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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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The ART OF NOISE - In No Sense? Nonsense! (1987)
Par ARP2600 le 21 Novembre 2015          Consultée 2427 fois

The ART of NOISE n'était pas un groupe très bien portant du côté de 1987. Il faut dire que le caractère très artificiel du projet le rendait assez instable. Après la rupture avec Trevor Horn en 1985, c'est cette fois Gary Langan, l'ingénieur de la bande, qui a lâché l'affaire. Seuls restaient donc aux commandes Anne Dudley, la claviériste-compositrice, et J.J Jeczalik, le bidouilleur de Fairlight. Il allaient encore proposer deux albums en duo, mais où on sent bien que le filon s'épuisait de plus en plus...

Le premier des deux porte le doux nom de In no sense? Nonsense!, c'est déjà tout un programme. Ils ont toujours cultivé un caractère imprévisible et surréaliste, mais on peut affirmer sans hésitation que ce troisième album est leur plus désordonné. Il comporte pas moins de seize plages, s'enchaînant sans pause, ce qui occasionne des transitions malheureuses voire brutales. Six d'entre elles durent moins d'une minute trente et ne sont que des morceaux d'ambiance non développés, incomplets et donc plutôt inutiles.

Il n'est donc pas étonnant que la première écoute de ce truc puisse se révéler agaçante ou fatigante. J'ai moi-même eu une réaction de rejet au début, et ce n'est qu'en l'analysant plus en détail pour les besoins de cette chronique que je me suis sensiblement radouci. Il n'aurait peut-être pas fallu grand-chose pour le rendre plus intéressant. La plupart des morceaux plus longs sont corrects, deux ou trois sont très bons... s'ils avaient un peu fait le ménage dans leurs idées en évitant ces petits fragments superflus, soit pour obtenir un album plus court, soit en allongeant certains passages qui l'auraient bien mérité comme « Fin du temps », on aurait pu obtenir un album de la même trempe que les deux précédents. Leur idée a sans doute été d'expérimenter une structure différente, « insensée », mais sans grand succès. Dommage...

Le caractère plus décousu et en même temps unitaire de l'album implique forcément moins de possibilités de singles. Il n'y en a donc qu'un seul, dans la tradition directe de ceux des premiers albums : « Dragnet ». À l'instar de « Peter Gunn » auquel il ressemble, il s'agit d'une reprise, cette fois du thème d'une série américaine des années 50, dont est sorti un film avec Dan Aykroyd et Tom Hanks en 1987. On peut plutôt dire que ce morceau a été composé pour le film puis intégré à l'album. Il n'a été qu'un hit mineur, mais il compte quand même un peu dans la légende du groupe.

Ensuite, pour être plus précis quant aux ruptures stylistiques un peu rudes, on peut simplement opposer la tendance classique de Dudley et les collages sonores de Jaczelik, même si la plupart des plages sont cosignées. « How Rapid?» et « Debut » sont à base de violons, tandis que « Ode to Don Jose » se rapporte à Carmen de Bizet. Si ce morceau est électronique et très étrange, sa mélodie est reprise par des chœurs classiques sur « Counterpoint » et « Nothing was going to stop them then, anyway ». Quant au manque d'originalité, il se ressent sur « Opus for four » et « Crusoe », rappelant « Moments in Love » et « Camilla », sur « E.f.l. » dont les sonorités échantillonnées sont déjà entendues, ou sur « A day at the races », dans la tradition de « Beatbox ».

Cette dernière est quand même un très bon moment, après tout, c'est ce qu'on attend de AoN, non ? Sinon, les passages les plus forts sont manifestement le rythmique, simple et rude « Fin du temps », le rapide « Roller 1 » (même si certains ont souligné à raison une ressemblance avec YELLO), et le final world « One Earth », qui annonçait une certaine tendance développée sur l'album suivant, Below the waste.

In no sense? Nonsense! est un album qui a quand même un peu de sens, même s'il peut falloir du temps pour le trouver. Il n'est pas génial, mais on peut finir par apprécier le mélange après quelques écoutes. En tout cas, il vaut mieux éviter de commencer par celui-ci... In Visible Silence reste la porte d'entrée idéale dans leur œuvre si particulière, et c'est seulement si on a mordu à l'hameçon sur celui-là qu'on peut envisager d'écouter In no sense, en ayant à l'esprit qu'il ne faut pas conclure trop rapidement.

Note : 2,5/5

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- Anne Dudley
- J.j. Jeczalik


1. Galleons Of Stone
2. Dragnet
3. Fin Du Temps
4. How Rapid?
5. Opus For Four
6. Debut
7. E.f.l.
8. A Day At The Races
9. Ode To Don Jose
10. Counterpoint
11. Roundabout 727
12. Ransom On The Sand
13. Roller 1
14. Nothing Was Going To Stop Them Then, Anyway
15. Crusoe
16. One Earth



             



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