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CURRENT 93 - And When Rome Falls (2012)
Par SUNTORY TIME le 23 Octobre 2012          Consultée 2437 fois

Ce n’est plus un secret pour les amateurs de musique mystiques, fascinantes et dérangeantes; la discographie de CURRENT 93 est gargantuesque. Et il est aisé de considérer And When Rome Falls comme un énième live de la bande à David Tibet. On sait quoi penser des live, les vraiment bons sont rares dans la discographie d’un groupe, et C93 n’échappe pas à la règle.

D’autant plus que And When Rome Falls n’est pas un extrait de concert de la dernière tournée. Non, ça aurait été trop logique. Et David Tibet est un artiste qui n’aime pas la logique des choses. Ou alors, il a sa logique à lui seul. Cette galette regroupe des extraits de deux concerts donnés à Rome en … 2005 ! Oui, ça commence à dater. Étrange idée de ressortir ces bandes cette année. Peut être que, comme 2012 est censée être l’année de la fin du monde selon le calendrier Maya, l’ami Tibet a voulu marquer le coup avec la diffusion d’un album limité à 1000 copies (appelés à être très prisé des collectionneurs acharnés dans peu de temps …).

2005 donc, peu de temps avant la parution de l’album Black Shipes Ate the Sky, l’un des disque les plus ambitieux de C93 des années 2000. Et après ? Que vaut ce live ? Histoire de passer à autre chose après, on dira qu'on n’a mieux à faire que de s’attarder sur des live enregistrés à la va vite, que même les bootlegs sont meilleurs …

Et justement, question enregistrement, ce n’est pas d’une grande qualité (c’est une habitude chez C93…), mais étrangement ça ne s’avère pas désagréable ici. Les instruments sonnent plutôt bien, mais l’écho de la voix de Tibet empêche parfois la compréhension de ces chansons. Alors pourquoi, malgré ces piètres qualités sonores, And When Rome Falls s’avère attirant ? Parce que les instruments ne sont qu’au nombre de deux. Piano et violoncelle. Un binôme magique. Et si c’est le piano de l’élégante Maja Elliott qui est l’architecture principale des 14 titres de l’album, le violoncelle de John Contreras vient apporter un raffinement certain aux compositions. David Tibet n’a plus qu’à déclamer ses textes hallucinogènes à sa manière ; inimitable.

Et l’on retrouve, grâce à cette recette épurée, l’émotion à fleur de peau typique de l’album Soft Black Star. La sobriété de la mélancolie. Et que ces arrangements sont beaux ! Dés le premier titre « Time of the Last Persecution », la chair de poule s’installe sur nos bras, pour ne plus la quitter. Si on retrouve des classiques de C93 des albums All the Pretty Little Horses, Soft Black Stars ou Thunder Perfect Mind, ce sont les morceaux plus rares qui font mouche, comme ce « Niemandwasser » de l’album Sleep Has His House qui, par sa mélodie répétitive, arrive à nous emporter en crescendo au son de ce piano puissant et désespéré.

Et tout le long de cet album plutôt long, on retrouve cette force du piano et la rage caractéristique des déclamations « Tibetiennes ». Ça marche plus ou moins bien selon les titres, même si l’ensemble reste homogène. Ma plus grosse déception reste le dernier titre, cette version de « A Gothic Love Song » dont le tempo a été accéléré par rapport à la version studio de Soft Black Star. Comme si Tibet et ses musiciens avait envie d’en finir au plus vite. C’est frustrant, tant cette chanson fait partie des plus belles et des plus tristes du répertoire immensément vaste de C93.

Un autre défaut de taille, c’est l’effacement des réactions du public. Cela peut paraître secondaire, mais dans un disque live, il faut les applaudissements du public. Que les spectateurs écoutent religieusement les chansons, d’accord, mais les entendre applaudir à la fin aurait donné une ambiance supplémentaire à l’album. Cela donne l’impression que And When Rome Falls a été mixé en vitesse, sans se soucier de l’esthétique. Dommage, car les interprétations sont particulièrement réussies.

And When Rome Falls est donc un bel album, témoins d’une période faste pour le groupe de David Tibet. Mais comme il n’a rien d’exceptionnel, il risque que de n’être qu’un album de plus dans la discographie de CURRENT 93. Un disque pour fans hardcore du groupe, donc (surtout qu'il n'a été publié qu'à 1000 exemplaires), mais il serait dommage de ne pas l’écouter au moins une fois. Ne serait ce que pour « Niemandwasser ».

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   SUNTORY TIME

 
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- David Tibet (chant)
- Maja Elliott (piano)
- John Contreras (violoncelle)


1. Time Of The Last Persecution
2. Niemandswasser
3. Calling For Vanished Faces Ii
4. Black Flowers, Please
5. Mary Waits In Silence
6. Good Morning, Great Moloch
7. Alone
8. Sunset/black Ships Ate The Sky
9. Tortoise Mouth
10. Monkey Paw
11. A Sadness Song
12. The Bloodbells Chime
13. Oh, Coal Black Smith
14. A Gothic Love Song



             



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