Vous connaissez beaucoup de groupes qui, en guise de premier album, balancent un live brûlant ?

STOCKS, pourtant, a réussi ce challenge et deux ans après la sortie du live, en 1984, le groupe entre en studio pour son second album.
Changement de maison de disques (CBS) et de musiciens, autour de Christophe Marquilly, on retrouve Bobby Luccini à la batterie et Arnaud Delbarre à la basse, ce dernier est le fils de Raoul de Godewarsvelde ; chanteur truculent et interprète de la superbe chanson « Quand la mer monte ».
Benoit Blue Boy est à la production, et l’idée est de tenter de s’imposer auprès d‘un plus large public, en élargissant le spectre musical assez ZZ TOP/Southern-Rock du premier album live.

Les influences sont donc plus diversifiées, ZZ TOP quand même encore et toujours (« Le Bistrot », mais aussi le blues « La tête à l’envers » qui se rapproche de ce que fait Paul Personne, mais aussi Chris Rea (« Walkman ») ou encore (et c’est la preuve d’un très bon goût) FLAMIN' GROOVIES (« Cest bel et bien fini »).

Certes le son est moins « dirty » qu’en live, mais la Stratocaster de Christophe crache toujours ses riffs et ses solos, et la section rythmique est impeccable derrière. Les paroles sont plutôt réussies, chose assez rare pour être signalée et la production met en valeur les qualités du groupe.

Par contre, la pochette, qui se veut vraisemblablement un hommage aux mineurs du Nord, est moche avec ses couleurs délavées et ne reflète pas le contenu musical du disque.

Le groupe partira aux USA pour promouvoir l’album (une vidéo enregistrée à Boston montre que l’ambiance était chaude devant le public américain), puis en France, ouvrant au Parc des Princes pour Johnny Hallyday, mais contre toute logique, il ne perce pas, contrairement à TRUST ou TELEPHONE par exemple.

Mais en écoutant, « La Nuit Est Tombée », « Le Bistrot » ou « La tête à l’envers » on se dit que vraiment il faut que le public français enlève le persil qui lui bouche les oreilles !

STOCKS sortira un autre album quelques années plus tard avant d’arrêter.

Mais Christophe Marquilly est toujours sur la brèche, son jeu de guitare toujours incisif et acéré, ses albums solos sont superbes.

Alors « Rien n’est joué ! »*

*Titre d’un de ses albums solos.