Né à la fin des 50’s à Edinburgh, Edwyn COLLINS se passionne pour la pop, le rock’n’roll et la guitare. Il a vingt ans lorsqu’il fonde le groupe Orange JUICE avec ses amis, dont le style est un melting-pot de new wave, de pop et de post-punk. Malgré le succès rencontré au Royaume-Uni, la bande de potes se sépare et COLLINS en profite pour lancer sa carrière solo quelques années plus tard. On retient souvent son deuxième album Hellbent On Compromise comme introduction à la musique d’Edwin, pourtant c’est bien Hope And Despair, sorti en 1989, qui marque le début de cette nouvelle aventure pour COLLINS.

On découvre la voix grave du chanteur sur le premier titre, le single "Coffee Table Song", dont l’instrumentation pop mélodieuse s’accorde joliment avec la guitare limpide d’Edwyn pour créer une ambiance assez chaleureuse et intimiste. Cette chanson révèle la finesse d’écriture de COLLINS, un grand romantique (There’s a place I know we both could go/I would swim the seven seas/I would crawl upon my knees/Just to get there), tout comme "If Ever You’re Ready" dont les guitares viennent totalement voler la vedette au reste des instruments, un superbe morceau qui tient encore la route aujourd’hui.

Les signes du temps sont plus visibles dans "Darling, They Want It All", même si le bridge plus expérimental et la voix pleine de personnalité d’Edwyn sont respectables. Une seule petite chialante sur cet album, mais elle est déjà de trop, il s’agit de "The Wide Eyed Child In Me". L’ambiance mignonnette nous porte sur des sonorités doucement hawaïennes. Mouais, disons qu’il fallait bien une ballade, 'histoire de' mais que c’est loin d’être le titre le plus marquant de l’opus.

Par contre, la petite pop mélancolique, ça, Edwyn sait faire, ce que démontrent "The Wheels Of Love" ou l’instrumentation bien étoffée de "Ghost Of A Chance" au solo de guitare bourru mais gentil. "The Measure Of The Man" tente un petit groove de derrière les fagots.Allez je l’avoue, je suis un peu mauvaise, mais ça tombe à plat selon moi. Si j’étais vous, je m’enthousiasmerais plutôt pour la pop cristalline et sophistiquée du single "50 Shades Of Blue", très bien orchestrée avec l'orgue qui vient ponctuer la voix si distincte de COLLINS.

J’aime l’élégance de son songwriting et son chant de crooner sur des titres comme "Pushing It To The Back Of My Mind" (This old world has long since shed it’s innocence/And the smile upon my face is only worn as a defence) avec ses touches de piano entêtantes, ou encore "Let Me Put My Arms Around You" (I had a taste of just how good it could be/There’s some place just beyond my grasp/Where I’ll find sanctuary). La voix de COLLINS est un peu moins intéressante dans "Testing Time", légèrement plus traînante, moins travaillée, mais l’instrumentation reste assez sympa.

Il y a quelque chose de classique dans la sobriété de "You’re Better Than You Know" où les cordes dominent le show, mais aussi dans l’énergie piquante façon rock de "The Beginning Of The End" ou sur la chanson titre, "Hope And Despair", dont les arrangements mignonnets ne sont plus tellement au goût du jour, bien que soignés.

Malheureusement, quelques passages plus faibles ennuient un peu. Cependant, Hope And Despair amorce une exploration sonore davantage pop-rock alternative pour Edwyn COLLINS qui parvient à livrer un projet à l’ambiance très harmonieuse. Peut-être injustement oublié, ce premier album solo contient tout de même quelques bops qui méritent d’être encore passés en boucle, comme "50 Shades Of Blue" ou "Ghost Of A Chance". Il y a du bon ; des rythmes entraînants, une jolie basse, de belles guitares et une voix qu’on a envie d’entendre encore. Mettons-nous alors d’accord pour dire que c’est un départ solide, déjà plein de promesses.