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1988 Talk Is Cheap
2015 Crosseyed Heart

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1993 Live In Boston (Dvd)
 

- Style + Membre : The Rolling Stones

Keith RICHARDS - Talk Is Cheap (1988)
Par MARCO STIVELL le 24 Février 2025          Consultée 244 fois

Quel sacré numéro, ce Keith RICHARDS ! Après des années de disputes avec Mick Jagger concernant la direction musicale des ROLLING STONES (dont il souhaite garder le côté roots et les enregistrements à un niveau modeste, contrairement au chanteur lippu), il est près de trancher le cou de ce dernier si celui-ci partait en tournée pour son album solo que 'Keef' a déjà fort mal accepté. On est pirate ou on ne l'est pas, surtout que, trois ans après, c'est lui-même qui décide d'en faire autant.

RICHARDS, tout en mettant un album sous son seul nom, fonde même son groupe à lui qu'il baptise X-PENSIVE WINOS (il y avait sans doute mieux, maiiis bon) et l'album du guitariste sans les STONES, Talk is Cheap, se trouve publié en octobre 1988 (un an pile après la naissance de... vous-savez-qui). Il est pour bonne part enregistré au Québec, la complétion se faisant plutôt du côté de Montserrat, île des Antilles, aux studios Air, les mêmes que pour DIRE STRAITS et leur Brothers in Arms.

D'ailleurs (pas straits), c'est là aussi qu'est enregistré le prochain disque des ROLLING STONES réconciliés, l'excellent Steel Wheels (1989). Et, en parlant de Keef le pirate, même si Jagger possède aussi sa maison à la Barbade où ils se retrouvent d'abord pour se serrer la main, il fait de nombreux va-et-vient dans la mer des Caraïbes bien avant de devenir le papa de Jack Sparrow. Toutefois, même si la luxure n'est pas le maître mot du son de Talk is Cheap, modestie richardsienne oblige, Keith peut être content de son premier effort en solo.

Outre le capitaine flibustier, dans les X-PENSIVE WINOS, on trouve Waddy Watchel, brillant guitariste de session pour plein d'artistes stars, le bassiste Charley Drayton (d'un pédigrée à peu près équivalent), le claviériste Ivan Neville et bien sûr le batteur Steve Jordan, grand ami de longue date des ROLLING STONES qui figure dans la réalisation de Dirty Work (1986), le dernier en date du groupe (avant de faire bien plus, beauuuucoup plus tard). Celui-ci d'ailleurs rappelle une encore plus vieille copine qui choristait sur l'album, Patti Scialfa, accessoirement Mme Bruce SPRINGSTEEN et membre de son E STREET BAND, mais l'accompagnatrice principale de Keef au micro ici se nomme Sarah Dash, ancienne proche de Patti LaBELLE.

Et tout comme Jagger (sur son She's the Boss de la discorde en 85), avec qui les relations sont encore froides alors (la chanson "You Don't Move Me" notamment en fait étalage), RICHARDS s'autorise quelques autres venues prestigieuses, mais en nombre moindre, ouf ! D'autant plus qu'il faut avouer que le jeu de Maceo PARKER au sax alto sur "Big Enough" n'est pas pour enthousiasmer franchement, guère plus que le titre en lui-même, unc funk-rock creux bien que garni de choeurs féminins délicieux et rythmé par la basse de Bootsy Collins (James BROWN, PARLIAMENT & co). Comme si Keith voulait que ça en jette avant de vraiment entrer dans le vif du sujet, chose qui ne vient qu'après "Take It So Hard", blues-rock binaire sympa, sans plus.

C'est marrant d'ailleurs car de ce côté, on pense aussi à son chant, déjà plus ou moins connu depuis la fin des années 60, "Happy" et autres incartades volées à Mick durant l'histoire des ROLLING STONES. Talk is Cheap n'est pas un live, mais on dirait pourtant que le bonhomme a besoin de se chauffer un peu (sur "Big Enough" il fait penser à STING, de loin) avant de vraiment donner le meilleur de lui-même. L'occasion se présente dès "Struggle", premier titre vraiment réussi de l'ensemble. Quelle bonne alliance basse-batterie-percussions, et puis ces combinaisons de guitares, électriques mais aussi acoustique, avec ces envolées solistes et ce côté rythmique hispano ensuite, un délice ! L'occasion de rappeler qu'en tant que riffeur sacré du 'classic rock', Keef reste à part.

