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XHOL CARAVAN - Electrip (1969)
Par WALTERSMOKE le 26 Décembre 2014          Consultée 1242 fois

En 1967, le groupe allemand SOUL CARAVAN sort son premier album, orienté clairement vers le son de la Motown. Il est solide, et sans pour autant égaler les modèles du genre, il n'est pas ridicule. Sauf que la formation d'outre-Rhin ne compte pas s'arrêter à ce genre. Non, ce qu'elle compte faire, c'est évoluer vers autre chose, de préférence plus psychédélique et plus jazz. C'est ainsi que les deux chanteurs américains présents sur Get in High sont remerciés, tandis que les rangs se resserrent parmi ceux qui restent. Et au passage, Soul Caravan ne se prive pas d'un changement de nom, pour marquer le changement de registre. Fort bien donc, il n'y a plus qu'à espérer une suite des plus intéressantes.

Ce sera le cas. En 1969, XHOL CARAVAN sort un nouvel album, donc, nommé Electrip. Dès la pochette, le ton est donné : bienvenue dans un monde où vous allez en voir de toutes les couleurs. Mieux, c'est carrément à un mélange, un métissage auquel il faudra faire face.

En orientant sa musique vers un jazz-krautrock primitif, XHOL CARAVAN trouve une formule qui lui sied à ravir. En témoigne ne serait-ce que Pop Games : les vents de Hansi Fischer et Tim Belbe mènent des mélodies bien trouvés, tandis que la section rythmique abat un boulot considérable, tout en étant accompagné par un orgue inventif. Pas facile de rester cramponné à son fauteuil quand XHOL CARAVAN se met en ordre de marche. "All Green" (aucun rapport avec le célèbre chanteur) est légèrement moins passionnant, mais n'en reste pas moins un morceau réussi, qui parvient à se renouveler tout le long de ses 7 minutes.
Le plat principal d'Electrip reste néanmoins "Raise up High". Stylistiquement, il s'agit d'un concentré de ce qu'on trouvait sur la face A de l'album, un degré de liberté et de folie musicale en plus. Le chant, qui y était également absent, revient, même si pour être franc, il n'était pas primordial, malgré un dynamisme remarquable. La fusion des sons de chaque instrument débouche sur un morceau de 17 minutes qui ne manque pas de laisser indifférent, et mieux, qui est tout bonnement réussi.

Electrip n'est cependant pas exempt de défauts. Pour commencer, c'est un disque qui a fort vieilli, on ne pourra dire le contraire. La production sent « bon » les années 60, et l'album n'a pas fait l'objet d'une production réellement au point. Ensuite, "Electric Fun Fair", qui commence l'album, se la joue un peu « musique de fête foraine », mais s'écoute sans réelle conviction. Sa place au sein de l'album n'est pas très heureuse non plus, il aurait fallu commencer directement par "Raise up High", ou "All Green" par exemple.

Dans l'ensemble, Electrip est un bon album, plutôt solide et témoignant d'une époque où tout était encore à faire en krautrock. La tournure jazz-rock choisie est également à saluer, car étant gérée de main de maitre. Il manque encore une science du phrasé catchy, qui pourrait amener plus d'auditeurs intéressés, mais cela ne l'empêche pas d'être remarquable – il faut juste que l'auditeur soit un peu persévérant. Quel dommage alors que le groupe fût obligé de changer de nom une nouvelle fois, réduisant sa capacité à attirer l'attention.

Note réelle : 3,5/5

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   WALTERSMOKE

 
  N/A



- Hansi Fischer (saxophone, flute, effets sonores)
- Tim Belbe (saxophone)
- Klaus Briest (basse)
- Öcki Brevern (orgue)
- Skip Van Wyck (batterie)
- Peter Meisel (bruits)


1. Electric Fun Fair
2. Pop Games
3. All Green
4. Raise Up High
5. Walla Mashalla



             



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