Et la reformation de Point Blank a non seulement apporté un live, des tournées en Europe mais aussi un nouvel album studio.
Toujours chez Dixiefrog, la maison de disque du sieur Langlois ayant signé le groupe, qu’il en soit éternellement remercié.
Quelques changements, le départ de l’immense Buddy Whittington qui termine son job chez Mayall, avant de se lancer dans une belle carrière solo ; Il est remplacé par Mouse Mayes qui possède un style moins orienté blues, et qui complète bien le jeu de Rusty.
David Crockett (pas le trappeur) est à la batterie et Larry Telford aux claviers et Rusty Burns se charge de la production comme pour le précédent.

Bien sûr, les fans sont un peu inquiets, que va faire le groupe, qui depuis sa reformation s’est appuyé uniquement sur son ancien répertoire?
Le gang nous rassure rapidement avec « Down Not Dead » du solide, du puissant avant de passer la vitesse supérieure avec le morceau titre, des riffs qui claquent, des parties de slide époustouflantes et le père O’Daniel qui s’égosille à plein poumons.
Les musiciens renouent avec la tradition pure et dure du southern-rock, celle qui lorgne du côté des costauds, genre Lynyrd Skynyrd, Molly Hatchet ou 38 Special.
Le genre « on n’est pas revenu pour faire de la guimauve ou pour faire plaisir à la ménagère de 50 ans qui part faire ses courses au supermarché ! »

Allez, une petite cover “Hit The Bottom” de Marc Benno, vous ne l’avez pas vu arriver celle-là. Normal, c’est un Texan qui l’a composée comme le noyau dur du groupe.
Pendant que le père O’Daniel est parti se rincer le gosier, le groupe en profite pour jouer un petit instrumental « My Soul Cries Out » avec guitare acoustique pour démarrer puis solos à l’électrique. C’est beau !
Et comme indiqué plus haut, les influences texanes ne sont jamais loin, avec « Cold Day In Hell » qui est dans la lignée de musiciens comme Van Wilks, Jimmy Vaughan avec un petit saupoudrage de ZZ Top pour épicer le tout, et des claviers assez présents.
Certes, personne n’espérait un album du niveau des deux premiers.
Toutefois, Fight On est très réussi, avec un mélange habile de southern-rock estampillé, des incursions dans le Texas-blues, le genre d’album qui peut satisfaire les fans de blues-rock et de rock sudiste.
Et puis entendre les envolées de guitare de Rusty Burns et la voix rocailleuse de John O’Daniel est sacrément émouvant.

Hélas, cet album, qui annonçait un grand retour, s’est heurté à la dure réalité. Philip Petty le bassiste mais aussi la tête pensante du combo, décède en 2010, les musiciens recrutés sont instables et le groupe disparaît peu à peu des écrans radar, malgré un dernier album Volume 9 en 2014, complètement autoproduit.
Le décès de Rusty Burns en février 2016 signe officiellement la mort d’un des plus grandes groupes de southern-rock.
Respect !