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2009 Hobo
2011 1 Running Still
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Charlie WINSTON - Running Still (2011)
Par MOONDREAMER le 9 Janvier 2012          Consultée 3198 fois

Aaah, le fameux passage tant redouté du deuxième album… Après le succès phénoménal de Hobo, son précédent album, Charlie Winston était attendu au tournant. Sobrement intitulé Running Still, jetons une oreille attentive à ce nouvel enregistrement.

Je vais être honnête, j’ai toujours eu une certaine affection pour l’artiste et son personnage, à la fois simple et accessible, arborant sempiternellement un air désinvolte et espiègle de grand enfant mais prenant parfois un ton vindicatif et contestataire (écoutez « Generation Spent du précédent album pour en avoir la preuve). Et puis pour l’avoir vu en live, je peux vous assurer que l’énergumène est une véritable bête de scène et il me tardait de découvrir ce qu’il allait devenir !

Bon, vous avez vu ma note, alors cassons le suspens : Running Still est le digne successeur de Hobo. Et pourtant, la partie n’était pas gagnée. Mes premières écoutes ont été extrêmement décevantes. Où sont les tubes immédiats à la « In Your Hands » ? Qu’est-ce que c’est que ces expérimentations inattendues ? Et, question hautement fondamentale, où est passé le célèbre chapeau qui faisait tout le style de Charlie ?!

Et bien, le jeune britannique ne veut pas se répéter, que ce soit au niveau vestimentaire ou au niveau musical. Et ce choix se traduit par des morceaux peut-être moins directs et prêts pour les radios (à l’exception notable du 1er single, « Hello Alone », véritable compromis, ou plutôt transition réussie entre les deux albums) mais qui gardent malgré tout cette empreinte si unique que Charlie dépose sur chacune de ses compositions.

Arrêtons-nous un instant sur mon coup de cœur de l’album : « The Great Conversation », qui vaut à elle toute seule la 4ème étoile de l’album. Ce morceau est un monologue adressé à Ludwig Van Beethoven (rien que cela), dans lequel Charlie Winston se lamente du passage de l’humanité au « so-called techno-age » et reprend sans vergogne quelques extraits de la célèbrissime sonate pour piano n°14 en Do Mineur dite « au Clair de Lune ». Le placement fin et délicat des instruments, le phrasé élégant et rythmé, la mélodie simple et jazzy mais surtout les paroles délirantes et incisives cachant ça et là un cameo (« a great gig in the sky » ?), font de cette chanson un petit chef-d’œuvre.

Mais que ce morceau, qui ne fera certainement pas l’unanimité, n’éclipse pas les autres chansons. La légende (ou les médias, je ne sais plus) prétend que Charlie a utilisé plus de 270 pistes de sons émanant de sa propre bouche pour enregistrer la chanson « Speak To Me », intégralement a capella. Cette combinaison de beatbox aboutit à un morceau plutôt énervé dont le punch est aussi la force.

On notera aussi au rang des bons morceaux « Where Can I Buy Happiness ? » qui se veut une réflexion sur la véritable valeur de l’argent ou encore le détonnant « Until You’re Satisfied » qui ferait un excellent single de par son rythme entraînant et sa mélodie.

Toutefois, quelques petits défauts empêchent Running Still de tutoyer les sommets : une fin d’album un cran en dessous du reste. Je trouve le morceau « Rockin’ In The Suburbs » excessivement tonitruant. Et là où « Wild Ones » parvient à transformer la puissance en rythme mélodique et catchy, cette chanson n’arrive à dépasser le stade de brouhaha que lors du solo d’harmonica. « Summertime Here All Year » aurait pu être un bon morceau si Charlie ne s’était pas éternisé sur le même rythme ad nauseam pendant plus de la moitié de la chanson. Un long break instrumental commence alors et s’éternise jusqu’à la fin du morceau. Charlie s’essaye au rock progressif ? Pourquoi pas, mais autant se donner les moyens pour pouvoir entrer dans la cour des grands.

Enfin, « Lift Me Gently » est une ballade qui pousse la voix du chanteur un peu trop dans les aigus, et n’arrive pas à capter l’émotion avec le brio d’un « Boxes », allant même jusqu’à sonner redondant avec l’autre ballade contenue dans Running Still, « She Went Quietly ». Pas mauvaise en somme, mais on aurait pu espérer mieux au vu du reste de l’album.

Mais bon, 9 chansons réussies sur 12, cela mérite bien un peu d’indulgence. Je suis impatient de voir ce que cet album va donner en concert, alors au plaisir de vous revoir bientôt Mr. Winston, je vous tire mon chapeau.

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   (2 chroniques)



- Charlie Winston (voix, guitare, piano, beatbox,…)
- + Musiciens Additionnels


1. Hello Alone
2. Speak To Me
3. Where Can I Buy Happiness?
4. The Great Conversation
5. She Went Quietly
6. Unlike Me
7. Until You’re Satisfied
8. Wild Ones
9. Making Yourself So Lonely
10. Rockin’ In The Suburbs
11. Summertime Here All Year
12. Lift Me Gently



             



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