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ARCADE FIRE - The Suburbs (2010)
Par A.T.N. le 3 Décembre 2010          Consultée 5222 fois

Les paroles, dans le rock, en général on s’en fout. Faites pas les effarouchés en me sortant Dylan ou les Smiths ! Quand vos cœurs ont explosé lors des premières écoutes de Led Zep, Marillion ou Jeff Buckley, ne me dites pas que vous étiez transportés par les textes : vous pigiez que dalle. Après on légitime ses goûts en disant que « kheu même, Springsteen, y chante des drames sociaux carrément vrais, quoi, j’veux dire », mais honnêtement, Bono il pourrait chanter sa feuille d’impôts que les stades seraient remplis pareil. Bon, j'exagère un brin.

Pourtant, c’est vrai, parfois les mots vont résonner en nous, et une chanson prendra une autre dimension (Lennon, Bowie…) voire un album entier (Pink Floyd…). Et dans ce cas, hénaurme niveau de bonheur, because satisfaction de différentes zones du cerveau.

The Suburbs, troisième album du gang canadien ARCADE FIRE (sept membres qui passent d'un instrument à l'autre), m’a tout de suite interpellé. Le disque est vendu avec huit pochettes différentes, représentant une maison ou un garage d’une zone résidentielle en Amérique du Nord, différentes donc, et tellement semblables : les banlieues. Ces endroits sans âme, sans identité, où le monde champignonne depuis 50 ans… Rapidement, ce sont les titres qui attirent à leur tour, « City with no Children », « Suburban War », « Modern Man », « Wasted Hours », et ce sont nos enfances qui défilent… Enfin un album qui va nous parler de quelque chose de vrai, de réel, d’important. Les frères BUTLER et leurs bande ont voulu nous raconter des tranches de vie, en leur donnant le son dans lequel ils ont grandi : les années 80.

C’est donc un disque parcouru par le souffle caractéristique de ce groupe de Montréal, cette vague puissante qui charrie les blessures, et qui nous avait emportés dès le magnifique Funeral. La voix de Win BUTLER, habitée, prenante, est soutenue par une production encore plus travaillée que sur les 2 sorties précédentes, où les claviers colorent la palette de textures qui nous renvoient 30 ans en arrière.

De l’ampleur, de la majesté, de la mélancolie – si ce n’est de l’amertume – et toujours cette urgence latente (le timbre du chant bien sûr, que ce soit Win, ou sa femme Régine CHASSAGNE, mais aussi les coups d’archets de « Empty Room », les attaques de guitare de « Ready to Start », le piano de « We Used to Wait »…). Les titres se succèdent, tous portés par des mélodies admirables, sans que l’esprit s’absente une seconde. Dans ce voyage à la Neil YOUNG où l’espoir côtoie la douleur, c’est avec surprise qu’on se fait cueillir au bout de la route par l’excellent « Sprawls II », chanté par Régine sur des nappes de synthés dansantes. Entre-temps, le disque aura alterné les moments saisissants d'énergie et les passages plus poignants, comme l'enchaînement « Empty Room » et « City with no Children », tous deux chantés en duo par Win et Régine (superbe osmose), tous deux prenants, complémentaires.

Enfin, sachez que cet album commence de la plus belle des façons : « The Suburbs » est d’une beauté à mourir.

« The Suburbs »... Le chroniqueur, qui voit s’approcher la quarantaine avec un sentiment d’effroi et d’apaisement mêlés, ne se souvient plus de la dernière fois où il s’est laissé littéralement posséder par un morceau, le transpirant du matin au soir, l’écoutant en urgence comme l’amputé se jette sur sa dose de morphine. Ce titre d’ouverture, comme toute drogue, sait jouer sur les zones sensibles du cerveau : un thème simple, bien balancé, accords plaqués au piano (qui évoquent Harvest, pour rester sur Neil YOUNG), rythme marqué qui s’immisce dans notre inconscient. Au deuxième couplet, le piano s’efface mais il reste présent en arrière plan pour que nous puissions faire la connexion mélodique avec le chant – magnifique, douloureux, témoin de ces instants d’ennui de la vie en banlieue américaine. La guitare rythmique disparaît, mais c’est alors la basse vibrante qu’on remarque… successions de changements imperceptibles pour que, lorsque le gimmick de guitare arrive au bout de 3 minutes, l’extase soit totale, encore plus belle, car l’évidence d’un tel morceau ne nous avait pas préparés à ces émotions fortes. Et tout est si intelligemment produit… chapeau bas.

Ce morceau d'ouverture va distiller les thèmes qui reviendront sur l'album, par des paroles comme "we were already bored", "show her some beauty before the damage is done", "in the parking lot we're still waiting, it's already passed"...

Le rappel de cette mélodie, en fin de disque, clôture avec une douceur amère ce très grand album, qui fait d’ARCADE FIRE un groupe majeur.

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   A.T.N.

 
  N/A



- Win Butler
- Régine Chassagne
- Jeremy Gara
- Tim Kingsbury
- Sarah Neufeld
- Richard Reed Parry
- Will Butler


1. The Suburbs
2. Ready To Start
3. Modern Man
4. Rococo
5. Empty Room
6. City With No Children
7. Half Light I
8. Half Light Ii (no Celebration)
9. Suburban War
10. Month Of May
11. Wasted Hours
12. Deep Blue
13. We Used To Wait
14. Sprawl I (flatland)
15. Sprawl Ii (mountains Beyond Mountains)
16. The Suburbs (continued)



             



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