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ROCK PROGRESSIF  |  LIVE

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EMERSON, LAKE & PALMER - Welcome Back My Friends To The Show That Never Ends (1974)
Par MARCO STIVELL le 11 Mars 2012          Consultée 6324 fois

Deuxième live d'ELP mais premier à reprendre des chansons d'albums studio, Welcome Back My Friends to the Show That Never Ends est (pour l'époque) un triple disque colossal qui marque la fin de l'apogée du groupe et constituera son plus grand succès.

Capturé au cours de la tournée 73-74, ce live copieux était donc au départ réparti sur trois vinyles : les trois premiers morceaux sur la face A, toute la "Tarkus Suite" sur la B sauf "Aquatarkus" curieusement passé sur la suivante, puis "Take a Pebble" était interrompu sur la C pour voir sa suite en D (sans oublier les improvisations de piano), et enfin "Karn Evil 9" était réparti de manière égale sur le troisième disque. Ouf on y arrive ! Le CD, c'est plus simple, puisqu'il est double et la coupure se fait au juste milieu des six anciennes faces. Soit près de deux heures de bonheur... ou pas.

"Welcome back my friends to the show that never ends, ladies and gentlemen : Emerson, Lake & Palmer !!!" C'est sur cette intro pour le moins sobre (vous en conviendrez) que le groupe débarque et offre sa première cavalcade grandguignolesque avec "Hoedown". On aura effectivement au cours de ce double, ou triple disque selon le support que vous avez, l'impression que ce show n'en finit plus... Pour les uns, l'émotion y sera, pour les autres, il faudra repasser. Moi je ne l'ai jamais caché, les dérives "humoristiques" du groupe (ou plutôt d'Emerson) première période finissent vite par m'agacer, exception faite pour Trilogy et Brain Salad Surgery. Or quand on sait que du premier il n'y a qu'un morceau conservé, pour faire une place plus belle à Tarkus, on ne peut que se consoler que le suivant soit dans sa quasi-entièreté. ELP sait néanmoins mettre en valeur ses capacités à faire monter la sauce, même en live. Et qui dit tournée de ce groupe dit gros moyens, Keith Emerson tenant particulièrement à emmener son piano et surtout le super Moog partout avec lui, un cauchemar pour les roadies. Quant à savoir si l'intéressé jouait déjà à l'envers sous son orgue Hammond ou avec son postérieur, ça je ne pourrai pas vous le dire, et ce disque non plus.

Ne boudons pas notre plaisir, la première partie est plus que supportable, à l'image des deux derniers albums, malgré le grand n'importe quoi musical qui en découle (notamment sur la "Toccata"). Le groupe arrive en fait encore à restituer ses propres ambiances studio sans plus ou moins d'excès. "Jerusalem" reste de ce fait pleinement appréciable, mais "Hoedown" aussi. Une main sur le Hammond, l'autre sur le Moog, Emerson exulte tandis que Lake à la basse et Palmer assurent une rythmique d'acier.

Si j'ai longtemps éxecré Tarkus, je dois reconnaitre que le rendu live est plutôt bon même si certaines parties ("Mass", "Iconoclast") ont été accélérées parfois à l'extrême, ce qui suffit à donner un plus grand mal de tête aux derniers réfractaires. Le solo de Hammond à la fin de "Stones of Years" est somme toute l'une des meilleures idées d'Emerson, bien que comprenant le lyrisme de Lake qui a toujours su tempérer les ardeurs du claviériste fou. Voir à ce titre la partie "Battlefield" qui rend un hommage sobre et profond au plus beau moment du bassiste avec son génial ancien groupe : "Epitaph" (hurlements dans la foule). Lake arrive encore à caser ses bluettes folk, ce dont on lui sera entièrement reconnaissant. Car au beau milieu du jazzifiant "Take a Pebble", il nous sort la 12 cordes et interprète seul avec grande classe "Still... You Turn Me On" suivi de "Lucky Man".

Keith Emerson commence son intermède pianistique sur un ton très jazz, mais adopte parfois des attitudes bluesy et bien sûr néo-classiques, tout en prenant le soin de citer certaines de ses oeuvres chères comme la "Fugue" de Gulda et le "Little Rock Getaway" de Joe Sullivan. Quoiqu'il en soit, il n'y a pas de temps mort, y compris dans son jeu ! Et le restant du groupe est présent pour la seconde partie. "Karn Evil 9" enfin, on la connait tellement par coeur qu'on ne va pas en faire le détail... Mais c'est néanmoins le plat de résistance de l'opus, bien que (et heureusement) placé à la fin. On s'aperçoit que même en live, c'est toujours cette suite qui poussera à accepter le mieux les frasques du groupe, grâce entre autres à cette excellence qui caractérise ces montées en puissance. Lake ménage sa voix mais nous offre le grand frisson (cette guitare, cette basse monstrueuse sur le piano !) tout comme Palmer qui dynamise le tout (et s'offre un beau solo) et, on peut le reconnaître cette fois-ci, Emerson (tous les claviers, mais aussi la voix robotique folle) ! Merci les gars pour ce moment d'orfèvre.

Produit par Lake, ce disque live garantit une puissance sonore typique des seventies, mettant bien en relief chacun des instruments (le synthé mécanique de "Karn Evil 9" qui se balade dans chacune des enceintes, ça n'a pas de prix !). Et musicalement, tout tient la route, les dernières réticences sont vite balayées en raison d'une diversité de ton fort appréciable, tout comme les versions de ces morceaux. Welcome Back My Friends to the Show That Never Ends termine en grande pompe l'âge d'or d'EMERSON, LAKE & PALMER.

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   MARCO STIVELL

 
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- Keith Emerson (pianos, orgue hammond, synthétiseurs)
- Greg Lake (basse, guitares, chant)
- Carl Palmer (batterie, percussions)


- disc 1
1. Hoedown
2. Jerusalem
3. Toccata
4. Tarkus
5. Take A Pebble

- disc 2
1. Piano Improvisations
2. Take A Pebble (conclusion)
3. Jeremy Bender / The Sheriff
4. Karn Evil 9



             



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