Les concerts de musique celtique en CD ont un intérêt très relatif, en particulier pour certains artistes comme Carlos NUÑEZ. Ils se rapprochent beaucoup du travail studio, quitte à rajouter des boucles et pré-enregistrements sur les parties des musiciens réels et polyvalents, comme le fidèle Xurxo. Seul le son fait la différence, la présence du public forcément enthousiaste...

Cela étant, ces disques conservent un aspect pratique, faciles à transporter, possibilité de les écouter dans la voiture... Parce que sinon, il est plus appréciable de savourer ces concerts en DVD, ou mieux, en vrai. Carlos NUÑEZ, le Hendrix de la gaïta, showman d'exception et qui plait facilement aux jeunes femmes (il en a de la chance !), est à voir au moins une fois dans sa vie.

À l'époque, il est couronné du succès de son escapade bretonne, accompagné d'un groupe réduit à son frère Xurxo et son bassiste fétiche, Pancho Alvarez, ainsi que deux charmantes violonistes. Le CD capture en outre la performance donnée à Vigo pour son 33ème anniversaire, devant 33000 personnes et au parc de Castrelos, face à l'océan... L'occasion de décupler l'effectif par la présence d'invités est trop belle.

Dans le courant de la soirée, des danseurs galiciens et des gaïteros interviennent (en particulier pour le lumineux "An Dro", seul extrait proposé de l'album breton de NUÑEZ), ainsi que les copains et copines irlandais : Sharon SHANNON et les glorieux CHIEFTAINS. Une soirée de fête, évidemment, placée sous le signe du grand rassemblement au fur et à mesure que le temps passe.

Les premiers morceaux surtout sont puisés dans les albums, encore que le choix soit très restreint, un ou deux pour chaque à l'exception d'Os Amores Libres et depuis A Irmandade das Estrelas. L'introduction "Titulos Finales" qui annonce la sortie de Cinema Do Mar est superbe, tout comme la ballade "Amanecer" avec la harpe de Triona Marshall. "Pasacorredoiras" amène un peu de fraîcheur country irlandaise sous forme de danse hornpipe, afin de varier les plaisirs.

Plus tard, il y aura évidemment les suites de reels et autres classiques. Si le groupe seul joue au début, dès le puissant "Marcha do Entrelazado de Allariz", extrait de Mayo Longo (2000), les invités affluent, et c'est là que l'on regrette encore plus de ne pas vivre cet instant au présent, entouré du public galicien et dans le cadre natal de l'artiste !...

Toute analogie avec l'Héritage des Celtes n'est pas incongrue, et ce n'est pas seulement dû aux interprétations de "A Costa de Galicia" et "Aires de Pontevedra", le morceau-signature de Carlos. Un titre toujours grandiose en rappel, avant un bref « joyeux anniversaire » à la flûte et en choeur avec le public !

Les morceaux inédits sont très bons dans l'ensemble, avec la présence de l'argentin Leon Gieco au chant et à la guitare pour deux d'entre eux. Pas grand-chose à dire de plus pour ce disque live bien fait, cette offrande de concert 100 % Carlos NUÑEZ aux malchanceux, et qui permet de passer un bon moment.