Ce qui est satisfaisant dans le métier de chroniqueur, c'est de parler des artistes les moins conventionnels. J'entends par ici, ceux qui ne passent pas à la radio toutes les 3 minutes avec la même musique. Ceux qui ont une réelle identité, un vrai vécu et qui font de la musique pour le plaisir et le partage avant tout. Et bien souvent, c'est aussi chez ce genre d'artistes que l'on trouve le moins d'informations sur le net. ROCKIN' SQUAT fait partie de cette grande famille. À la tête d'ASSASSIN, il a constamment été dans l'ombre en préférant privilégier sa musique plutôt que son statut de « fils de Cassel ». En tant que rappeur solo il se dévoile un peu plus au grand public, passe même à la TV – une seule fois hein, faut pas déconner – pour promouvoir sa trilogie.

Confessions d'un Enfant du Siècle est une trilogie extrêmement diversifiée. Notre rappeur va balayer tous les sujets possible, en ayant comme mot d'ordre que nous sommes des pions du système et qu'il ne faut pas se laisser faire. Ce qui est fascinant chez ce rappeur, c'est qu'il sait trouver les rimes et les mots pour coller avec les instrus alors que à certains moments ses discours ressemblent au contenu d'un bouquin d'histoire-géo de lycée (souvenez vous de « Démocratie Fasciste » sur son premier EP). Le premier titre de l'album donne la couleur sur le contenu, en effet « O mundo é Para Vocé » propose une instru respirant l'Amérique du Sud et la chaleur.

Mais très vite on rentre dans le vif du sujet et on trouve le rappeur que l'on apprécie tant. « Instoppable » en est la preuve, les rimes de ROCKIN' SQUAT excellent, tandis que son rap ne perds pas en qualité au fil des années. Un titre tout en puissance voué au live grâce à la pêche qu'il délivre. Notre bonhomme invite même un pionnier du rap américain KRS-ONE (souvenez vous, « Ouh, Ouh, assassin de la police » ? Bah c'est piqué sur un de ses morceaux!) sur « Key Of Life », excellent titre au discours important. Et que dire de « France à Fric », aux paroles tellement justes qui traitent de la relation entre la France et l'Afrique – ceci dit, ce titre était présent sur l'EP Too Hot For TV, ce n'est donc pas un inédit.

Et les titres de qualité vont s'enchaîner : on trouve « Enfant de la balle » où SQUAT parle de son évolution en tant qu'artiste avec et en parallèle de la famille Cassel. On passe aussi par « Vie Privée » qui critique les photographes bien trop intrusifs dans la vie des artistes. On trouve aussi « Démocratie Fasciste Article 3 » en featuring avec l'excellent MEDINE. Un morceau épique et plein de vérités.
SQUAT aborde même le sujet de l'amour, avec « Te amo... eu quero vocé » et « Aimer sans posséder » dans lequel pas mal de personnes se retrouveront. Et il fini en toute finesse avec « Eternel apprenti », titre dans lequel notre rappeur livre sa façon de penser et de voir les choses, nous confie qu'il se sent tout petit devant ce monde géant.

Au final, ROCKIN' SQUAT avec ce premier volume pose les règles : cette trilogie sera avant tout personnelle, Mathias donne son avis sur chaque sujet. Il a des choses à dire, ça c'est clair. Au niveau des instrus, elles sont diversifiées, on passe du beat fait par un ordinateur aux tambours ethniques peu communs. Un peu de tout au final. Qui va s'en plaindre ?
Un album complet, certes avec des titres plus poignants que d'autres, mais dans l'ensemble plutôt correct. Il faut voir la suite, maintenant...

Note réelle : 3,5/5