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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1970 Emerson, Lake & Palme...
1971 Tarkus
  Pictures At An Exhibitio...
1972 Trilogy
 

- Style : Yes, Nektar
- Membre : P. P. Arnold , Keith Emerson , Black Sabbath, Atomic Rooster, Asia, King Crimson
- Style + Membre : The Nice , The Best
 

 Site Officiel (1905)

EMERSON, LAKE & PALMER - Emerson, Lake & Palmer (1970)
Par MARCO STIVELL le 12 Janvier 2012          Consultée 6668 fois

ELP, ou le premier supergroupe de l'histoire du rock progressif. Greg Lake et Keith Emerson en particulier, puisque le premier vient tout droit de King Crimson (il a donc participé au mythique In the Court of the Crimson King), et l'autre de The Nice, plus méconnu mais resté un parmi la poignée des grands noms de ce qu'on appelle le "proto-prog" (et où l'on retrouve aussi les Moody Blues et Procol Harum). Ils se sont rencontrés lors de boeufs publics entre leurs deux groupes et ont eu l'idée de monter un trio claviers-basse-batterie. A l'origine, ils avaient proposé ce dernier poste à Mitch Mitchell du Jimi Hendrix Experience, mais celui-ci a refusé donc ils ont pris le jeune Carl Palmer, et Hendrix lui-même était tenté de rejoindre ce groupe, ce qui aurait contribué à donner HELP (Hendrix-Emerson-Lake-Palmer). Comme l'histoire le sait, il décèdera presque aussitôt après, réduisant à jamais la formation à l'état de trio.

Ce premier disque paraît vers la fin de 1970 et nous présente un ELP aussi soudé que dispersé : il contient en effet déjà de solides arrangements rock prog où le groupe se révèle uni, mais ce dernier mise aussi encore beaucoup sur des parties séparées, de longs solos divers, le piano et les claviers d'Emerson se taillant la part du lion. Pendant longtemps, les membres étaient tous crédités pour la totalité des compositions, alors que ce n'est pas du tout le cas. Emerson a gentiment amené toutes ses parties de claviers seules, d'ailleurs très souvent inspirées d'oeuvres du répertoire "classique", de Bach ("Allemande" de la première "Suite Française en ré mineur, BWV 812", au milieu de "Knife-Edge") à Bartok ("The Barbarian" est un arrangement rock du "Allegro Barbaro"). Lake quant à lui se charge des deux pièces les plus folkisantes, le long "Take a Pebble" (que Emerson a en partie arrangé) ainsi que "Lucky Man", sachant que ses deux compères ne voulaient pas de cette dernière au départ.

Cet aspect décousu et diversifié, pas encore franchement abouti, peut donner un certain charme à ce premier opus comme il peut lui en enlever. Il faut tout de même savoir que bien que déjà pompier, ELP n'exploitait pas encore la volonté de ses membres d'exprimer leurs égos surdimensionnés. C'est évidemment ce qui contribue à rendre l'album plus accessible pour les réfractaires. Gare à vos oreilles toutefois en écoutant la fin de "Knife-Edge", toutes les parties d'orgue agressif de "The Three Fates" et même le solo de batterie de Palmer sur "Tank" !

Certaines pièces sont criantes du manque de maturité (si toutefois ce mot est valable pour ELP), à commencer par ces "The Three Fates" -une vision singulière des Moires antiques- et "The Barbarian" où Emerson ne sait pas trop s'il doit mettre plus en avant son orgue ou son piano (pourtant c'est Palmer qui en fait le plus). Le groupe révèle sur la seconde sa capacité à mélanger "classicisme" grâce aux claviers et rythmique jazzy, ce qu'on ne manquera pas de saluer. "Knife-Edge" est sans doute le morceau le plus inspiré parmi ces titres rock, se faisant même proche du hard à certains moments. Lake y chante de manière cynique, loin des plus belles ballades du premier KING CRIMSON où il se faisait angélique.

C'est lui malgré tout qui nous offre les deux plus beaux (dans le sens premier de la beauté) moments de l'opus, avec donc "Lucky Man" et "Take a Pebble". Sur ce dernier en particulier, divisé en plusieurs mouvements sur plus de dix minutes, on savourera ce piano "frotté" offrant une musique nébuleuse, ainsi que cette longue partie de guitare acoustique sur fond aquatique (une idée de Palmer) qui réussit le pari d'être à la fois virtuose et mélodique. Cela vaut bien un futur "The Sage", et on imaginerait presque que ELP aime les ambiances bucoliques. "Lucky Man" nous rappelle pourtant que son arrivée dans l'univers du groupe avait été contestée. Bluette purement folk écrite par Lake au début de l'adolescence, elle constituera un des plus grands tubes du groupe, et bien sûr Emerson n'a pu s'empêcher d'en faire une tonne, cf. l'introduction du synthétiseur Moog dans leur musique. A l'avenir, ce sera toujours Lake qui essaiera de tempérer la grandiloquence du groupe par le biais de chansons plus "sentimentales".

Voilà pour ce premier album, révélateur d'une folie pour le moment contrôlée. Le groupe ne maîtrise pas encore totalement son propos mais sait aussi étonner agréablement. EMERSON, LAKE & PALMER aura ainsi toujours le charme des débuts et donne l'espoir quant à l'expansion du groupe pendant des années qui s'annoncent glorieuses.

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   MARCO STIVELL

 
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- Keith Emerson (orgues, piano, clavinette, synthétiseurs)
- Greg Lake (basse, guitares, chant)
- Carl Palmer (batterie, percussions)


1. The Barbarian
2. Take A Pebble
3. Knife-edge
4. The Three Fates
5. Tank
6. Lucky Man



             



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