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George HARRISON - George Fest : A Night To Celebrate The Music Of... (2016)
Par LONG JOHN SILVER le 12 Mars 2016          Consultée 3072 fois

Concert For George, filmé et enregistré en novembre 2002, paru un an plus tard, fut l’occasion pour les amis musiciens du Quiet One de lui rendre un hommage collectif célébrant le premier anniversaire de sa disparition. Dhani Harrison – portrait craché du père – avait alors été largement épaulé par Eric Clapton afin de produire un spectacle haut de gamme au Royal Albert Hall, à la fois cérémonie d’adieu ouverte au public et concert hommage. Dans les notes de George Fest 2015, écrites par le même Dhani à propos de ce A Night To Celebrate The Music Of George Harrison, la référence à cet événement passé surgit d’emblée. Il se propose de prolonger ailleurs, et avec d’autres, sur la dynamique de cette célébration marquante de 2002. Dont acte, néanmoins cette référence place d’emblée la barre très très haut or il sera difficile de se l’ôter de l’esprit au moment d’avoir à livrer ses impressions sur l'objet. Car aussitôt, deux sujets taraudent le chroniqueur :
- D’un point de vue mystico ésotérique, la question est de savoir s’il est possible qu’un moment de magie comparable puisse se reproduire à deux dates éloignées dans le temps, tant de paramètres interviennent... Il faut bien avoir foi en quelque chose, j’en conviens, mais étant un matérialiste obtus, je doute tout de même quelque peu.
- Du point de vue du grognard habitué des rayons pop/rock, cela se corse un peu plus, car sans parfois rien connaître ni présumer de la qualité des musiciens de ce nouveau concert, on se dit que ça va être coton de succéder à une cohorte de vieux briscards ayant un sacré vécu, dont la plupart avaient joué sur les disques de George et l’avaient même accompagné en concert. En plus de former une véritable famille, un club de musiciens redoutables, ils vivaient la musique d’autant plus qu’ils étaient déjà en lien avec elle. Bref rappel des noms des types en question : Clapton, Petty, Preston, Keltner, Lynn… et bien sûr Macca et Ringo. Sans même évoquer les moyens ahurissants déployés pour l’occasion, car ils n'expliquent pas l'essentiel qui nait de l'âme.

Depuis, le principe est resté le même : pendant une heure trente, différents chanteurs vont se succéder au micro pendant qu’un groupe de musiciens évolutif, ici des lascars triés sur le volet, parmi les as de l’americana, assurent la continuité pour la bande son. En gros, c’est ça, BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB dérogeant à cette règle tout en se laissant discrètement accompagner par quelques-uns des dits lascars.
Aucun des intervenants présents en 2015 à Los Angeles, Dhani excepté, n’était à Londres en 2002. Pas de Clapton donc de facto pas de « While My Guitar… », pas facile à assumer il faut dire. Brian Wilson fait figure de patriarche. C’est le seul ressortissant des 60’s. Mais tout de même : Perry Farrell, Ian Astbury, Ben Harper… ne sont pas non plus des perdreaux de l’année, pas plus que Norah Jones (1) n’est une perdrix. En contrepartie, quelques membres des COLD WAR KIDS, Brandon Flowers et Karen Elson (2) sont là pour rafraîchir l’ambiance. On ne fait pas vraiment dans le jeunisme. Sont aussi présents des artistes comme le parodiste musicien Al Yankovic, le comédien chanteur Conan O’ Brien ou encore Nick Valensi, guitariste des STROKES, qui vient chanter et planter un joli solo sur "Whah Wah".

Alors franchement, il est difficile de reprocher quoi que ce soit aux zicos qui ont assuré la fête de George, ils sont franchement excellents, pas seulement impeccables, ils y mettent du leur. Avec une mention particulière adressée aux différents batteurs. Ils font résonner ici toute la musicalité qu’il convient d’apporter aux titres pop finement ciselés et orchestrés.
Cependant, force est d’admettre que pour impeccable que soit l’implication des chevilles ouvrières du spectacle, manque souvent l'étincelle. Tout ceci est fort beau, les mélodies sont magnifiques, toussa étou mais on est comme au milieu d’une mer d’huile à scruter l’horizon... C’est tout de même relativement monotone. Difficile d’écouter l’album in extenso sans laisser vaquer son esprit ailleurs. On a parfois le sentiment d’assister à un spectacle de fin d’année, dans une école de pointe soit, mais quand même. Pourtant l’intro très rock sur « Old Brown Shoe » laissait entrevoir un bon potentiel. Prises séparément, aucune des versions proposées ici n’est infâmante. On relève même la suavité troublante de la voix de Norah Jones sur « Something ». Cela alors que « Wah Wah » vient redonner un coup de fouet salutaire à un ensemble qui se mettait tout de même à ronronner dans la ouate. Sauf qu’après on re-ronronne. Il n’est pas évident pour un(e) interprète d’impulser la flamme nécessaire à faire frémir pareils cristaux. Les adaptations sont souvent propres, jolies même, plus rarement vibrantes.

