Choose Love est le dernier album d'une période assez stable dans la carrière de Ringo STARR, avec son équipe devenue habituelle et sous la houlette de Mark Hudson. Celui-ci pensera produire le projet suivant aussi mais sera vite interrompu ! En outre, c'est la dernière fois qu'une oeuvre de Richard Starkey est publiée par le label Koch.

Pas trop de surprises ici, Choose Love reprend les ingrédients que l'on connait : du pop-rock rétro qui tire obligatoirement vers les BEATLES, quelques moments un peu plus country, des guests... Pour ces derniers d'ailleurs, en nombre raisonnable comme sur Ringo Rama, cela va vite. On note madame Chrissie Hynde des PRETENDERS pour "Don't Hang Up", bon titre soul-country vitaminé entre saxos massifs et guitares sexy, avec quelques ruptures bien placées de répondeur téléphonique.

Il y a aussi et surtout un très vieil ami de bientôt quarante ans, à savoir Billy Preston pour quelques claviers dont son cher orgue Hammond qui relègue un peu l'ami Jim Cox au piano pour le coup. Dès "Fading in and Out", on entend bien le prodige Billy au milieu des guitares, cuivres etc, et la chanson, légère, est une autre réussite, avec une petite variation épique et barrée en final plutôt bien trouvée.

Preston est encore à l'honneur sur "Oh My Lord", ballade pop un peu forcée cela dit, même si tubesque. On sent que Ringo veut rejouer la carte de "La De Da", l'hymne sur presque six minutes, mais même si tout est fait pour que ça marche, l'effet laisse vite apparaître ses limites, ne serait-ce que dans ce son un rien trop étouffé qui reste une constante du disque. Bonne batterie cela dit, et les chœurs font plus gospel que d'ordinaire.

Elle aussi sur un terrain de trop-plein, "Turnaround" et la chanson-titre "Choose Love" sont censées évoquer les BEATLES et certaines de leurs chansons. Mais pas de quoi faire date, au contraire de "Me And You", nettement mieux construite bien qu'utilisant des éléments éloignés : sax baryton et mellotron-flûte, pont jazzy et le reste country... On note d'autres réussites également comme "Give Me Back the Beat", frais et léger, ou "Hard to Be Time" entre soul planante et pop classique.

On remarque surtout cette envie de sonner rétro, et qui sera encore développée sur l'album suivant. "Wrong All the Time", ballade blues simple et jolie, met le duo Cox (piano)/Preston (orgue Hammond) en avant, un Ringo très méticuleux sur ses toms et caisse en retenue pendant le solo. "Free Drinks" est un titre de fin assez inhabituel, partagé entre guitares western au début et se terminant quelque part où le rock'n'roll rejoint la samba. Très intéressant voire émouvant, Ringo n'a jamais sonné aussi proche de son vieil ami John LENNON par voie(x) déformée.

On termine avec deux titres nostalgiques de 60's encore, avec beaucoup de guitares 12 cordes électriques arpégées, chose que l'artiste se fait une joie de mettre en avant sur ses albums depuis bientôt quinze ans. "Some People" et surtout "Satisfied", limpide, aident donc aussi à la qualité de l'album toutefois mesurée par rapport au précédent. Sans enchaîner les albums, Ringo STARR semble un peu soumis à l'adage du 'un sur deux', réussissant mieux par voie d'alternance mais Choose Love n'est pas dans le bon créneau, à l'inverse du précédent (et du suivant) !