Bryan ADAMS se spécialise définitivement dans la pose de clichés humoristiques pour la couverture de ses albums. Pour un mec qui est soi-disant photographe, ça la fout mal ! Il est donc plus doué pour écrire des chansons ringardes pour adolescentes hystériques, voyez-vous. Sur cette splendide pochette, il semble crier à l’aide, et une intense souffrance se dégage de l’effort ainsi fourni. La pire de ses couverture ? L’avant-dernière était toute en discrétion, il faut dire que la qualité de l’album Into the Fire incitait fortement à la modestie… Sacré Bryan ! En fait, cette tof, on dirait une pub pour Carrouf ou Cazino. Elle est même pas drôle comme celle de Cuts Like a Knife... ridicule!

Quand je vais vous narrer par le menu le contenu de cet opus, vous conviendrez avec moi que la symbolique de l’adolescente prépubère est bien loin d’être usurpée ici. Entendons–nous bien : nous avons tous été des ados, et certainement quelques-uns de ces spécimens acceptent même de lire ces kros indigestes sur le looser national du Canada. Mais il y a des limites à tout ! Ce n’est pas parce que l’on est ado qu’on doit se goinfrer les oreilles de musique pour attardés ! Or, qu’avons-nous ici mesdames et mesdemoiselles – oui, en mon fort intérieur , je ne peux croire qu’un homme viril et dominateur puisse lire de si affligeantes lignes sur l’affligeant album de ce chanteur grotesque- : de la guimauve ! Comment ça non ? et « I Do It For You » c’est quoi si ce n’est de la zique pour demoiselle décérébrée de 14 ans en péril de perdre sa virginité ? Hein ? Kevin Costner dans « Robin des bois » c’est pas de la daube peut-être ? C’est l’association des papys flingueurs Kevin/Bryan, même combat pour un même physique ridicule de blondinet viril avantageux qui passe trop de temps à bronzer sur les plages. Arf ! Tous ces dragueurs ça me révulse !

Bref, on est là pour causer du skeud il me semble ! Je m’égare, je digresse et pour le moment, le 6ème tome des aventures de Bryan des bois n’est rien d’autre qu’une photo moche. Ou en étions-nous ? Ah oui, l’album précédent Into the Fire » fut un semi-échec, seulement 2 millions de copies vendues, face aux 12 millions de Reckless… Opportuniste et réaliste, notre Canadien prend la décision qui s’impose, il se sépare de son alter ego, Jim Vallance : quitte ou double ! Mais rassurez-vous, on ne s’inquiète finalement pas trop quand on voit le patronyme du brave homme qui va le remplacer. Il s’agit du respectable Robert « Mutt » Lange, l’homme responsable du succès des DEF LEPPARD ou autres AC/DC entre autres pointures internationales… Tiens tiens n’y aurait-il pas une ressemblance entre les voix de Joe Elliott et de Bryan Adams ? Pour sûr !! Le Bryan impressionne par son réalisme une fois de plus.

Le résultat ? Béh il va permettre à notre joli cœur de pouvoir continuer à assumer un harem conséquent, puisque pas moins de 15 millions de copies de ce skeud que vous mattez avec appréhension vont orner les discothèques de nos ménagères de moins de 50 printemps, entre André RIEU et le dernier OBISPO.

L’histoire est déjà dans les livres, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Quand sort « Robin des bois » en cette belle année 91, Kevin Costner est au sommet d’Hollywood. Il va convier Bryan à le côtoyer au firmament de la réussite. « I Do It For You » est un slow banal, sans réel originalité, mais il devient l’un des plus gros succès de l’histoire de la musique. Combien d’ados et d’adultes ont embrassé leur conjoint sur cette petite chansonnette ? Un paquet de rejetons de l’année 92 doivent leur existence à Bryan, même s’ils l’ignorent. Alors certes, j’ai du mal à l’écouter ce slow, il m’écorche les tympans, mais il est là et bien là. On ne peut l’ignorer. « Mutt » a fait un travail d’orfèvre, le son rendu est celui du Léopard sourd. La mélodie vient des idées de Michael KAMEN -le compositeur chargé de la Bo du film -, mais le reste est de Bryan ! Une toute petite chanson acoustique - il supporte uniquement de la jouer ainsi aujourd’hui !-. Et voilà comment naît une chanson qui pourrait faire vivre plusieurs générations de milliardaires, ou moins prosaïquement, dont le succès correspond financièrement au budget du Soudan pour l’éducation !!

Bon, Bryan compose toujours aussi bien en revanche. Les gimmicks de son succés sont toujours les mêmes, encore mieux enrubannés qu’avant : j’en veux pour preuve les chœurs sur « Not Guilty » qui font franchement penser à Def LEPPARD, merci Mr Lange ! Mais ne nous arrêtons pas là; l’album est bourré jusqu’à la gueule de ces mélodies imparables et autres chœurs d’école. La patte de Mutt est partout sur le skeud… c’est une évidence.
« Is Your Mama Gonna Miss Ya”, “Hey Honey Im Packin You In” tout cela sonne très métal, Bryan, malgré le succès phénoménal a choisi de rester un pur et dur… Dieu que c’est irritant,en plus il n’a pas vendu son âme au diable… « House Arrest » sonne carrément AC/DC !
« Can’t Stop This Thing Weve Started » est mainstream, dans le bon sens du terme.
« Do I Have To Say the Words” est un autre slow killer… J’arrête là car en substance, vous aurez pigé que le disque est exempt de défaut.

Ppppffffff…. Me voilà bien désarmé pour dire du mal de ce disque. Car je dois admettre malgré toute la mauvaise foi qui m’habite qu’il ne contient aucun « filler », tous les titres sont valables, voire excellents… Je le répète : 15 millions d’albums vendus. Et il n’a même pas baissé la culotte. Enfin, avec les maisons de disques, car pour le reste… Enflure de Bryan !