L'inspiration varie ensuite dans le style et un peu parfois aussi la qualité ; dans ce dernier critère, on constate juste la seule présence vraiment notable de Bobby Keys, le frère de sang de RICHARDS (né le même jour, même année, même heure qui sait ?) et saxo favori des STONES, sur "Whip It Up", mais le morceau n'est pas folichon. Dans le style 'trucker'/routier, on lui préfère "How I Wish" sans mal, avec toute la belle production digne des studios Air de Montserrat. Toujours pour le côté carré mais avec ambiance de bar et rock'n'roll, chaleureuse de fait, "I Could Have Stoop You Up" offre un bon caractère, malgré ce pauvre Keys relégué à la fin.

Keith RICHARDS et ses WINOS nous emmènent ensuite sur d'autres terrains avec le blues cher à l'os bien sûr, comme le brillant "Rockawhile" au pattern survolé de clavinette, des choeurs de Sarah Dash, d'apports gospel et d'accordéon folk ravissant. Ce dernier, on le retrouve d'ailleurs couplé avec le violon pour une couleur très 'zydeco' (Stanley 'Buckwheat' Dural et Michael Doucet sont deux musiciens plus que réguliers dans ce genre 'old south') sur l'adorable "Locked Away", d'une élégance et d'une limpidité renforcées par le piano et les guitares. Et encore, heureusement, "Almost Hear You Sigh" a été conservée pour le futur Steel Wheels, sinon elle lui aurait fait de l'ombre !

De ces chansons, toutes co-écrites par Keef avec Steve Jordan, retenons "It Means a Lot" qui bat sans mal "Big Enough" en terrain funk (ce riff ouvert, ces cordes orientales, miam !), ou encore le reggae cher à notre pirate depuis quinze ans et mis en valeur sur "You Don't Move Me", accordé cependant au parfum du delta du Mississippi, accordéon acadien et compagnie. Une des meilleures prestations de notre chanteur plus si improvisé, qui sait se montrer rocailleux quand il le faut.

Avec les mêmes qualités, en plus traînant encore côté micro, sûr que "Make No Mistake" a influencé un certain Gilles SNOWCAT ! Et voilà un beau moment soul rurale pépère, duo en compagnie de la choriste principale et avec non seulement les Memphis Horns en prime, mais aussi un invité de marque, Mick Taylor (merci Keith de ne pas l'avoir trop oublié, depuis quinze ans aussi, celui-là) qui vient joliment s'insérer parmi les sons de guitare clairs. Les impressions sceptiques du début sont donc vite gommées et richement compensées. Un essai plus qu'agréable ! Certains ont même dit que c'était le meilleur album des ROLLING STONES depuis longtemps... Même pas mal !

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   MARCO STIVELL

 
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- Keith Richards (chant, guitares)
- Steve Jordan (batterie, percussions, basse, choeurs)
- Charley Drayton (basse, batterie, choeurs)
- Waddy Wachtel (guitares, choeurs)
- Ivan Neville (piano, claviers, choeurs)
- Sarah Dash (choeurs, chant)
- Bobby Keys (saxophone ténor)
- Bootsy Collins (basse)
- Michael Doucet (violon)
- Stanley 'buckwheat' Dural (accordéon)
- Johnnie Johnson (piano)
- Chuck Leavell (orgue)
- The Memphis Horns (cuivres)
- Willie Mitchell (arrangements des cuivres)
- Maceo Parker (saxophone alto)
- Bernie Worrell (orgue, clavinette)
- Joey Spampinato (basse)
- Patti Scialfa (choeurs)
- Mick Taylor (guitare)


1. Big Enough
2. Take It So Hard
3. Struggle
4. I Could Have Stoop You Up
5. Make No Mistake
6. You Don't Move Me
7. How I Wish
8. Rockawhile
9. Whip It Up
10. Locked Away
11. It Means A Lot



             



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