ROCKIN' SQUAT ressent le besoin d'évoluer tout seul en parallèle de son groupe ASSASSIN. On connaissait bien ce dernier comme étant l'un des groupes français les plus engagés, qui se distingue très facilement des cadors rap du moment tels que IAM ou NTM par ses paroles ayant pour but de dénoncer les problèmes de notre société. Et notre rappeur, qui est maintenant en roue libre, est dans la même optique : en balancer plein la gueule sur l'Etat en majeure partie, et, en gros, sur tous les trucs qu'il veut dénoncer.

Après deux mixtapes de qualité sort cet EP Libre VS Démocratie Fasciste. Doté de 9 titres dont quelques remix, il contient des paroles bien crues comme nous a habitué Matthias Cassel. Chez SQUAT, il faut savoir que les instrus sont diversifiées au possible, on passe de l'énergique au plus doux, il y en a pour tous les goûts. En revanche, niveau paroles, là il faut apprécier les dénonciations et la prise de position. C'est sûr qu'on est loin de tous ces artistes r'n'b ou même rappeurs qui ont des textes vide de sens et d'utilité. Ici il y a une cause, un but, après on y adhère ou pas.
« Enfant du siècle », avec son instru épurée et simpliste, montre la couleur et nous prouve que notre rappeur a de la culture à revendre, il n'est pas là en tant que touriste qui affirme des choses sans sources. Le plus gros titre de cet album, « Démocratie Fasciste », va nous le prouver. Ici SQUAT crache sur le gouvernement Américain et plus particulièrement sur Georges Bush, l'accusant d'avoir planifié les attentats – ce qui pourrait soulever un sacré débat. Ce morceau demeure comme le meilleur de l'album, ayant la pêche parfaite pour être réécouté plusieurs fois, et des paroles intéressantes. Le titre suivant enchaîne, c'est d'ailleurs l'article 2 de cette vague « Démocratie Fasciste ». « L'évidence », dans une ambiance bien plus typée sud-américaine au niveau de l'instru, va encore une fois prouver que le gouvernement Américain est plein de failles. On retient aussi « Paris NY Struggle » et son instru épique qui invite le rappeur américain NAPTRON et Mama MOON a s'éclater sur le morceau. Une grande réussite qui présente à lui seul un vif intérêt, pourtant déjà très grand, pour cet album.

Le titre de l'EP oppose la démocratie qui, en vérité, met des bâtons dans les roues, et la liberté. Cependant, SQUAT au long des morceaux asséne que l'espoir de liberté dans ce monde est dérisoire, les gouvernements gèrent tout, décident de tout. « Libre » fera d'ailleurs l'objet d'un remix - probablement de trop sur l'album - mais la version originale est de qualité.
La présence du clip visible quand on lit le disque sur un ordinateur est un bonus appréciable, bien que de mauvaise qualité, il reste intéressant. « We Still Here » possède l'une des meilleures instrus de l'album, rentre dedans au possible. On relève le cri de guerre de SQUAT : « Le monde est à nous ! ».

Aucun titre n'est mauvais sur cet EP. Certaines pépites se démarquent, comme « Démocratie Fasciste », « Paris NY Struggle », « Libre » ou encore « Dit et non Dit ». On remarque d'ailleurs que les titres faisant l'objet d'un featuring sont la plupart du temps les moins marquants. SQUAT marque des points avec sa première sortie physique en solo, nul doute qu'il faut garder un œil sur ce rappeur qui a plein de choses à dire et qui n'a pas sa langue dans la poche.

Note réelle : 3,5/5 arrondi à 4/5.