Vendu à plus de 5 millions d’exemplaires, ce premier album a classé ces quatre Anglais tristounets au panthéon des groupes de brit-pop in du moment. Mais même si les ventes ont donné à COLDPLAY une jolie renommée dans son style de prédilection, le groupe n’a jamais vraiment été reconnu par le grand public et s’est cantonné à l’étiquette ’groupe-qui-vend-des -disques-mais-que-quand-leurs-chansons-passent-à-la-radio-on-ne-sait-jamais-qui-c’est’.

Alors à quoi la faute ? A une musique trop convenue ? A de jolies chansons trop passe-partout ? A un chant mielleux ? Un peu tout à la fois en réalité. Non pas que ce disque soit mauvais, mais l’ensemble est trop gentillet pour réellement transcender l’auditeur. COLDPLAY ne prend pas vraiment de risques et s’enferme dans le moule de pop gentillette, ce qui l’empêche d’éclore et d’affirmer sa personnalité.

Pourtant, le groupe a la faculté de générer une ambiance particulièrement intimiste et de transmettre une émotion sincère et authentique. Il y a de vraies surprises dans ce disque, qui ponctuent et relancent les moments de faiblesses. On retient le titre d’ouverture" Don’t Panic", qui propose une mélodie tout en finesse, agrémentée d’une guitare acoustique et d’une guitare cristalline sur lesquelles se pose le chant charmeur de Chris Martin qui nous récite son We live in a beautiful world avec une naïveté touchante ; l’hymne à l’amour "Yellow", un titre aux sonorités rock, d’une bonne humeur contagieuse nous refile la pêche en deux temps-trois mouvements ; la tortueuse ballade au piano "Trouble" ; le jazzy "Everything’s Not Lost", ou encore "Spies", possèdent un refrain particulièrement envoûtant.

Mais passé ces cinq titres, on reste dans une certaine linéarité, chaque piste ressemblant plus ou moins à la precedente. "High Speed" qui manque d’inspiration a une forte tendance à la répétition, de même que "Sparks" ou "We Never Change" qui ne proposent rien de mieux et se focalisent sur les mêmes ingrédients, à savoir une guitare douce et fragile, une voix qui dégouline un peu trop à certains moments et le piano qui ajoute sa dose de mélancolie. Ce manque d’originalité évident confère à l’ensemble un côté redondant et plutôt fade.

Même si le premier disque de COLDPLAY s’écoute sans contrainte, il reste trop propre et creux pour marquer un grand coup. Il faut se salir un peu plus, messieurs !

2,5/5