Recherche avancée       Liste groupes



      
VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


ALBUMS STUDIO

2004 Douze Fois Par An
2006 L'Eau
2010 Charade
2019 L'An 40

E.P

2001 Jeanne Cherhal

ALBUMS LIVE

2002 Jeanne Cherhal
 

- Style : Babet
 

 Le Site Officiel De Jeanne Cherhal (915)

Jeanne CHERHAL - Charade (2010)
Par MARCO STIVELL le 12 Mai 2025          Consultée 116 fois

En trois albums (dont un live certes, mais original à part entière), Jeanne CHERHAL n'a pas démenti son talent et n’a fait que s’améliorer. Après ces paliers ascendants, Charade est l'aboutissement de sa carrière. Son meilleur album, et un OVNI par rapport aux précédents et surtout aux suivants qui reviendront à une formule traditionnelle.
En termes de créativité, de musicalité, c'est un vrai aboutissement que ce quatrième effort, le dernier mot n'étant pas de trop et d'autant mieux quand on sait que Jeanne CHERHAL gère ici pratiquement tout elle-même. Les compositions sont pratiquement toutes d'elle seule (une reprise, deux morceaux co-écrits l'un avec Benjamin BIOLAY, l'autre avec Yann Arnaud qui a travaillé pour MANAU, Florent PAGNY, Johnny HALLYDAY, entre autres). Et à côté de cela, c'est elle-même, chanteuse sachant déjà s'accompagner à la guitare ou au piano, qui réalise l'ensemble de l'instrumentation, en rajoutant donc basse, batterie-percussions-programmations, synthétiseurs...

Charade est donc une sacrée performance pour cela d'abord, mais en prime, il faut compter sur son goût du conceptuel. On est dans la suite logique à l'aspect 'semi-conceptuel' de L'Eau (2006), bien qu'ici, la structure ressemble en fait à celle de l'album Marbles (2004) de MARILLION, avec deux/trois chansons à la suite et un interlude court systématique. Les hommes semblent être le fil conducteur ainsi que la recherche d'amour idéal sous forme de charade mais qui n'est pas une devinette classique, plutôt un enchaînement de rimes croustillantes. 'Mon premier est romantique, mais il est défunt ; mon second est magnifique, mais c'est mon cousin', ce genre-là !

De toute manière, tout ici est fait pour accrocher l'oreille autant que l'oeil, avec dans le livret des photos de Jeanne CHERHAL plus sexy que jamais (mention spéciale aux bottes associées à la mini-robe). Dans le top, incroyable de classe, une chanson comme "Cinq ou Six Années", où la chanteuse décrit son 'adulescence' comme des années 'd'argile et de feu mélangés', avec une country des plus douces et veloutées, basse en avant, piano roulant, clip à la fois rêveur et torride... Heureusement, le chevalier moderne sur son destrier mécanique semble totalement effacé aux côtés de cette beauté qui l'enserre et se laisse emmener (mention spéciale aux bottes et Stetson noirs).

Beauté bretonne pâle et frêle en apparence mais au caractère bien trempé comme elle fait montre sur le dynamique "Qui Me Vengera", titre qui empile les gamelles connues depuis l'enfance, tout en pratiquant une belle accélération dans un décor pop-rock vintage. On adore tout autant "Certains Animaux" sur lequel, abordant direct la gent masculine avec mordant, ne mâche pas ses mots (qui sont encore des 'm'eau') : 'on le dit, certains animaux sont lâches', 'il m'a plu, parce qu'il avait plu, tout est sec après l'averse, on m'y reprendra plus !' Et ces harmonies vocales aussi fines que cette pop jazzy toute en percussions, en nappe d'orgue, en guitare électrique 'coulée', même en 8-Bit !

Il y a beaucoup d'âme dans cette reprise du classique d'ARCADE FIRE, "My Body Is a Cage" en "Mon Corps Est une Cage", soul moderne ici transposée en acoustique un peu western d'abord qui évolue si bien qu'elle se termine en accélération garage-rock inattendue. CHERHAL se montre tout aussi crédible dans la pop californienne des "Hommes Perdus", dédiée à ceux qu'elle a aimés, avec sa mélodie lumineuse et son solo de piano. Tout comme elle s'habille avec soin et éclat, son album enregistré en solitaire est paré de moult gemmes et détails qui le rendent si attrayant : le battement de coeur simulé pour "J'ai Pas Peur" (de construire/assurer une relation), la rupture folk 70's planante au beau milieu du rhythm'n'blues "Plus Rien Ne Me Fera Mal"...

Les petites (fausses) charades se suivent sans totalement se ressembler (notamment d'un point de vue musical) et avec tout autant de bonheur. Petite préférence pour "Mon Troisième" prise en extérieur avec chants d'oiseaux, harmonica et guitare arpégée, et "Mon Tout", co-composée avec Yann Arnaud, avec sa soul binaire et son effet de plénitude si sensuelle, même si à la fin, rien n'est joué... Tout de même, cette chute ('mon quatrième est génial, mais c'est une femme')... !

Il n'y a pas vraiment de temps mort, entre la pop parfois bubblegum de "Pays d'Amour" (lieu à sécurité renforcée !), le chaud-froid de "En Toute Amitié" ses 'a-aouw!' délicieux aux choeurs et ses déboires de l'amour 2.0 ('suspendu à ton portable, tu m'allonges sur la table virtuellement'), "Lorsque Tu M'as" aux rimes toutes aussi aiguisées ('tu me prends de cinq à sept sans chaussettes, tu me prends dans la voiture sans ceinture') et aussi hypnotisante que déjantée ('lorsque tu m'as demandé ma main, je ne m'attendais pas à çaaaaaa' vertigineux)... Et que dire de "Reviens-Moi", tribal réverbéré, d'une mélodie fine pour un texte éperdu, avec cette guitare trémolo en fond, ce piano grave roulant sur les percus ?

On l'a compris, c'est un régal, mais bien entendu (hélas), un album trop 'ambitieux' aux yeux d'un grand public qui déjà soutient moins l'artiste (elle n'en vend que 30 000 copies par rapport aux 80 000 du précédent). Il convient d'écouter les bonus, à savoir "Astoria", blues un peu baroque et très parisien de fille-étoile qui fait battre un coeur, ainsi que "Brandt Rhapsodie", duo avec BIOLAY (qui avait co-écrit "J'ai Pas Peur"). Ce dialogue de deux jeunes amoureux, une femme et un homme, par messages interposés, d'abord lumineux puis de plus en plus sombre et détaché au fil de leur relation en moins de cinq minutes, avec la naissance d'un enfant au milieu, est à la fois splendide et troublant, car si réaliste actuellement !

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par MARCO STIVELL :


Johnny HALLYDAY
Reve Et Amour (1968)
Variété-pop psychédélique




RENAUD
Tatatsin ! (2021)
Sur des plateaux d'argent


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Jeanne Cherhal (chant, tous les instruments)


1. Certains Animaux
2. En Toute Amitié
3. Mon Corps Est Une Cage
4. Mon Premier
5. Hommes Perdus
6. Qui Me Vengera
7. Cinq Ou Six Années
8. Mon Second
9. J'ai Pas Peur
10. Plus Rien Ne Me Fera De Mal
11. Pays D'amour
12. Mon Troisième
13. Lorsque Tu M'as
14. Reviens-moi
15. Mon Tout
- bonus
16. Astoria
17. Brandt Rhapsodie



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod