommage à ses parents "Pères et mères" sur lequel GRAND CORPS MALADE débite des rimes et des allitérations sous forme de slam virelangue. Deux chansons sympas mais sans plus, peut-être parmi les moins intéressantes du lot.

L’ambiance reste assez minimaliste mais surtout grave grâce à ces timbales et ces cordes solennelles pour exprimer la résistance face aux adversités de la vie sur le titre d’ouverture "Mental" (J’ai vu le film depuis longtemps, la vie n’est pas un long fleuve tranquille/T’as qu’à voir les réactions d’un nouveau né à l’hôpital/S’il chiale si fort c’est qu’il comprend que souvent la vie va lui faire mal). La poésie urbaine teintée de mélancolie et d’espoir de GRAND CORPS MALADE ressort également dans "Je viens de là", une chansons à l’instru simpliste qui fait écho à "Saint-Denis", présent sur son premier disque (Je viens de là où y’a du gros son et pas mal de rimes amères/Je viens de là où ça ne choque personne qu’un groupe s’appelle « Nique Ta Mère »).

D’ailleurs, il va même tenter de montrer qu’il a de quoi peser dans le rap game français en se payant un featuring avec les rappeurs Kery JAMES et Oxmo PUCCINO dans "À la recherche", un morceau au beat très old school hip-hop avec basse, flûte et saxo. Ce n’est pas le meilleur son de l’album mais ça passe. Le piano de "4 saisons" glisse doucement dans nos oreilles sans laisser de véritable empreinte, tout comme "Avec eux", un merci à ses potes où GRAND CORPS MALADE impose son aptitude à capter des expériences universelles avec une jolie sincérité, malgré une instrumentation aux percussions et aux cordes vaguement reggae qui peine à marquer les esprits.

Au niveau des singles, il y en a deux : "Du côté chance" et le joli "Comme une évidence" qui rappelle que celui qui aime les voyages en train est un grand romantique qui sait malgré tout rester ancré dans la réalité. Il revient sur sa tournée et ce qu’il ressent lorsqu’il rencontre son public sur la barbante "Du côté chance" et propose une réflexion sur ce succès nouveau dans "Underground", petit hip-hop jazzy assez sympa fait de flûte et de violons.

GRAND CORPS MALADE essaie d’utiliser sa récente notoriété et cet engagement si souvent lié au slam pour tirer la sonnette d’alarme à son échelle. L’état du monde et de la France, l’écologie, la pauvreté, la violence généralisée, mais surtout une éducation nationale démunie, en perte de moyens, que ce soit sur "Le blues de l’instituteur" ou "Education nationale". Il touche aussi au sujet du deuil et des peines avec la guitare simple, chaleureuse et réconfortante de "J’ai pas les mots", mais ce sera d’autres morceaux que je retiens plus particulièrement sur cet opus.

"Rétroviseur" permet au slammeur de poser un regard sur son passé grâce à une orchestration plus dramatique et plus rythmée pour évoquer un sentiment que beaucoup connaissent (J’sais pas si c’est normal, on peut trouver ça tragique/Putain j’ai pas 30 ans et je suis déjà nostalgique). De "J’écris à l’oral", j’en garde principalement l’écriture - banale peut-être mais franche et libre avant tout (C’est décidé ma voix est libre et son timbre va raisonner/La poésie dans les bars a rendez-vous avec la vie).

Sur la chanson titre "Enfant de la ville", GRAND CORPS MALADE se la joue rat des villes et rat des champs en simultané car sur ce titre porté par des percussions hip-hop et des violons, il analyse ce paradoxe qu’est la ville : un lieu de souffrance et d’épanouissement et se laisse à rêver de grands espaces verts (Est-ce que t’as déjà bien écouté le bruit du vent dans la forêt/Est-ce que t’as déjà marché pieds nus dans l’herbe haute/Je voudrais surtout pas représenter l’écolo relou à 4 centimes/Mais la nature nourrit l’homme et que pour ça faut qu’on l’estime).

Un de mes morceaux préférés reste "La nuit", une éloge du noir au piano, un texte où se reconnaîtront aussi bien les oiseaux de nuit (Je ne sais pas comment tu les vis, moi mes nuit m’appartiennent/Je les regarde, je les visite, c’est mon royaume, mon château/Je les aime et c’est tant mieux parce que j’aime pas me coucher tôt) que les créatifs qui trouvent l’inspiration après minuit (Voici une note pour la nuit qui nous a vu remplir tellement de pages/Qu’à cet instant, je la fixe sur ma feuille comme un hommage/Elle offre au poète tellement d’heures sans bruit/A c’qui parait la nuit tous les stylos sont pris).

Dans le chaos de la ville, GRAND CORPS MALADE nous fait arpenter les pavés de sa vie. L’écriture se veut précise, ciselée et les mots sont choisi avec soin. Les chansons présentes sur Enfant de la ville ne sont pas toujours de qualité égale mais on ne peut pas dire que GRAND CORPS MALADE manque d’âme. Malgré cela, l’album risque bien de susciter autant d’émotions mitigées de la part du public que pour Midi 20 car si l’étincelle était là deux ans auparavant, nous ne sommes désormais plus surpris face à tant de morceaux aux rimes et aux rythmes un poil trop prévisibles.

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1. Mental
2. Je Viens De Là
3. Comme Une évidence
4. 4 Saisons
5. Pères Et Mères
6. A La Recherche
7. Le Blues De L’instituteur
8. Rétroviseur
9. J’écris à L’oral
10. Enfant De La Ville
11. La Nuit
12. J’ai Pas Les Mots
13. Avec Eux
14. Underground
15. L’appartement
16. Du Côté Chance
17. Éducation Nationale



             



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