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The EX - Catch My Shoe (2010)
Par NOSFERATU le 23 Avril 2025          Consultée 90 fois

THE EX me rappelle toute une période aixoise des années 90 où avec des potes, on s’entichait de ces groupes noise rock, de la scène no wave new yorkaise, de l'indus, de la japanoise. On nageait alors dans une certaine posture « arty et libertaire » quasi intégriste, et le grunge commercial à la PEARL JAM était alors notre cible favorite. Epoque quasi post-etudiantine et, heureusement, depuis, j’ai mis un peu d’eau dans mon vin.
Parmi les groupes bruyants que nous écoutons, un nom revenait souvent , celui de THE EX.

THE EX est apparu dès 79 aux Pays-Bas, touchés par l’explosion du punk rock. Au départ, autant sur le plan musical qu’idéologique, nos Néerlandais appartenaient au courant dit « anarcho punk », suivant de près les dogmes ultra-anarchistes des anglais de CRASS.
Le groupe aborde d’autre styles (noise, hardcore, world), créant une identité singulière à sa discographie plutôt riche et intense.
Au chant, il y a du changement : le nouveau venu, un certain Ronald De Boer, qui officiait dans ZEA, remplace GW Sock.
Le disque, plutôt cohérent et éclectique, est enegistré par le sieur du bruit blanc qu’était Steve Albini (BIG BLACK, SHELLAC …)
Nos agités du bocal néerlandais s’entichent toujours des mélodies déviantes, déclinant le mot punk à la sauce hardcore dans le style de DEAD KENNEDYS, au « funk » de GANG OF FOUR, à la new wave rèche de WIRE mais aussi à la sauce « arty » des TALKING HEADS.
Comme le fameux groupe « art punk » de la « grosse pomme », nos bataves du binaire tourmenté ont toujours été en effet attiré par des sonorités dites « world » (musiques tziganes d’Europe de l’est) . Cet aspect se retrouve surtout sur « Cold Weather Is Back « , sorte de « hardcore jazzy » avec une redoutable symbiose cuivres/guitares, marqué par un final où l’on jurerait entendre EMIR KUSTURIKA et son orchestre foldinguejammer avec eux.
L’influence des TALKING HEADS se dévoile dans « Bicycle Illusion » pour ses effets africanisants avec son trip tribal, finissant dans un axe CRASS/GOD IS MY COPILOT du plus bel effet. Le groupe s’entiche alors des scènes underground à la FELA CUTI, riches en improvisations jazzy et même en dérives psychédéliques. « Tree Float «, sorte de reggae rock primitif et terriblement maltraité, illustre de même cette influence lointainement « africaine ».
Mentionnons aussi un aspect plus expérimental mais toutefois accessible, comme pouvait l’illustrer la collaboration antérieure de nos tourmentés bataves avec TOM CORA, activiste de l’improvisation libre, ayant travaillé avec des artistes hors normes comme JOHN ZORN.
Ce "skeud" , comme bien d’autres réalisés par ce groupe underground, bouscule ainsi les zones de confort des auditeurs habitués aux codes désormais surfaits du punk rock. Ce qui sollicite le fanatique de musiques exigentes, ce sont d’abord des morceaux plutôt longs échappant aux deux minutes obligatoires et surprenant les fondamentalistes du hardcore originel.
Dès le premier titre, le capharnaum paradoxalement mélodique de « Maybe I Was The Pilot «, composé de riffs de guitares répétitives, de mélodies entétantes, de vocaux à la Colin Newman (WIRE), d’utilisation de la trompette par Roy paci, de passages proprement « noise », supposent ainsi une réelle initiation au « pékin moyen », fût-il punk.
Ce qui marque, ce sont les chansons élégamment déglinguées, comme l’espèce de crescendo de « Double order « , les déconcertants (et très mélodiques) vocaux féminins de Katherina Bornefeld sur « Eoleyo », la balade éreintée de « Keep On Walking , le post punk couillu de « Life Whining » , la bourrasque hardcore qui fait autant danser que slammer de « 24 problems » (sorte de grand huit auditif à sensations fortes) avec de vertigineuses parties enflammées de guitares.

En gros, le résultat est plus dur qu'un WIRE mais plus éclectique qu'un FUGAZI. Disque à la fois éreintant et incroyablement riche de perceptions auriculaires

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- Katherina Bornefeld (vocaux, batterie)
- Andy Moor (guitare)
- Terrie Hessels (guitare)
- Arnold De Boer (vocaux, guitare,samples)
- Roi Paci (trompette)


1. Maybe I Was The Pilot
2. Double Order
3. Cold Weather Is Back
4. Bicycle Illusion
5. Eoleyo
6. Tree Float
7. Keep On Walking
8. Life Whining
9. 24 Problems



             



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