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COLDPLAY - Moon Music (2024)
Par K-ZEN le 17 Novembre 2024          Consultée 964 fois

Cher Chris M.,

En premier lieu, je tiens à prendre de vos nouvelles après avoir vu une vidéo sur Facebook où vous chutiez dans un trou béant lors d’un concert à Melbourne, sans doute emporté par l’élan et l’excitation d’une représentation publique. Je peux aisément le comprendre, il y a peu investissant un pub cannois afin de remédier à la fringale créée par un relais de marathon alors qu’un anonyme groupe se préparait à jouer un set de reprises assez inspiré. Entre deux chansons de U2 ou Bob MARLEY, ils s’arrêtèrent un instant sur "Clocks" et cela me rappela à quel point ce titre et son recueil tutélaire avaient totalement investi la culture populaire. Je ne vais pas radoter, je sais que vous n’avez pas raté une miette du texte que j’élaborai en vue de causer de votre Live de 2003, une éternité déjà – et qui se déroulait d’ailleurs également en Australie, la boucle est bouclée !

J’espère donc que vous ne vous êtes pas blessé lors de votre chute, ça n’a pas l’air d’être le son de cloche d’après les articles postérieurs que j’ai pu lire à ce sujet. Cela dit, vous risquez de l’être en lisant la suite de cette missive qui, au mieux, vous décevra et, au pire, vous mettra en colère. Attrapez une chaise, ça ira mieux ainsi.

Viva la Vida est le dernier de vos albums que j’appréciai, le quatrième disque plutôt arty d’un COLDPLAY qui brillait par l’arrivée de Brian ENO aux manettes, un producteur prestigieux pour un groupe alors en pleine domination mondiale quasi-indisputée. Personnellement, je préférai toutefois le précédent X & Y que je trouvais mal aimé bien que sa face A soit absolument impeccable, les débats s’ouvrant via un monumental "Square One". Après cela, je n’ai pas suivi votre évolution somme toute assez naturelle vers une electropop aux formes parfois putassières, si ce n’est via quelques singles plaisants (le bel arc-en-ciel "Every Teardrop Is a Waterfall"), l’écoute de A Head Full of Dreams ne me donna pas envie de poursuivre plus en aval – à moins que ce ne soit en amont, cela dépend du point de vue qu’on adopte.

Peut-être était-ce une erreur. Je me suis posé la question quelquefois, me disant que j’avais ainsi cédé aux racontars et oublié certains préceptes essentiels tels que se forger sa propre opinion par l’intermédiaire de l’écoute attentive ou distraite. A posteriori, je commence à croire que je n’avais pas totalement tort, une fois ce Moon Music testé. Par acquis de conscience, je me l’envoyai même plusieurs fois, afin d’avoir la conscience tranquille.

Je n’achèterai pas Moon Music, votre dixième album sous la bannière COLDPLAY dont j’avais cru comprendre qu’il serait également le dernier – cependant les choses ont peut-être évolué depuis, c’est une certitude immédiate qui sera soumise à une tentation tarifaire ultérieure. Vous chantez toujours aussi bien, nul doute à ce sujet, avec votre voix toute en cavités nasales organisées en réseaux labyrinthiques. Le problème ne se situe pas là. Il réside – à l’instar du titre éponyme pas désagréable mais malgré tout transparent – dans des compositions sans aspérités, qui feraient passer la Belgique pour un pays montagneux. En cela, l’appellation clean music intitulant une des vidéos liées sur une célèbre plateforme musicale était éloquente. Propre oui, de telle sorte qu’on pointe vers un lisse abyssal à travers lequel on serait à même de voir très clairement.

En vérité, vous me faites un peu penser à Astérix dénué de potion magique – bien que je ne sache pas tellement qui serait Panoramix. Un petit homme nu qui aurait passé à l’ennemi, ou dissous sa personnalité, comme si en écoutant votre disque, on pensait à GORILLAZ (le hip-hop gênant "We Pray"), DAFT PUNK ("Good Feelings") mais plus à COLDPLAY, à l’inverse des FONTAINES D.C. qui ont su évoluer sans complètement se renier. Quant à l’éventuel refuge que pourraient constituer les paroles, elles revêtiraient une naïveté confondante du style Bébé, on est tombé amoureux l’été dernier/On était né l’un pour l’autre. Suis-je un vieil aigri ? Suis-je un jeune aigri ? Maybe.

Seuls la soul atmosphérique "Rainbow" puis surtout le final "One World" parviendraient à susciter une émotion véritable, pour peu qu’on arrive jusqu’au second, dont les paroles demeureraient candides (À la fin il ne reste que l’amour) mais réussissant à invoquer une légère brume, quasi-unique anomalie sur cette plage ensoleillée et mielleuse où sévit un guitariste qui va pécho ce soir, a contrario de l’auditeur optimiste.

En conclusion, cher Chris, je ne dis pas que votre album est de la merde, seulement que je l’apprécie très peu. Je ne doute pas qu’il trouvera son public et je vous le souhaite, enjoignant ainsi les autres lecteurs de cette missive à l’écouter attentivement. En attendant, vous me voyez désolé de faire claquer mon premier 1 sur le site, ce qui n’est jamais une gaieté de cœur. Néanmoins, je vous salue respectueusement.

Bien à vous,

Votre fidèle K-Zen.

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   K-ZEN

 
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- Guy Berryman (basse, cloches, mandoline)
- Jonny Buckland (guitare, chœurs)
- Will Champion (percussions, batterie, chœurs, guitare, programmat)
- Chris Martin (chant, claviers, piano, guitares, percussions)
- +
- Une Multitude De Musiciens Dont L’égrène


1. Moon Music
2. Feels Like I’m Falling In Love
3. We Pray
4. Jupiter
5. Good Feelings
6. Rainbow
7. Iaam
8. Aeterna
9. All My Love
10. One World



             



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