Voila, groupe de nanas, tout va bien : y'a du pèse, des concerts, le succès mondial, les filles sont belles... Evidemment tout explose quand même, au pinacle de leur succès. Susanna se lance dans une carrière solo, convaincue par une maison de disques aveuglée par les billets verts... Vicky rejoint les GOGOS... Bref, c'est le bordel ! Le temps passe, les deux albums de Susanna font un flop... Mais elle se marie avec le réalisateur Jay Roach qui lui demande une chanson pour la BO du deuxième Austin Powers, une collaboration avec Vicky. Comme de bien entendu, le groupe se reforme à cette occase. Les nanas... Bla bla bla.

Bref, c'est Elvis COSTELLO qui est à la baguette du premier single, un titre qui fleure bon le début de carrière, les filles ont retrouvé leurs 17 ans, car "Tear of your own head" dépote pas mal du tout, malgré les années qui se sont accumulées. Le ton de "Stealing Rosemary" est d'ailleurs plus mature, mais il manque sans doute un peu du fun qui caractérisait les compos des bracelets. Susanna tient toujours le lead, on la retrouve sur "Something that you said", sur "Ride the ride" - quel joli refrain et quelles belles harmonies vocales ! - bien dans la continuité de ce que les nanas ont toujours su composer, pas de prise de tête, et une vraie facilité pour trouver des mélodies sympas. Plus loin sur le slow "I will take care of you" avec sa voix si identifiable, qui a la qualité de vous replonger en enfance. "Gateful" achève la livraison avec quiétude.

Debbie Petersen, la batteuse, chante avec beaucoup de douceur sur "Ask me no questions" dont le joli refrain est enchanteur et sur la mignonne "Lost at sea". Elle est aussi derrière le micro pour "Here Right now" qui ressemble à une BO de la série Friends. En revanche, la seconde Petersen, la dynamique Vicky est aux manettes sur "The rain song", puis sur "Single by choice" ou la belle guitariste évoque sa situation de célibataire par choix... Les paroles emportent l'adhésion, servis par une belle rythmique hypnotique qu'on croirait tiré des oeuvres complètes d'un groupe de southern rock. le meilleur titre de l'opus... il aurait du sortir en single. Toujours dans le trip friendly "Mixed messages" symbolise à merveille les capacités innées des filles à se tromper sur les intentions des hommes...

Enfin, la flamboyante Michael Steele est présente sur trois compositions : "Song for a good son" est une belle complainte quasi celtique, qui me fait regretter que la belle bassiste n'ait pas eu l'occasion de sortir un album solo. "Between the two" a un état d'esprit plus alternatif. Décidément, l'heure est moins à l'insouciance qu'auparavant, les filles ont grandi, sont devenues des mamans. Nous aimons le son de sa voix qui rappelle beaucoup Chrissie HYNDE, c'est flagrant sur "Nickel romeo", une jolie comptine à chantonner dans les moments de détente ou de ballade, l'ambiance de cette chanson est à se damner, Assurément, c'est Michael qui aura porté ici les meilleures compos.

Bref, un album de qualité, dans la droite ligne des précédents malgré le temps écoulé. Bien entendu, des évolutions sont notables, mais cette capacité des filles de chacune être capable de prendre le micro à son tour est une aubaine pour tout fan de musique. Ce n'est pas si fréquent !