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EMERSON, LAKE & PALMER - Works Volume 2 (1977)
Par MARCO STIVELL le 2 Mai 2012          Consultée 3601 fois

Aïe aïe aïe... Bien souvent, quand vous avez deux albums du même type qui paraissent une même année, et que le premier était double, il est à craindre que le second soit constitué de chutes de studio. Littéralement, "ce dont on ne voulait pas sur le premier" ? Ou plus précisément "qui n'était pas assez bon pour figurer sur le premier" ? On va laisser le bénéfice du doute à ELP et se dire qu'il y a peut-être de belles choses dans ce Works volume 2, à la pochette aussi blanche qu'un vide intersidéral... On va essayer...

Le disque commence justement avec ce qui s'avère être son meilleur titre : "Tiger in a Spotlight". Typiquement rhythm'n'blues, fun, frais, contenant des emportements de piano/synthé bien sympathiques et une prestation aussi hargneuse qu'excellente de LAKE, ce titre laissait augurer le meilleur par rapport à la suite. Ce n'est pas non plus mirobolant, mais on avait quand même espoir. Hélas, hélas chers amis...

"Tiger in a Spolight" est le premier d'une mini-série de morceaux composés (ou arrangés) et interprétés à trois, deux fois plus conséquente que celle du volume 1. Ce qui sous-entend qu'il y a des titres solo, écrits par chacun dans son coin. Ce qui veut dire qu'il y a du Carl PALMER seul à nouveau ! Hé oui, mais en plus petite quantité cette fois-ci. Deux morceaux (instrumentaux) ont été conservés, "Bullfrog" et "Close But Not Touching". Sur le premier, on va dire qu'il tente de nous refaire le coup du rock fusion, avec percussions en avant et saxos toujours aussi énervés. Le seul moment mémorable de ce titre reste le pont, sa flûte très jazz et des ambiances de jungle pas trop mal faites. Dans l'ensemble il y a beaucoup de notes mais rien ou presque qui captive. "Close But Not Touching" est encore du rock à fanfare et qui envoie du lourd dans tous les sens négatifs du terme. Là encore toutefois, une petite section sympathique (à la fin, trop courte) voit l'utilisation d'une batterie en mode marche militaire et de flûtes gentillettes... Anecdotique.

EMERSON lui, après avoir fait ressortir ses penchants "classiques", contribue grandement à la forte teneur en jazz de l'album. "Barrelhouse Shake-Down" et "Honky Tonk Train Blues" reprennent la même idée du piano de saloon poussé par les cuivres. Une clarinette vient flamber ça et là, c'est joyeux, sympa... Quant à la reprise de "Maple Leaf Rag", autant dire que malgré l'énergie, EMERSON n'est pas prêt à venir côtoyer les cimes de Scott Joplin en termes d'arrangements.

C'est LAKE qui ressort le grand vainqueur de cette expérience, devant même les titres "à trois". "Watching Over You" et le standard "I Believe in Father Christmas" sont deux ballades folk au ton variété, toujours joli. Un petit harmonica vient se promener sur la première, tandis que les synthés apportent une certaine ambiance à ce standard que LAKE contribuera à repopulariser (il est sorti en single).

Dans le reste de la partie "à trois", "Brain Salad Surgery" rejoint "Tiger in a Spotlight" par le chant hargneux et le côté bluesy, sans pour autant l'égaler. "When the Apple Blossoms..." met les synthés en avant pour un rendu proche du funk mais, on se doute, façon EMERSON. Ca sonne humoristique et donc inévitablement, pompier. "So Far to Fall" et "Show Me the Way to Go Home" sont l'occasion d'entendre LAKE chanter avec des cuivres flamboyants, c'est bien la seule nouveauté du disque. "So Far to Fall" est une bizzarerie racoleuse au refrain immédiat, tandis que "Show Me the Way to Go Home" prend des airs de music-hall, enchaînant parties "classiques" (par ailleurs splendides) et d'autres plus jazz. Encore une fois, on reste sur notre faim...

La plupart de ces chutes sont juste "écoutables", sans grand relief, laborieuses, confinant l'album à un registre très "passable". Au moins on aura essayé... Ouais mais non en fait, tout laisse supposer qu'on aurait pu enlever une face (celle de PALMER ?) du premier Works et la remplacer par le meilleur de ce volume 2, le constat aurait été plus positif pour cette année 77 qui représente bien (l'avis général a raison) le déclin d'ELP. Attaquons-nous maintenant au morceau qui pose le plus de problèmes : Love Beach.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Keith Emerson (claviers)
- Greg Lake (basse, guitares, chant)
- Carl Palmer (batterie, percussions)
- + Orchestre


1. Tiger In A Spolight
2. When The Apple Blossoms Bloom In The Windmills Of
3. Bullfrog
4. Brain Salad Surgery
5. Barrelhouse Shake-down
6. Watching Over You
7. So Far To Fall
8. Maple Leaf Rag
9. I Believe In Father Christmas
10. Close But Not Touching
11. Honky Tonk Train Blues
12. Show Me The Way To Go Home



             



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