Vous connaissez peut-être le dicton suivant : « Dans la vie, seules deux choses sont certaines : la mort et les impôts ! ». Nous pourrions en rajouter une troisième, en disant que chaque année nous apporte, nécessairement, sa bonne surprise en matière de punk-rock-folk celtique. Il faut reconnaître qu'en la matière, l'année 2012 aura été particulièrement faste, avec le retour en grandes pompes des Real McKenzies, la confirmation Lexington Field et l'agréable remise en question de Flatfoot 56. Un petit dernier vient s'ajouter à cette liste : The STANFIELDS, un jeune groupe canadien dont Death & Taxes, son deuxième album, est en passe de rendre dingues d'admiration tous les amateurs d'un style pourtant peu avare en sorties (de qualité, c'est une autre histoire...).

La première tentative du quintet, en 2010, montrait un groupe déjà très intéressant. Death & Taxes enfonce le clou : le groupe semble, sur ce deuxième opus, transfiguré, et offre une vision bien plus mûre, mais aussi plus bruyante et agressive de sa personnalité. La présence aux manettes de Mike Fraser (célèbre producteur d'albums hard rock, parmi lesquels nombres d'opus d'Aerosmith, AC/DC ou Thunder devenus depuis des classiques) y serait-elle pour quelque chose ? A n'en pas douter, mais il faut également reconnaître au jeunes pousses canadiennes un véritable effort dans la composition de cette dizaine de morceaux orientés punk, mais sur lesquels d'ostensibles touches rock, folk et country viennent apporter une hétérogénéité bienvenue et convaincante.

« Jack of All Trades », avec sa rythmique ébouriffante et son chant rugueux, présente la facette la plus agressive du groupe : un punk rageur marqué par une distorsion « in your face » et un sens de la mélodie imparable, puisqu'il devient bien vite impossible de ce débarrasser de ce refrain persistant. Bien vite néanmoins The STANFIELDS varie son propos, préférant axer son propos sur la richesse des mélodies et l'efficacité des guitares que sur l'énergie brute. « Run on the banks », que n'aurait pas renié un groupe comme Sir Reg, témoigne de cette capacité des Canadiens à se faire percutants et inspirés, quel que soit le tempo. L'ensemble de l'album, jouant sur cette alternance, se fait appréciable. Reprenant à son compte le traditionnel irlandais « Mrs McGrath », le groupe en fait un brûlot jouissif à classer quelque part entre folk et hard rock. Si le milieu de l'album se fait plus country, à l'image de l'imparable « The road to Guysborough », le groupe revient bien vite à des velléités plus rock, en atteste le morceau-titre, « Death & Taxes », transcendé par un riff dantesque, des chœurs imposants et une vigueur éblouissante.

Aucun réel défaut ne vient faire ombre à cet album, auquel la production bien entendu impeccable de Mike Fraser apporte un surplus de qualité indéniable. S'achevant sur des ambiances plus lentes (la superbe ballade « Dunvegan's Drums » et ses guitares célestes à la Runrig), Death & Taxes parvient, du haut de ses 37 minutes, à coller une véritable claque à tous les blasés du punk celtique. La preuve que si certaines choses sont immuables d'autres, fort heureusement, évoluent pour le meilleur.