Dwight YOAKAM est aujourd'hui à 58 ans un des ténors de la country music américaine. Quasiment inconnu du grand public dans notre vieille Europe, il est pourtant un compositeur assez génial qui a su au fil de sa carrière mixer sa musique avec de nombreux éléments extérieurs - il a joué avec les Punks de HUSKER DU, sacré preuve d'ouverture d'esprit tout de même non ? -. Notre coeur n'a pu supporter de voir ce quinzième opus de cet authentique rockeur sortir sans aucune promotion de la part des sites généralistes. D'autant que vous allez voir que la musique dépote super bien ! Donc c'est Dwight Act 1 en commençant par la fin, mais quand on aime...

Quand vous allez entendre la rythmique de la guitare western qui embraye sur "In another world", sûr que vous ne penserez pas forcément à de la country. On est proche de l'Americana chère à SPRINGSTEEN ou MELLENCAMP. La mélodie est juste imparable, pleine de gaieté et d'harmonies vocales à la BEACH BOYS, un morceau dantesque, qui plus est enrichi d'un solo de gratte de toute beauté. La voix claire de Dwight remplit son office avec une efficacité exemplaire. "Believe" pourrait d'ailleurs sortir du répertoire du COUGAR précédemment nommé. Cette agrégation des instruments folk et rock créée une fusion des plus intéressantes, ici les harmonies vocales rappellent Chris ISAAK. "She" est de la même trempe.

L'influence du surf rock, du doowop et du Rock'n'roll est donc évidente chez le natif du Kentucky. Et puisqu'on parle de Rock'n'roll et de l'état des chevaux, voyez donc ce que fait ce coquin avec le standard de bluegrass "Man of constant sorrow" de Dick BURNETT, une superbe version couillue et qui démonte bien comme au rodéo ! Mais si, vous connaissez tous ce titre chanté par le poto Georges "What else" dans le loufoque "O brother" des frères Cohen.

Le titre éponyme "Second-hand heart" est un vrai standard de Country rock, avec grosse distorsion qui double la rythmique folk, et un chant d'une grande qualité. On a aussi un vrai riff quasi Hard sur "Liar", qui dépoussière vachement bien, pour ceusses qui croient que la country c'est pour les vieux ricains sudistes durs de la feuille. Puis Dwight renoue encore avec sa passion du vieux rock, d'Elvis et des fifties avec "The big time", on se croirait dans les studios de Sam Philipps en 56, avec Scotty et James à la gratte ! Jouissif !

En fait de country pure et dure, il faut donc farfouiller : Mais vous allez trouver votre bonheur sur la nonchalante "Off your mind". Mais c'est la belle "Dreams of clay" qui rappelle le "Always on my mind" de Willie NELSON. Magnifique donc, avec la petite lap steel qui va bien. L'album s'achève sur "V's of birds", reprise de son pote Anthony CRAWFORD, dans une belle ambiance plus mélancolique. Un excellent opus !