La comparaison devient dès lors inévitable avec Concert For George. Douze titres sont communs aux deux programmes. Quand on a à l’esprit ce qu’avaient donné « Isnt’It A Pitty », « Something » ou encore « My Sweet Lord », l’affaire est pliée sans merci, nonobstant le talent des successeurs. Il faut l’enthousiasme (peu apparent quand il est chez les STROKES) d’un Valensi pour faire monter la sauce sur « Wah Wah », pour se sentir en phase, ou alors l’allant des COLD WAR KIDS sur « Taxman » pour espérer tutoyer un Tom Petty pourtant pas trop marquant en 2002. Perry Farrell est tout même très maniéré quand il chante « Here Comes The Sun », ça reste plutôt sage, même si Ian Astbury paraît habité en reprenant « Be Here Now », un titre lancinant.
Heureusement, l’instant d’extase attendu a tout de même lieu. Peu après le milieu de la représentation, l’intro impériale de « Let It Down » résonne, le titre se pose puis monte en intensité pour délivrer un final d’une ampleur gigantesque. Les musiciens sont époustouflants, notamment celui assis sur son tabouret. Las, cette ambiance surchauffée ne perdure pas avec Ben Harper et « Give Me Love »...

Cette célébration, quoique relativement décontractée, aurait sans-doute gagné à être un peu plus fun. On constate aussi qu’ici sont joués une grosse moitié des titres d’All Things Must Pass, c’est là que se niche une majorité de grandes chansons du Quiet One. Dhani aurait presque pu choisir l’option de les faire toutes jouer dans l’ordre du disque. Pas trop fun dans l’âme, alors autant faire reposer la question sur le catalogue, car après tout celui-ci est conséquent. L’idée de sortir des étagères « I Me Mine », « Savoy Truffle », « Be Here Now »,« It’s All To Much », de penser à piocher dans l’album Brainwashed, d’en extraire « Any Road » a permis un renouvellement par rapport au concert de 2002. Alors, on se dit que la démarche aurait pu être approfondie en prenant plus de risques.
On pense à « In Spite Of All The Danger », « Cry For A Shadow », « Don’t Bother Me » en passant par « Do You Want To Know A Secret ? », « Roll Over Beethoven »… « Piggies » ? Sans quoi au catalogue solo on trouve « Living In The Material World », « That Is All », « Dark Horse », « You », « All Those Years Ago », « Cloud Nine », « When We Was Fab », « Pisces Fish »… De quoi surprendre un peu plus l’ordre établi donc.

Ultime point : tous les sous récoltés par la diffusion de George Fest vont au bénéfice de la fondation Harrison, la même qui avait reçu les subsides de Concert For George. Il est vrai qu’Harrison fut l’un des pionniers du Charity business et, sans chercher à préjuger de la part de chacun des deux termes de la formule ni de la sincérité ou du bien fondé de son engagement, rien que le fait d’animer une fondation possède une connotation très aristo. Alors que toutes les célébrations et auto-célébrations de carrières ont le vent en poupe depuis longtemps, que des Tribute Bands fleurissent de partout, que rien de renversant ne semble arriver, on peut se demander si le monde rock ne sent quand même pas "juste un peu bizarre", pour paraphraser Frank Zappa (3). All things must pass away… à quand la prochaine révolution ?

1) qui n’est donc pas fâchée avec le fils d’un des meilleurs amis de son père
2) Ex miss Jack White pour les intimes
3) "Le Jazz n'est pas mort, il sent juste un peu bizarre" FZ à propos du jazz

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   LONG JOHN SILVER

 
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Non disponible


- disque 1
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1. Introduction
2. Old Brown Shoe (conan O'brien)
3. I Me Mine (britt Daniel)
4. Ballad Of Sir Frankie Crisp (let It Roll)(j. Bates
5. Something (nora Jones)
6. Got My Mind Set On You (brandon Flowers)
7. If Not For You (erika Wennestrom)
8. Be Here Now (ian Astbury)
9. Wah Wah (nick Valensi)
10. If I Needed Someone (jonathan Clay)
11. Art Of Dying (brmc)
12. Savoy Truffle (dhani Harrison)
13. For You Blue (chase Cohl)
14. Beware Of Darkness (ann Wilson)
15. ##
- disque 2
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16. Let It Down (dhani Harrison)
17. Give Me Love (give Me Peace...) (ben Harper)
18. Here Comes The Sun (perry Farrell)
19. What Is Life (al Yankovic)
20. Behind That Locked Door (norah Jones)
21. My Sweet Lord (brian Wilson)
22. Isn't It A Pity (aimee Nash)
23. Any Road (butch Walker)
24. Taxman (cold War Kids)
25. It's All Too Much (flaming Lips)
26. Handle Withe Care (flowers/harrison/bate…)
27. All Things Must Pass(wilson/harrison/elson/jones)



             



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