Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK ATMOSPHéRIQUE  |  STUDIO

Commentaires (6)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1992 Crestfallen
1993 Serenades
1994 Pentecost Iii
1995 The Silent Enigma
1996 Eternity
1998 Alternative 4
1999 Judgement
2001 Resonance
  A Fine Day To Exit
2002 A Vision Of Dying Embrac...
2003 A Natural Disaster
2004 Were You There?
2006 A Moment In Time
2008 Hindsight
2010 We're Here Because We...
2011 Falling Deeper
2012 Weather Systems
2014 Distant Satellites
2017 The Optimist
 

- Style : Opeth
- Style + Membre : Daniel Cavanagh
 

 Site Officiel (853)

ANATHEMA - Weather Systems (2012)
Par KID66 le 5 Août 2012          Consultée 3445 fois

ANATHEMA semble avoir trouvé son rythme de croisière. Difficile à imaginer venant d’un groupe ayant fait en 20 ans un grand écart allant d’un Doom Metal torturé à chant death à un Rock atmosphérique vaguement Prog. Un exploit qui leur est propre (ULVER aura été plus radical), c’est bien cette mutation lente et progressive, puisqu’entre le désespoir sombre et déchiré qu’évoque The Silent Enigma et le spleen contemplatif de A Natural Disaster, les frères Cavanagh avaient ouvert les parachutes, nous laissant planer vers différents nuages, orageux (Eternity) ou encore brumeux (Judgement)…

Mais après un hiatus chaotique de 7 ans, le groupe revint en force avec un We’re Here Because We’re Here lumineux qui à l’image de sa pochette nous montrait que le groupe avait enfin atterri en douceur, sous un soleil prometteur. Le désespoir s’évanouit, la tristesse devient mélancolie, puis nostalgie. La colère n’existe plus, remplacée par une quiétude surprenante, et le groupe se tourne vers des sentiments plus positifs bien que les thèmes ne changent peu. Le point de vue est différent, ANATHEMA est différent.

Tout ça pour dire que pour la première fois dans l’histoire du groupe, Weather Systems ne présente strictement aucun changement par rapport à son prédécesseur. Si ce constat peut faire grimacer, il sera cependant difficile de reprocher au groupe d’exploiter une recette ayant autant fonctionné sur We’re Here : la galette fut remarquablement bien accueillie, et votre serviteur la place dans le haut du panier d’ANATHEMA.

La réelle faiblesse de Weather Systems est de se situer un bon cran en dessous de son grand frère de 2010. Forcément, ANATHEMA déçoit. La question serait alors de savoir si cette impression résulte d’une réelle faiblesse de composition ou plutôt d’une certaine déception quant au manque d’innovation du disque, chose à laquelle le groupe avait habitué tous ses fans. Une sorte de frustration inconsciente et plus ou moins justifiée en somme.

Après plusieurs écoutes, je pencherai en toute sincérité vers la première option. Attention, il n’y a pas mort d’homme, loin de là, mais j’avoue avoir eu dans un premier temps la sensation de tenir là une réunion des chutes de studio de We’re Here. Je l’avoue, c’est méchant ! D’autant que les 11 minutes d’« Untouchable » constituent l’une des meilleures ouverture que le groupe ait jamais conçue (un exercice dans lequel les anglais excellent, souvenons nous de « Shroud Of False »/« Fragile Dreams », « Deep » ou « Thin Air »). La première partie est tout simplement une décharge émotionnelle d’une incroyable intensité. Guitare sèche planante, chœurs légers, explosion saisissante et Vincent qui vous emporte loin, très loin. Sa magnifique prestation me bouleverse encore après une quarantaine d’écoutes. « Untouchable Part 1 » est assurément LE chef d’œuvre de ce Weather Systems et l’un des meilleurs morceaux d’ANATHEMA.

« Untouchable Part 2 », de très bonne facture, est bâti comme la grosse majorité des titres de l’album : arpèges délicats, chant caressant, puis explosion tout relative sur la fin, avec toujours ces mélodies simples mais prenantes ; là est la force du groupe bien entendu. Ce schéma est malheureusement assez lassant, d’autant que la réussite n’est pas systématique : je pense par exemple à « Lightning Song » ou « Sunlight », agréables il est vrai, mais aucunement transcendantes, voire surfaites. La première particulièrement me laisse de marbre et j’en profite pour parler une seconde de Lee Douglas. Si ses interventions sur « Parisienne Moonlight » ou « A Natural Disaster » avaient largement su me séduire, je ne vois rien d’extasiant dans sa voix. Une présence féminine reste agréable, mais devant la banalité de son timbre, je préfère de loin la sensibilité authentique de Vincent Cavanagh.

Les cordes sont maîtresses sur l’exercice symphonique « The Gathering Of The Clouds », dont elles forment la charpente. Ce titre parvient à développer avec brio son ambiance en seulement trois petites minutes. Dans un même registre, il reste cependant derrière la classe d’un « Universal ». A l’inverse, c’est sur le piano cher à notre cœur que s’articule le très bon « The Beginning And The End » qui possède l’unique solo de l’album. Qui est une réussite bien sûr, ce qui fait peser un certain manque de ce côté là (mais ça devient une habitude). Et oui, Eternity c’était en 1996, c’est loin.
Retour à une noirceur toute relative avec « The Lost Child », qui sonne comme une complainte funèbre. Voilà un domaine bien maîtrisé par les britanniques, et ils ne manquent pas leur effet. Je préfère cependant son grand frère « A Simple Mistake », sur l’opus précédent (pour une fois que la comparaison a du sens).

La seule touche d’originalité de ce disque est bien sûr « The Storm Before The Calm », et c’est un coup de maître ! Au premier abord dérangeante, cette longue pièce s’impose vite comme l’un des piliers de Weather Systems : une première partie glaciale, voilée de malsanité, avec un gros passage noisy (The Storm) puis une accalmie détendante (The Calm) avant un final absolument grandiose, totalement transcendé par un Vincent Cavanagh définitivement magistral sur cet opus. Irréprochable, le chanteur aura décidément rudement bien progressé au cours de sa carrière. Il fait à lui tout seul d’« Internal Landscapes » un final dantesque malgré ses longueurs inutiles (la moitié du titre quand même).

Au final on tient là un album tout à fait convenable, mais tout de même légèrement en deçà de ce que le groupe a l’habitude de proposer. Après tout est une question de goût, surtout en ce qui concerne ANATHEMA alors y jeter une oreille attentive ne sera pas un gâchis de temps. Pourvu que vous ayez aimé We’re Here Because We’re Here, ce Weather Systems saura vous convaincre.

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par KID66 :


The FLOWER KINGS
Flower Power (1999)
Rock progressif de haut niveau




The FLOWER KINGS
Retropolis (1996)
Rock progressif nostalgique


Marquez et partagez





 
   KID66

 
  N/A



- Vincent Cavanagh (chant, guitare)
- Danny Cavanagh (guitare, chant, clavier)
- Jamie Cavanagh (basse)
- John Douglas (batterie)
- Lee Douglas (voix)


1. Untouchable Part 1
2. Untouchable Part 2
3. The Gathering Of The Clouds
4. Lightning Song
5. Sunlight
6. The Storm Before The Calm
7. The Beginning And The End
8. The Lost Child
9. Internal Landscapes



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod