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- Membre : The Beatles , Harry Nilsson , Rick Derringer

Ringo STARR - Sentimental Journey (1970)
Par MARCO STIVELL le 16 Mai 2025          Consultée 115 fois

Pauvre Ringo, mais qu'est-ce qui lui arrive donc, en 1970 ? Depuis un an, c'est la catastrophe, les BEATLES sont au point de rupture, et lui, le bon copain de tout le monde, notamment de Paul qui finit par l'envoyer paître durant ces années de dissensions, ne peut certes pas compter sur ses talents d'auteur-compositeur voire d'interprète contrairement aux trois autres. Cependant, il a envie d'exister, et il a bien raison. Quand bien même, il ne part point avec de la bénédiction car comme ont dit les BEATLES, c'est tous les quatre, lui compris, mais uniquement pour sa batterie et son jeu.

On n'est pas beaucoup à l'apprécier aussi pour son chant – et ses chansons -, le timbre le plus grave et le moins assuré du combo – cependant, mettez-moi sa version de "With a Little Help From My Friends" et celle de Joe COCKER à côté, je ne choisirais aucunement ce dernier ! -. Et pour les compositions, c'est John, Paul et George, la séduction féminine à corps et à cris pour les premières années aussi d'ailleurs. Si l'on garde ces avis chevillés, cela va être donc difficile de donner du crédit à la carrière solo de Ringo STARR. Néanmoins, il doit le savoir, d'autant plus que le public qu'il se cherche au départ n'est pas du tout celui des BEATLES !

Sentimental Journey sort à la fin du mois de mars, et c'est un album de jazz. Pas complètement, mais disons qu'il est très axé sur des standards que Ringo a tenu à reprendre – car oui, faute de savoir bien écrire, autant faire des 'covers' ! -, bien aidé par sa famille et ses amis qui ont fait la sélection, ainsi que la production de George Martin, le cinquième BEATLES. Un album très personnel et un retour aux sources, d'autant plus que le batteur-chanteur met en exergue sur sa pochette le pub The Empress, lieu qu'il fréquentait durant ses années à Liverpool où il a grandi (bien qu'ayant intégré son ancien groupe, et lequel, à Londres). Chacune des chansons proposées y aurait déjà été entonnée au moins une fois !

Il y a donc du Louis ARMSTRONG ("Blue Turning Grey Over You"), du Cole PORTER ("Night and Day"), du Dick HAYMES ("Let the Rest of the World Go By"), du Doris DAY ("Sentimental Journey")... Et pour les arrangements, afin de diversifier la palette (une tête pensante attribuée pour chaque chanson) et rester entouré de proches, STARR n'use pas toujours de pros du genre. En témoignent, aux côtés des Les Reed, Elmer Bernstein et même Quincy JONES, les credits comme ceux de George Martin bien sûr, mais aussi Klaus Voormann et même Paul McCartney, ainsi qu'un certain Maurice Gibb, le talent le plus grand des frères BEE GEES.

L'album dure une demi-heure et n'est franchement pas mémorable. On l'écoute par attachement pour Ringo, car un fan de jazz ne pourrait certes pas facilement adhérer au résultat. Si le musicien essaie de faire oublier son appartenance aux BEATLES avec l'esprit swing/big band de "Night and Day" ou "Have I Told You Lately That I Love You", c'est au contraire pour pousser davantage l'auditeur à y revenir. D'autant plus que STARR, qui veut se donner des effets de crooner - ne parlons pas de la tentative de scat à la fin de "Blue Turning Grey Over You" -, a choisi la plupart du temps d'overduber, donc de doubler sa voix pour chanter à l'unisson, ce qui peut se révéler vite fatigant.

Prenez le cas de "Sentimental Journey", ainsi que du dernier couplet de "Let the Rest of the World Go By", où Ringo trouve assez de conscience pour laisser sa voix en une piste seule, cela fait vraiment la différence. Il y a sur ces titres des éléments country visibles et qui annoncent déjà l'album suivant, mais c'est encore peu face à la formule d'ensemble, où le saxophone voire la clarinette ont la partie belle, où les cordes et choeurs léchés sont vite dépassés par les cuivres massifs. Le morceau éponyme contient néanmoins plus d'effets beatlesien que les autres : montées chromatiques, effets 'oldies' et modernes simultanément avec la talk-box.

Et il n'y a pas que de la médisance à avoir. "Whispering Grass", c'est peut-être le cliché du bonbon hollywoodien, mais Ringo la chante bien, légèrement, sans excès. Sa batterie s'illustre sur les "Blue Turning..." et "Have I Told You...", l'enchaînement smooth "I'm a Fool to Care"/"Stardust" fonctionne et d'ailleurs notre chanteur ici mieux-que-principal, montre aussi avec "Dream" qu'il s'en sort mieux avec les ballades.

On retient "Love is a Many Splendored Thing" avec sa basse au médiator, sa flûte, ses congas, ses guitares électriques piquées en croches levées, son solo piano enveloppé de cordes... Et puis il y a ce "Bye Bye Blackbird" à touche New Orleans certes mais pas d'une grande facture pour autant, avec cette résonance particulière... quand on pense que c'est au même moment que Ringo se fait chasser de la maison de Paul ! À écouter donc une fois, parce que c'est mister STARR, mais sans plus.

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   MARCO STIVELL

 
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1. Sentimental Journey
2. Night And Day
3. Whispering Grass
4. Bye Bye Blackbird
5. I'm A Fool To Care
6. Stardust
7. Blue Turning Grey Over You
8. Love Is A Many Splendored Thing
9. Dream
10. You Always Hurt The One You Love
11. Have I Told You Lately That I Love You
12. Let The Rest Of The World Go By



             



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