Une sacrée bonne nouvelle ce nouveau CD de Point Blank, Volume 9, comme le neuvième album studio, comme le curseur à fond, cinq trop longues années après Fight on !
Comme beaucoup de formations de southern-rock, la faucheuse a décimé le groupe, outre Kim Davis, guitariste du premier line-up, décédé le 18 Octobre 2010 mais qui ne faisait pas partie de la reformation, le groupe a perdu son bassiste Philliip Petty le 07 Juin 2010, ce petit bonhomme était la charpente rythmique du groupe.
Rusty Burns, dans une interview passionnante à Band Of Dixie explique la genèse de cet album, qui ne sort pas comme les deux précédents chez Dixie Frog mais est autoproduit, ce qui implique qu’il est assez difficile à trouver. Le groupe a vraiment galéré pendant plusieurs années pour enregistrer les titres, mais ils sont restés ferme et sans concession avec l’industrie musicale.

Et le résultat est excellent, le groupe attaque fort avec un court instrumental, « Blast », qui se présente comme la carte de visite de l’opus, Rusty Burns et Mouse Mayes envoient la sauce, puis « Howling Wolf », avec une superbe partie de dobro, et la voix de Monsieur O’Daniel.
Je le répète à chaque fois, tant pis, mais ce mec a une voix absolument superbe, parfaitement adaptée à ce style de musique, il sait aussi la moduler comme dans « Lies Like Hell », mais quand il pousse les cordes vocales c’est aussi du très, très grand art (« Johnny Dallas »).
Le style et le son font penser aux deux premiers albums, les meilleurs, les plus heavy, les plus brûlants !
Alors on ne boude pas notre plaisir, quand déboule « Automobile » un sacré boogie texan signé Bobby Boyd, l’ambiance tex-mex est encore très nette sur « Amigos », vraiment représentatif du son du groupe, tout est là, une assise rythmique costaude, une voix superbe qui se pose sur de somptueux chorus de guitares, pour un hommage émouvant aux copains disparus.

Rusty envoie du lourd avec l’intro de « Start The Car » un morceau écrit par Jude Cole, mais ensuite les guitares se font plus musicales, se répondent et on mesure la complémentarité des deux pistoleros qui éclatent sur ce titre. J’ai déjà dit que le chant d’ O’Daniel était fabuleux ?
Je n’insiste pas.
« It Ain’t Right » est cosigné par le clavier du Blank Larry Telford et O’Daniels, et encore une fois c’est du pur Point Blank.
Ensuite, « Heart of A Fool » un blues cosigné par Duane Allman, O’Daniels et Williams. Dans les années 80, à Dallas. Gregg avait écrit la musique mais ne trouvait pas les paroles, alors O’Daniels et Williams lui ont demandé une bande…Le morceau est un peu différent du répertoire habituel et le saxophone de Bill Eden achève de lui donner une coloration un peu soul, qui permet encore à John de nous sortir une grande performance vocale.
Le CD se termine avec « To Be a Man », du Point Blank pur jus, belles guitares, grandes envolées…

Volume 9 est un sacré bon album, enregistré par des musiciens qui ont su faire évoluer leur musique en fonction de leur âge tout en préservant, l’étincelle rock qui s’embrase toujours.
Le groupe démontre une nouvelle fois ses grandes qualités mélodiques, et puis Rusty Burns est un sacré guitariste, qui a trouvé avec Mouse Mayes, un alter-ego excellent pour des chevauchées bien épicées.
Cette quasi résurrection, de l’un des plus grands groupes de southern-rock est un pur bonheur, nous commencions à désespérer.
Il nous reste à croiser les doigts pour les voir en live…..