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Jeanne CHERHAL - L'eau (2006)
Par MARCO STIVELL le 10 Mai 2025          Consultée 20 fois

Le troisième album studio de Jeanne CHERHAL est enregistré à Carpentras, dans le Vaucluse (84), Provence-Alpes-Côte-d'Azur, déjà un très bon point (le mont Ventoux n'y fait pas trop d'ombre, même le matin), et plus précisément au studio Vega, créé par Manfred Kovacic, ancien clavier-saxophoniste d'Alain BASHUNG durant les années 1981-86. Il trône là du matériel vintage, qui attire beaucoup de gens et la belle Bretonne talentueuse va s'en donner à coeur joie.

Tout aussi créatif que le précédent, Douze Fois Par An sorti en 2004, L'Eau est une oeuvre aux allures de semi-concept qui ne démentira pas son succès, carrément à la 9ème place des classements français. Surtout, avec le recul, quand on connaît l'album suivant, on sait à quel point l'élément aquatique s'est révélé déterminant pour les capacités de Jeanne CHERHAL à nous proposer autre chose que des chansons séparées.

Bien sûr, en proue et sur les ondes, il y a "Voilà", chanson entre les regrets et l'acceptation, single tout trouvé avec ses phrases qui font mouche ('voilà voilà voilà voilà, si seul'ment dans ce qu'on est, on pouvait faire un choix', 'si j'avais pu choisir entre moi et autre chose, j'aurais pris autre chose') sur un air de 'c'est comme ça'. Musicalement, on se délecte de l'aspect pop jazzy (ces guitares sautillante, miam), des cuivres mimés à la voix, et du bon caractère de Jeanne.

Notre fortiche, pianotant et frappouillant çà et là, s'est entourée de musiciens solides : Philippe Entressangle (batterie, percussions), Simon Edwards (basse, percussions) et François Lasserre (guitares). Leur cohésion fait plaisir à voir notamment pour "La Peau Sur les Os", entre phrasé rap et guitare western, titre qui a vraiment du mordant, d'autant plus qu'il s'agit du répondant d'une chanteuse qui se sait maigre.

L'autre morceau dédié aux troubles alimentaires, et conjugués à l'obésité cette fois, c'est "Une Tonne", aux paroles assez crues et tournées de façon diva, jusqu'à l'arrivée du prince charmant. Une fois n'est pas coutume, l'instrumentation y fait la part belle à la fanfare. Plus légère musicalement, "Le Tissu" concerne le voile obligatoire, rythme oriental aidant, une très belle vue à la première personne de femme qui choisit de s'en écarter et qui se révèle peu à peu intérieurement.

Il y a encore les allusions aux mecs, avec ou sans frustration ("Frédéric", "Tu M'Attires" en poésie érotique), la déclaration d'amour à Paris et aux moments passés sur "Merci", sucrerie folk où Jeanne est à croquer. Mais voilà, certains éléments ont beau paraître disparates dans les thèmes, il n'enlèvent rien à la force unitaire de cet album, grâce encore une fois au semi-concept. Et "L'eau", assez tribale voire incantatoire à la manière des femmes africaines, n'est pas l'instant le moins marquant. Si même l'eau des égouts est mentionnée, la dernière touche aqueuse est celle du potage de "Petite Soupe", à l'ambiance incroyablement timburtonienne et au final étrange, rallongé.

Surtout, on reste conquis par les trois premiers jets de notre sirène nantaise en ouverture du disque. "Canicule" porte bien son nom, elle y transforme assez bien son manque épistolaire en désir bouillant au soleil et sans aucun vêtement, le tout sur une batterie roulante cavalière, avec en contrepoint le petit piano qui se pose au bout d'un moment. "Rondes Larmes" évoque la scène d'Alice au Pays des Merveilles avec cette inondation lacrymale, ici pour évoquer les sentiments d'un enfant sensible à tant de choses, esprit éthéré à l'appui.

Que dire encore de cet impeccable "Je Suis Liquide" au timbre savamment blues routier, doté d'un excellent riff tandem basse-piano dans les graves, un texte balancé comme il se doit ('non, je ne suis pas grande, mais j'aimerais qu'on m'entende/non, je ne suis pas belle mais je ne veux pas qu'on me le rappelle'), un titre plein de charme à l'image du chant et de la personnalité de CHERHAL. La preuve en chair et en eaux qu'elle excelle à divers traits de caractères, dans l'adversité comme dans la douceur. C'est sa meilleure période, et ce n'est pas encore fini !

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Jeanne Cherhal (chant, orgue farfisa, pianos, vibraphone)
- Fran?ois Lasserre (guitares, tambourin)
- Simon Edwards (basse, guitare, percussions)
- Philippe Entressangle (batterie, bongos, gong, tambourin)
- Eric L?hrer (guitare acoustique, basse)
- Jean-baptiste Brunhes (piano-forte)
- Sylvain Rifflet (clarinettes, fl?te traversi?re, piccolo)
- Yann Martin (trompette)
- R?nald Villoteau (tuba, saxhorn)


1. Canicule
2. Je Suis Liquide
3. Rondes Larmes
4. Voil
5. Le Tissu
6. La Peau Sur Les Os
7. Tu M'attires
8. Fr?d?ric
9. L'eau
10. On Dirait Que C'est Normal
11. Une Tonne
12. Merci
13. Petite Soupe



             



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