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ZËRO - Places Where We Go In Dreams (2014)
Par JOVIAL le 18 Juillet 2014          Consultée 2019 fois

Hungry Dogs ou la mandale que l’on avait pas vu venir : un album résolument nerveux, massif et froid, avec son ambiance si particulière, électrique et mordante à la fois. Un vrai berger allemand qui nous sautait à la gorge, nous autres pauvres cerfs apeurés. Une traque passionnante qui en aura laissé plus d’un la gueule face contre terre, enfoncée dans l’humus ensanglanté.

Trois ans plus tard, ZËRO nous revient en pleine figure avec un EP aux crocs tout aussi affutés. Places Where We Go In Dreams s’inscrit en effet bien dans la continuité de Hungry Dogs, avec ses explosions métallisées et ses guitares qui chargent sans crier gare. Quelques passages, parmi les plus introspectifs à l’image de « Horse Race Guru » ou du morceau-titre, évoqueront toutefois davantage l’atmosphère plus sombre de Diesel Dead Machine, ce qui n’est bien sûr pas pour nous déplaire. Mais dans l’ensemble, et c’est une habitude chez notre quatuor, ZËRO a encore voulu aller plus loin que sur son précédent skeud. « Vous avez aimé Hungry Dogs ? Cet EP fait mieux » pourrait ainsi résumer en substance Places Where We Go In Dreams. Il est vrai que dès le départ le groupe travaille au rasoir, lorsque la fiévreuse « Uprising » lance les hostilités. Riffs tantôt acérées tantôt ardents et nappes de claviers brumeuses, ce premier morceau ne laisse aucun répit à son auditeur qui navigue déjà entre le songe et la folie, au sein de paysages irréels et instables. Pas de doutes, nous nous dirigeons bien vers ces « lieux où l’on va en rêves »…

…ou en cauchemars ! L‘instrumental « Swimming With Sharks », au titre évocateur, est une merveille de rock charcutier et mastodonte, étouffant de toute sa densité. Les eaux sont noires et les requins talonnent, on s’épuise jusqu’à couler. La référence aux carnassiers d’Hungry Dogs est évidente, le squale remplace le chien. Même remarque pour « Minimal Men », moins glauque cependant, où l’on sait plus trop qui ou quoi est à notre poursuite. Le sommeil se fait en revanche plus lourd et le rêve plus errant sur « Horse Race Guru », qui reste le seul moment de sérénité d’un disque placé sous les auspices d’une musique impatiente et imposante. ZËRO en sonnerait parfois presque hard rock, particulièrement sur « Baltimore », une belle déferlante encore, hypnotique avec son unique riff agressif à souhait, qui nous extirpe de force de la torpeur où nous luttions.

Lumineuse, l‘aérienne « Lock Up » a également le même effet et rappelle à son tour les univers de Diesel Dead Machine. Très courte mais extrêmement efficace, c’est un vrai régal après l’excellente mais épuisante « Swimming With Sharks ». Dans le même registre, « Places Where We Go In Dreams » mérite parfaitement son statut de morceau-titre. Son rythme binaire révèle bientôt une instrumentation étonnamment douce et excitée, comme si finalement la porte de sortie était au bout. Adieu les requins, on arrête enfin le sprint après ces vingt minutes d’une intensité haletante.

ZËRO n’avait probablement jamais sorti un disque aussi cohérent. Le format EP aide c’est certain, mais cela méritait tout de même d’être souligné. « Minimal Men » demeure un peu en dessous de la moyenne globale et empêche la note maximale, qui n’était pas loin d’être cinq étoiles sur cinq. Les Lyonnais nous reviennent en grande forme, à l’affût et toujours surprenants, tellement que l’on aimerait bien entendre dans les couloirs les murmures alléguant de l’enregistrement prochain d’un quatrième album. Si celui-ci s’avérerait aussi percutant et réussi que Places Where We Go In Dreams, je ne donne vraiment plus très cher de notre peau.

4/5
Indispensable écoute : « Swimming With Sharks » et « Lock Up »

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- Ivan Chiossone (clavier/guitare)
- Franck Laurino (batterie)
- François Cuilleron (guitare/basse)
- Eric Aldéa (chant/basse)


1. Uprising
2. Baltimore
3. Horse Race Guru
4. Swimming With Sharks
5. Lock Up
6. Minimal Men
7. Places Where We Go In Dreams



             



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