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- Style : The J. Geils Band , Blood, Sweat & Tears, Al Kooper

CHICAGO - Chicago Xxxvi: Now (2014)
Par ARCHANGEL le 22 Juillet 2025          Consultée 477 fois

Chers lecteurs, installez-vous confortablement, votre pote Lucette a des trucs à vous dire. Depuis qu’on explore main dans la main les méandres tortueux de ce qui a entaché la discographie de CHICAGO, les avis divergent ; et si cela nous amène souvent à nous poser la question philosophique le rock est-il éternel ?, nous pouvons nous mettre d’accord sur le fait que la critique l’est. L’entêtement aussi, comme le prouve le groupe avec ce Chicago XXXVI: Now. Ouais, les amis, vous avez bien lu. Trente-six. Au diable les préliminaires, posons les choses à plat, histoire de gagner un peu de temps : ce n’est rien qu’une déception de plus dans la longue agonie d’un géant.

Cet album, j’ose lui mettre un 1. On parle pourtant de CHICAGO, bon sang, un groupe de musiciens qui savent en faire, de la bonne musique ! Bien sûr, bien sûr. Au début, c’est vrai qu’ils avaient un aplomb dément et un vrai goût de l’invention. Mais, à ce stade, ce n’est plus juste un malheureux échec, non, c’est ce qu’on appelle du foutage de gueule. Tout d’abord, regardons un peu cette pochette, on y retrouve leur logo fidèle au poste, cet emblème qu’on aime tant ; mais ici, les damiers - aussi fades qu’un fond d’écran Windows - nous donnent la migraine et annoncent la couleur de cette nausée esthétique qu’on s’apprête à subir. Jason Scheff et sa bande tentent de nous chauffer à coups de synthés et de basse funky sur le titre d’ouverture "Now". Les cuivres sont sympas et on y entend même Robert Lamm pousser la voix. Ce mec n’a pas lâché la barque et a traversé les décennies en devenant de plus en plus mielleux, on peut lui reconnaître une certaine persévérance tout de même.

Rendons à CHICAGO ce qui lui revient : il y a bien deux ou trois morceaux sur cet album qui décrochent la moyenne de justesse. L’ambiance de "More Will Be Revealed", par exemple, est loin d’être désagréable. C’est un soft rock pépère mais avec un refrain plutôt bien fichu et des cuivres denses. "America" passe aussi, on découvre la voix de Lou Pardini qui a rejoint le groupe aux claviers et j’ai également apprécié l’énergie de "Something’s Coming, I Know", un titre très vivant, qui fait complètement le job.

C’est toujours ça de pris, nous sommes d’accord, mais le reste du disque donne surtout l’impression d’un groupe qui n’ose plus aller trop loin, de peur de se casser une hanche au moindre élan créatif. Ils jouent la fadeur sur "Crazy Happy", la douceur tiède sur la ballade planante "Watching All The Colors". Ils s’adonnent à une sorte de trip-hop oriental des plus étranges dans "Naked In The Garden Of Allah" et nous plongent dans l’ennui avec "Another Trippy Day" aux nappes de synthés qui veulent se la jouer psychédélique. Namasté à tous ceux que ce morceau fera flotter mais à force de ménager leur bassin, les gars de CHICAGO ont inéluctablement ménagé leur musique. Ça ne me plaît guère plus lorsque Lamm chante les couplets anémiques de "Free At Last" avant de partir sur des refrains criards, presque hystériques. Heureusement, le groupe finit par se rattraper in extremis grâce à une outro instrumentale franchement cool aux envolées fluides, une section de cuivres plus libre et un semblant d’alchimie.

Cependant, le niveau atteint des abysses insondables lorsqu’on écoute "Love Lives On" et "Nice Girl". Là, vraiment, tuez-moi. On dépasse la simple insipidité : nous entrons dans une autre dimension, le trente-sixième sous-sol du kitsch indigeste et du slow embarrassant. "Love Lives On" sort tout droit d’un téléfilm de Noël et la voix de Scheff, dégoulinante, est d’un gnangnan sans égal. Et que dire de "Nice Girl", chanté par Keith Howland, le gratteux du groupe… Rien, croyez-moi !

On ne va pas faire semblant, Chicago XXXVI: Now mérite un 1,5 tout au plus en mettant les choses dans leur contexte. Les chansons sont bancales, vides, ça tient debout par habitude et parce que les mecs savent jouer - on ne peut pas leur enlever ça. Et même si ça n’a été à mes yeux qu’un moment d’ennui profond, il provoque malgré tout quelque chose. De l’agacement ? De la consternation ? Et ça, pour beaucoup d’artistes, c’est toujours mieux que l’indifférence. Alors, le rock est-il éternel ? Je ne sais pas. Peut-être qu’il tousse un peu pour CHICAGO, ou qu’il est simplement en pause ? Espérons qu’il soit juste en convalescence après l’opération prothèse de hanche… Mais tant qu’on débat, tant qu’on s’écharpe, tant qu’on râle et qu’on critique, c’est que la musique continue sa mission de nous bousculer, nous déranger et nous faire douter souvent, alors tout n’est pas perdu. Et avouons-le, si CHICAGO sait faire quelque chose et le fait bien, c’est nous déboussoler avec panache. Pour ceux qui découvriraient tout juste CHICAGO, je vous en conjure, commencez par les classiques. Et à ceux qui ont aimé cet album, sachez que je ne vous juge pas… je vous plains. Peace, Love & Terry Kath Forever.

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   ARCHANGEL

 
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- Robert Lamm (chant, claviers)
- Jason Scheff (chant, basse, guitare)
- Lee Loughnane (chant, trompette)
- James Pankow (trombone)
- Walter Parazaider (saxophone)
- Tris Imboden (batterie)
- Keith Howland (chant, guitare)
- Lou Pardini (chant, claviers, orgue)
- Walfredi Reyes Jr. (percussions)


1. Now
2. More Will Be Revealed
3. America
4. Crazy Happy
5. Free At Last
6. Love Lives On
7. Something’s Coming, I Know
8. Watching All The Colors
9. Nice Girl
10. Naked In The Garden Of Allah
11. Another Trippy Day



             



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