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1998 @shra
 

- Style : Peter Baumann , Tangerine Dream, Edgar Froese
- Membre : Wallenstein, Richard Wahnfried , Klaus Schulze , The Cosmic Jokers , Agitation Free, Ash Ra Tempel, Harald Grosskopf
- Style + Membre : Manuel GÖttsching , Hoenig & GÖttsching

ASHRA - Tropical Heat (1991)
Par ARP2600 le 28 Décembre 2014          Consultée 1612 fois

Il serait difficile de cacher son scepticisme à l'écoute de ce dernier album studio d'ASHRA. La musique de Manuel Göttsching et ses comparses Lutz Ulbrich et Harald Grosskopf a toujours eu une certaine élégance, mais on ne peut que se poser la question de l'intérêt d'une telle publication en 1991. Ce qu'on trouve sur Tropical Heat est kitsch et décontracté, avec des sons électroniques désuets pour leur époque. On a vraiment l'impression que ce n'est pas bien sérieux.

Le peu qu'on sait de l'histoire de Göttsching et de son groupe dans les années 80 et 90 est révélateur. L'étonnant et influent E2-E4 avait vu le jour en décembre 81, un soir d'exaspération du guitariste envers les maisons de disques. Il s'était senti pousser des ailes alternatives. Ou pas en fait, il n'a plus publié grand-chose par la suite et, quand il l'a fait, c'était souvent du vieux matériel. Ainsi en est-il de sa série des Private Tapes, six longs disques, qui ne concerne que les années 70. Une vie de musicien dilettante a commencé, ponctuée de quelques concerts, mais avec très peu de création. Difficile de dire si cela vaut mieux que l'attitude commerciale de TANGERINE DREAM, mais cet excès inverse est quand même bien triste. Avec des hauts et des bas, dans l'école de Berlin, seul Klaus SCHULZE a continué à beaucoup publier sans trop se vendre à l'industrie de la musique.

Entre 81 et 85, les trois membres d'ASHRA ont vaqué à leurs occupations respectives : Ulbrich et Grosskopf ont eu une petite carrière solo, Göttsching a un peu produit pour d'autres, et a publié E2-E4 en 84 grâce à l'insistance de SCHULZE. Et puis, tout de même, ils ont décidé de relancer un peu le groupe, mais sans se presser. En deux ans, ils ont enregistré six morceaux décontractés, sans être forcément tous présents. Seuls le morceau-titre et "Pretty Papaya" sont joués par le trio, les autres plages présentant diverses combinaisons, Göttsching étant même le seul sur "Don't Stop the Fan", enregistré avec un programmeur de boîte à rythmes. Ce n'est pas tout, l'album aurait pu être publié en 87, mais non. Peut-être le niveau de la musique laissait-il trop à désirer ? Ces plages auraient peut-être dû rester au fond du tiroir. En 1991, Göttsching a un peu changé d'attitude, peut-être avait-il besoin d'argent ? Mais inutile de supputer, le fait est qu'il s'est alors décidé à achever le mixage de Tropical Heat, paru donc cinq ans après sa réalisation.

Un album de 86 publié en pleine explosion de la musique de danse électronique, ce n'était pas très malin. Le son est en décalage manifeste avec l'époque, et une certaine platitude dénote le manque de conviction et de concentration des musiciens sur le projet. À part cela, les morceaux sont heureusement relativement bien écrits, dans l'ensemble. On peut dire que le premier, "Mosquito Dance", est charmant bien que kitsch. Il faut dire que ce thème de chaleur tropicale, avec des palmiers, des plages, des fruits exotiques, c'est la porte ouverte au mauvais goût. Il n'y a pas de ukulélé, mais on voit l'idée. Le reste de la première face est plutôt raté, surtout "Pretty Papaya". Puis, les choses redeviennent un peu plus convaincantes. "Nights in Sweat" est bancal, à cause de la trompette et de samples à la ART OF NOISE, mais on y retrouve avec plaisir les beaux arpèges de guitare typiques du style de Göttsching, et la ligne directrice électronique est joliment cristalline. "Don't Stop the Fan" est sans doute la meilleure plage après l'ouverture, même si elle sonne particulièrement années 80. Le saxophone électronique (sans doute de l'échantillonnage) est intéressant. Le final "Monsoon" est paisible et évocateur, aussi kitsch que le reste mais pas désagréable.

Un disque nostalgique donc, pas à proprement parler mauvais, mais totalement inutile dans le contexte de la musique électronique du début des années 90. Il faut aimer ce son typiquement années 80, à la fois rassurant et froid, dans un contexte d'exotisme de pacotille, mais il peut être agréable d'écouter cette musique un peu rythmée mais reposante, du moins quand on est un inconditionnel des œuvres de Manuel Göttsching.

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- Manuel Göttsching (claviers, guitares)
- Lutz Ulbrich (claviers, guitare -titres 1-3)
- Harald Grosskopf (batterie électronique 2-4, 6)
- Micke D (boîte à rythmes - titre 5)


1. Mosquito Dance
2. Tropical Heat
3. Pretty Papaya
4. Nights In Sweat
5. Don't Stop The Fan
6. Monsoon



             



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