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GRAND CORPS MALADE - Il Nous Restera Ca (2015)
Par ARCHANGEL le 19 Avril 2025          Consultée 61 fois

GRAND CORPS MALADE, c’est le prof de français cool du slam français. Celui qui te tutoie dès la première strophe, qui va flâner au marché le dimanche matin et qui aligne les métaphores en buvant une kombucha homemade. Il est toujours sympathique, ça, tout le monde est d’accord ; engagé, beaucoup, mais surtout prévisible alors quand il annonce Il nous restera ça, en 2015, on sait exactement à quoi va ressembler le cours du jour.

Sur cet album, les duos fleurissent dans un exercice de style sur lequel se perd totalement G.C.M. Pour l’heure, il nous accueille comme d’habitude en solo avec un beau discours pour marquer le coup : dans cet album ce sera "L’heure des poètes". Inutile de vous faire un long exposé, vous aussi vous commencez à connaître la chanson et le petit poème qui va avec (À chaque saison, la césure a ses airs de fête/Elle a raison, ça rassure, c’est bien l’heure des poètes). Le beat se veut un peu jazzy, un peu hip-hop, c’est familier mais qu’on s’ennuie à tourner désespérément en rond !

Après avoir déclamé sa dernière réflexion, le slammeur fait entrer en scène son premier invité du jour, son pote Ben MAZUE sur l’instrumentation plus rythmique et électronique de "La résiliation" où on entend même un petit refrain en anglais, mais aussi sur le titre "A mi-parcours". La surprise est absente, tout comme l’émotion, c’est le problème quand la guitare acoustique devient aussi confortable que G.C.M avec son programme et un public qu’il croit peut-être conquis d’avance.

Ce qui est chouette avec G.C.M, c’est qu’il fait croquer ses copains, alors il les laisse poser leur voix en solo sur des instrumentales diverses et variées : LINO, ancien d’ARSENIK, sur le beat tendu de "Cinéma pour aveugle", l’écrivain québécois Fred Pellerin sur la belle histoire "Les années lumières" et la chanteuse LUCIOLE avec l’ambiance expérimentale de "Nos mots". C’est une belle bande sur le papier mais ça rend terriblement déconstruit et l’ensemble de ces différentes voix ne parvient pas à casser la routine dans laquelle GRAND CORPS MALADE s’est encrassé.

On retrouve Richard BOHRINGER - encore lui ! - sur l’espèce d’interlude/poème "Bleuette", c’est joli mais que dire de plus ? G.C.M crée un cocon bienveillant sur fond d’arrangements mollassons alors l’ennui pointe vite le bout de son nez. Notre orateur prend cette voix grave qui se veut pleine de sagesse dans des morceaux a capella : l’interlude vide "Spectacle Vivant" et l’intro de "Ecrire", un titre au texte superbement récité par Charles AZNAVOUR sur un piano minimaliste, ça, ça a de la gueule.

GRAND CORPS MALADE slame comme on récite un texte appris par cœur, sans y croire tout à fait, sur "Le banc" et son air planant, en contraste total avec l’instru plus rythmée et plus pop de "Pocahontas", ou avec les teintes hip-hop très cool de "Il nous restera ça". Côté paroles, G.C.M tient au bout de son stylo la formule qui fait mouche mais après ces dix dernières années, ses punchlines manquent de saveur. On connaît tout de lui, ses silences, ses rimes, ses intonations et ses gimmicks.

Tout n’est pas à jeter heureusement : j’ai adoré les nappes de synthés perchés et bourdonnants de "Le temps des tachyons" interprété par Hubert-Félix THIEFAINE, le clavier limpide et presque angoissant de "Quand nous aurons cent ans" où la chanteuse Jeanne CHERHAL apporte une respiration et me fait vibrer un peu plus fort que G.C.M, mais aussi sur l’instru façon boîte à musique de "L’ours blanc", une histoire racontée par l’écrivain Erik Orsenna. Enfin un peu de poésie, un peu de magie aussi bien dans le texte que dans la musique ! Une succession de jolis mots qui nous hypnotisent, posés sur un beat cristallin invitant à la rêverie… voilà un petit frisson que je n’avais pas vu venir.

Pour un autre beau moment, penchez-vous sur "Face B", un duo entre GRAND CORPS MALADE et Véronique SANSON où la chanteuse est fulgurante, renversante sur ce piano tout simple qui n’a pas besoin d’en faire trop.
Globalement, G.C.M écrit son slam en circuit fermé et il s’est installé dans son fauteuil de chanteur respecté en oubliant de regarder de temps à autre vers l’horizon. Ca donne cette sorte de poésie ASMR qui nous fait rêver d’un peu de désordre. Si Il nous restera ça parvient malgré tout à marquer quelques points, ce n’est que grâce à ces titres chantés par d’autres, car GRAND CORPS MALADE, lui, ne semble plus que savoir faire du slam de confort.

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   ARCHANGEL

 
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1. L’heure Des Poètes
2. La Résiliation
3. Quand Nous Aurons Cent Ans
4. Intro « ecrire »
5. Écrire
6. Cinéma Pour Aveugle
7. Interlude « spectacle Vivant »
8. Les Années Lumières
9. Pocahontas
10. Le Temps Des Tachyons
11. Nos Mots
12. Le Banc
13. Bleuette
14. L’ours Blanc
15. Il Nous Restera ça
16. Face B
17. A Mi-parcours



             



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