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WOLFPAKK - Cry Wolf (2013)
Par GEGERS le 21 Octobre 2013          Consultée 1959 fois

Michael Voss et Mark Sweeney ne sont pas de vrais méchants. Les deux bonhommes sont plus des hard rockers convaincus que des metalheads assoiffés de double-pédale et de décibels. Lorsque l'on nomme son groupe Casanova, comme l'a fait le premier dans le courant des années 80, cela prouve que la distorsion, les grosses guitares et le cheveux longs ont avant tout pour but de séduire la gent féminine. Sauf que, les deux musiciens nous ont prouvé, en 2011, qu'ils pouvaient eux-aussi avoir des envies de testostérone débridée, de violence musicale, et de bon gros heavy qui tâche. L'album Wolfpakk, qui a plus fait parler de lui par son line-up prestigieux que pour ses atours artistiques, offrait ainsi une sympathique dose d'un hard / heavy énergique qui, sans crier au génie, faisait honneur à la réputation des deux artistes.

Un an plus tard, la suite déboule, et avec elle son lot d'invités issus du carnet d'adresse extrêmement fourni de Michael Voss. A nouveau, le bonhomme parvient à attirer et faire intervenir tout ce que la planète hard/heavy compte de grands noms : chanteurs, batteurs, guitaristes. Forcément, lorsque l'on fait intervenir sur son album Doogie White (Rainbow, MSG), Blaze Bayley (Iron Maiden), Kee Marcello (Europe), Roland Grapow (Helloween), Don Airey (Deep Purple) ou Herman Rarebell (Scorpions), on s'attend à un déluge de tubes, de riffs et de mélodies qui font mouche et viennent célébrer le heavy metal "made in Europe" dans toute sa grandeur et sa splendeur. Ou pas.

Tout comme sur le précédent album, le rôle des invités est ainsi réduit à peau de chagrin, quelques happenings qui n'apportent finalement pas grand chose, si ce n'est une frustration. Car il est évident que ces invités de choix parviennent à transcender certains morceaux. On se délecte ainsi de la performance de Tony Mills (TNT) sur "Palace of Gold", titre mid-tempo dont la ressemblance avec "Heaven and Hell" de qui vous savez est frappante, mais qui doit beaucoup au champ excellent de ce bon Tony.

Comme cela va sans doute devenir une habitude, WOLFPAKK présente ainsi un bon lot de titres heavy/speed, burnés et agressifs. Dans le style, cette deuxième offrande contient son lot de bons moments : "Moonlight", titre introductif agrémenté de la présence d'un Ralf Scheepers plus criard que jamais, vient nous cueillir avec ses influences à rapprocher d'un Gamma Ray. Sur "Beat in me", que la double-pédale transforme en sympathique titre speed metal, c'est la voix de Goran Edman (Yngwie Malmsteen) qui vient apporter une dose de lyrisme à l'ensemble, alors que Voss et Sweeney oeuvrent en duo sur "Dark Revelation", dont les guitares ultra-heavy contrecarrent les plans d'un refrain basique qui se veut ennuyeux au lieu d'être tubesques.

La majeure partie de l'album oeuvre néanmoins dans des territoires plus familiers de nos deux musiciens, et mêle réussites indéniables et "petits" titres à l'intérêt limité. In est ainsi certain que "A matter of time", qui se présente comme un croisement réussi entre Bonfire et Mad Max, est un excellent titre qui doit beaucoup à la prestation vocale du démonstratif Johnny Gioeli (Axel Rudi Pell), de même que l'épique "Cry Wolf", dont les 10 minutes en font une pièce maîtresse de l'album, voit son côté épique renforcé par le chant fort à propos du toujours en forme Blaze Bayley.

Plus dispensables en revanche sont "Wakken", titre hard rock ultra prévisible qui, malgré un riff sympathique et la présence de l'excellent Piet Sielck (Iron Savior), se fourvoie dans refrain pataud et des paroles ultra-clichées. De même, cette reprise de "Run with the wolf" de Rainbow n'apporte pas grand chose, même adoubée par Tony Carey, ex-membre du groupe de Ritchie Blackmore, qui tient les claviers sur ce titre (forcément) très 70's dans l'âme. Et puis, que penser de cette power-ballade mielleuse au possible qu'est "Cold Winter", chantée en trio avec Amanda Somerville (Avantasia), qui participe à un album sur deux depuis la fin des années 2000 ? Rien, si ce n'est une lassitude face à ce titre à peine digne de l'Eurovision.

Impossible, donc, de ne pas se dire que Voss et Sweeney n'ont pas voulu encore jouer au jeu du "j'ai le plus gros" (carnet d'adresse) sur ce deuxième effort de WOLFPAKK, au risque d'en faire pâtir la cohésion et l'interêt des morceaux. L'ensemble se tient, et l'on prend plaisir plus d'une fois à l'écoute de ce hard / heavy à la fois moderne et traditionnel, mais on peine à en retenir plus qu'un "petit" album qui ne sortira que rarement de notre cédéthèque. Pas de quoi crier avec les loups...

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   GEGERS

 
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- Mark Sweeney (chant)
- Michael Voss (chant, guitare)
- Gereon Homann (batterie)
- Mike Winkler (basse)
- Martin Rauber (guitare)
- Amanda Somerville (chant)
- Ralf Scheepers (chant)
- Göran Edman (chant)
- Johnny Gioeli (chant)
- Tony Mills (chant)
- Doogie White (chant)
- Blaze Baley (chant)
- Piet Sielck (chant)
- Guitars: Kee Marcello (guitare)
- Mandy Meyer (guitare)
- Roland Grapow (guitare)
- Don Airey (claviers)
- Tony Carey (claviers)
- Brian Tichy (batterie)
- Hermann Rarebell (batterie)
- Roland Jahoda (batterie)


1. Moonlight
2. A Matter Of Time
3. Dark Revelation
4. Cold Winter
5. Palace Of Gold
6. The Beast In Me
7. Wakken
8. Pressure Down
9. Run With The Wolf
10. Cry Wolf
11. Kid Raw



             



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