L'histoire de Georgios Kyriâkos Panayôtou n'est pas banale. Aujourd'hui superstar multiplatine et un des plus grands vendeurs de l'histoire de la musique, ce fils d'émigré chypriote né à Londres a à la fois marqué les eighties avec son groupe WHAM, défrayé la chronique avec une vie sexuelle toute - non pas de dépravations allez - mais de situations scabreuses en tout genre. Gay jusqu'au bout de ses jolis ongles manucurés, il a donc connu un succès détonnant avec une carrière solo très qualitative qui a fait de lui un des plus grands chanteurs actuels. C'est en 1987 qu'il se lance dans le grand bain en proposant à ses nombreux fans ce "Faith". Attention, toutes les compositions contenues dans cet opus sont de la plume de notre George et c'est lui qui assure tous les instruments, ce qui achèvera de convaincre les plus récalcitrants quand à son immense talent, mais ne nous empêchera aucunement de nous gausser allègrement des frasques en tous genres qui émaillent sa vie de rock star publique, car entre le cul et la schnouffe il y a de quoi se marrer avec notre George, et de quoi entretenir la foi ! Nous disons donc "Faith" ...

Des 9 titres présents sur ce premier effort vinylique, pas moins de six vont sortir en single, de quoi faire une balèze d'overdose de Mr MICHAEL, il est d'ailleurs en pleine lutte pour la suprématie mondiale de la musique avec le "Bad" de l'autre Michael en cette fière année.

C'est donc avec le so shocking "I want your sex" qu'il ouvre les hostilités. Halala, personne ne nous avait encore fait le coup de manière si directe !!! Bon, cela dit, comme les révélations sur ses préférences sexuelles ne viendront que bien plus tard, les jeunes filles hystériques peuvent continuer de vibrer pour notre George. je vous accorde qu'avec le recul les paroles sont plus perturbantes, surtout quand on est un gros macho poilu. En attendant, le titre est efficace, c'est sur, mais ne va atteindre que la deuxième place du billboard malgré une présence envahissante sur la BO du giga succès "Le flic de beverly Hills II".

Non, c'est le joli "Bo Didley rythm" de "Faith" qui va lui valoir de truster la place de number one dans tous les pays de ce coté ci du monde : cette petite guitare sacripante, cette manière si originale de signer sa ligne de chant "à la Georginna", c'est franchement la classe et le titre est donc devenu un supra standard de la musique populaire entre temps.

"Father figure" toute aussi agréable et un brin world ambient, va surfer sur la vague produite par la "Georginna mania", et atteint à nouveau la première place. C'est déjà une belle performance qui n'aura pas été donnée à tout le monde, d'autant que la composition se défend drôlement bien, même si elle a moins passée les barrières de la postérité. Le sujet en revanche reviendra souvent dans les thèmes chers à l'artiste.

S'ensuit "One more try" et devinez quoi ? Les américains craquent à nouveau et la portent au sommet des charts ! L'artiste gagne à cette occasion le combat de la reconnaissance qui l'oppose à Bambi en devenant la plus grande star de l'année. Il faut dire que ce titre d'obédience soul permet à Mr Michael de faire montre d'une technique vocale exceptionnelle ainsi que d'un feeling unique. La chanson est sublime, point barre.

"Monkey" se marque par des influences encore un brin New wave à la FGTH. Cela va nous donner un titre plus dance, très agréable mais qui ne passera pas le cap du temps car les gimmicks sont plus datés. Ca ne l'empêchera pas - Encore ! -d'atteindre la première place du billboard, une sacrée gageure.

Avec "Kissing a fool" nous reprenons le rythme d'une ambiance soul romantique de première bourre qui permet au blondinet de poser sa voix de velours comme peu savent le faire, tout ça en une seule prise... Ouais ça laisse bouche bée... Cela dit le succès ne sera pas le même et ainsi s'arrête l'improbable drive de George à la tête des charts du pays de l'oncle Sam.

Il nous reste à évoquer les trois titres restants : "Hard day", un effort dance funky avec un refrain sympa, "Hand to mouth", qui présente des réminiscences de "Careless whisper", mais que ceci ne vous fasse pas sourciller car la compo est vraiment belle, puis on en termine avec "Look at your hands", seul titre un peu Rock de la livraison.

25 millions de Faith vont s'écouler de par le monde; en faisant un des plus grands albums de l'histoire de la musique populaire. Ce sera le plus grand succès de George MICHAEL. tellement grand que j'en ai oublié de me gausser de ses turpitudes ! Respect donc, George, et bravo pour cet immortel opus qui restera dans l'histoire. Qualitativement parlant, nous sommes à 4, mais la balance penche fortement vers la note parfaite pour des raisons à la fois historiques et parce que son influence se ressent encore aujourd'hui.