Ah… Que faire quand on est une rock star multi platine ? Un sex symbol multi planétaire ? Ou une icône du Rock tout simplement ? Que faire pour sentir la pulsion d’une vie dynamique et originale? Comment ne pas s’emmerder quand on a tout… ou presque ? La réponse tient en peu de mots : se remettre en question. Alors v'la t-y-pas que Bryan le joli cœur a décidé de repartir en tournée aidé de sa seule petite gratte acoustique ? - Sa seule et unique blonde, comme disent nos amis Québecois- . Regardons un instant autour de nous, oui ils sont rares, ceux qui osent.

Le premier fait frappant, c’est cette symbiose entre le Canadien et son public. Alors soyons juste, les ménagères de 50 printemps l’aident bien aujourd’hui, on les entend fort bien sur les mythiques « I do it for you », sur « Heaven », un peu partout en fait. Certes le public est a 80% féminin, mais admettons que le bougre tient sa scène avec maestria.

« You’ve been a friend for me » qui ouvre le skeud , est assez anecdotique, même si elle positionne comme il se doit sinon la bonne humeur, mais au moins le bon esprit du Rock sans prétentions.
Avec « Here I am » on sent l’envie de Bryan, son indéniable talent pour composer des ritournelles toutes simples mais tellement efficaces. Sa voix tient le choc, éraillée mais aucunement atteinte par ces fameuses années que j’aime à stigmatiser lors des intenses crises de jalousie qui m’assaillent lorsque je parle du Canadien. Tout le reste est à l’avenant. Voyez-vous, quand on est un musicien médiocre, on le sait, alors on espère tout de même qu’une étincelle de talent se cache quelque part au beau milieu de vos compositions. Bryan, lui, l’a trouvé. Il a su valoriser cette qualité et en faire sa vie, mais il n’est pas un grand musicien, juste un élu des masses laborieuses, et un mec qui sait écrire des petites chansons sans prétention. Ce skeud en est la preuve. Tout ceci est fort simpliste.

Aucun de ces morceaux, même s’ils sont des hymnes, ne révolutionnera jamais la face de la musique. Alors il y a tout de même les meilleurs titres : mythiques comme la « Summer of 69 », commerciaux comme « All for love », péchus comme « Cuts like a knife ». C’est du rock, du vrai, burné comme on l’aime. Et Bryan, seul sur scène avec sa gratte en bandoulière assure comme le pro qu’il est. Et admiration et jalousie de se mélanger, car Bryan est probablement à mon sens la rock star la plus équilibrée… La plus intelligente ? C’est bien possible, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’avec un peu de bol, n’importe quel guitariste disposant d’une voix potable aurait pu lui aussi faire cette carrière gigantesque… D’où ma « Jalousie » de pacotille pour Bryan, notre maitre à tous, celui qui aura réussi tout seul avec ses moyens, un peu de bol et beaucoup de boulot.

Alors ce skeud ? Bah c’est comme un best of bourré de bonne humeur, avec une vision toute simple de la zique du rockeur canadien. Pour toute personne ne souhaitant pas investir dans la discographie intégrale du natif de Vancouver, je le trouve plus roots que le « Unplugged », mais sans doute aussi moins parfait. Il fallait tout de même une bonne paires de couilles pour oser le challenge. Rien que pour ça, bravo Bryan !