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- Style : Enuff Z'nuff
- Membre : The Beatles , Bert Jansch , Harry Nilsson

John LENNON - Live Peace In Toronto (plastic Ono Band) (1969)
Par LONG JOHN SILVER le 10 Avril 2016          Consultée 2589 fois

Au moment où Lennon et les membres du Plastic Ono Band embarquent dans l’avion à destination du Canada afin de participer au festival Live Peace In Toronto, peu nombreux sont ceux qui savent que les BEATLES viennent de lâcher leur dernier souffle dans la réalisation de l’album Abbey Road, Allen Klein (1) ayant obtenu que l’information reste secrète alors qu’il renégocie les droits du groupe avec EMI. Lennon est alors dans l’après, son idée première est de remonter un groupe. Il pense déjà à s’attacher les services de Klaus Voorman (basse), d’Alan White (batterie, futur YES) et d’Eric Clapton avant d’y renoncer sur le long terme. Il opte assez vite pour une formation dite « plastique » où différents contributeurs apparaissent au fil des créations à venir. À L’origine de ce projet, Lennon est contacté par les organisateurs du festival à tendance revival rock'n'roll de Toronto (2) qui se tient en septembre 1969, afin d’en être le parrain, ce qu’il accepte à condition de pouvoir se produire sur scène, une première depuis 1966, une première surtout pour un (déjà) ex Beatle (3).

Pourtant, cet événement faillit bien ne pas se produire, Lennon ayant omis de prévenir Eric Clapton, lui et Yoko ne se présentant pas plus à l’embarquement la veille du concert. Ce n’est donc que le jour-même que tout ce petit monde se retrouve en catastrophe dans l’avion, George Harrison - pourtant aussi invité - ne se sentant pas de sauter dans un jet au pied levé afin d'aller jouer devant le public. Évidemment, rien n’a jamais été répété. On profite du voyage pour établir la liste des chansons à interpréter et tenter de les mettre au point, instruments en mains, puis on continue de le faire en coulisses avant de monter sur scène. Fait moins connu lors de ce bref séjour, Lennon impressionné de devoir partager la scène avec certaines de ses idoles d’enfance a été pris de trac, puis de vomissements peu avant le passage du Plastic Ono Band… On a beau être adulé par une foule qui trépigne d’impatience, on n’en reste pas moins un humain. Cette anecdote démontrant, ô combien, que l’homme n’a jamais été saisi par un quelconque sentiment de supériorité nonobstant une gloire accumulée dépassant l’entendement.

La représentation qui s’ensuit est découpée en deux parties distinctes, la première dévolue à John, la seconde à Yoko. Le choix des titres initiaux étant lié aux contraintes dues à cette association réalisée dans l’urgence, on décide d’interpréter trois classiques du rock’n’roll (« Blue Suede Shoes », « Money » et « Dizzy Miss Lizzie »), bien connus des musiciens, une chanson des BEATLES que Clapton et Lennon avaient déjà eu l’occasion de jouer ensemble (« Yer Blues ») (4), ainsi que deux titres dont un déjà paru en single (« Give Peace A Chance ») et l’autre qui fera l’objet d’un suivant (« Cold Turkey »). Rien de renversant à mettre en place quand on est un pro, d’ailleurs tout se passe plutôt bien, si ce n’est que les fins des morceaux sont plutôt abruptes, ce qui n’a rien d’anormal au vu du degré d’impréparation de la troupe. On tient malgré cela une prestation très correcte. Lennon chante avec conviction, les autres restent dans les clous. On peut se montrer satisfait. D’autant que si John a conservé - au mixage - les vocalises de Yoko sur « Cold Turkey », car après tout le thème de l’addiction abordé dans la chanson s’y prête, il les a judicieusement ôtées sur « Yer Blues ».

Cette dernière remarque pour expliquer qu’alors le concert de Toronto fut publié sur simple vinyle. Or sa seconde face est occupée par les chansons et prestations de Yoko ONO. Bien entendu, on pourrait ici prononcer l’éloge de la liberté créative alors nullement bridée par les majors et blablabla… Outre le fait qu’il conviendrait de nuancer largement ce propos, après écoute, cet argument apparaîtrait nimbé d’une mauvaise foi que rien ne saurait défendre. Sauf à aimer le son de la scie égoïne entrelardée de larsens, je ne vois pas ce qu’on peut décemment ressortir de ce micmac. Signalons pour la petite histoire que « Don’t Worry Kyoko », figurant déjà sur le Wedding Album publié au printemps 1969 par le couple Ono/Lennon, est dédiée à la fille de Yoko (5). J’avoue rester dubitatif en entendant ce type d'oeuvre quant à sa capacité à magnifier l’amour d’une mère pour sa fille… L’instant est enchaîné dans un flot de stridences toutes plus disgracieuses les unes que les autres à « John,John (Let’s Hope For Peace) », sorte d’impro qui réussirait presque à nous convaincre des vertus de la guerre.

Le concept Plastic Ono Band a survécu cependant à cette expérience sur scène puisque c'est le titre choisi pour le couple de disques à paraître en 1970, le premier par John, un chef-d’œuvre, le second par Yoko, et non on ne rigole pas ! L’album Live Peace In Toronto paraît en décembre 1969. Il se classe vers le haut des charts, la demande et l’attente du public étant considérables. Par la suite, le couple a sorti (malheureusement) des albums où il mélangeait ses créations. On pense à Sometimes In New York City et à Double Fantasy ainsi qu’au posthume Milk And Honey… où le pire et le meilleur se côtoient. Une précision cependant, votre serviteur n’a jamais considéré que Yoko avait été la responsable de la fin du plus grand groupe de tous les temps ni qu’elle ait jamais eu une quelconque mauvaise influence sur John. Ces deux-là s’aimaient, étaient libres de leurs choix, sincères et engagés en faveur de la paix. Simplement que la musique n’était pas faite pour elle.

1) Manager sulfureux qui s’était également occupé des ROLLING STONES pour mieux les spolier, ce qu’il faillit réussir avec les BEATLES si n’était la clairvoyance de McCartney
2) À l’affiche : Chuck BERRY, Jerry Lee LEWIS, Bo DIDDLEY, Gene VINCENT notamment, mais aussi ALICE COOPER, CHICAGO ou les DOORS
3) Le rooftop concert monté par les Beatles en janvier 1969 relevant surtout du happening
4) Pour le show télé des ROLLING STONES Rock’n’roll Circus, qui ne sera finalement pas diffusé
5) Kyoko Ono Cox née en 1963, fille du cinéaste Anthony Cox alors l’époux de Yoko

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   LONG JOHN SILVER

 
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- John Lennon (guitare,chant)
- Yoko Ono (chant)
- Eric Clapton (guitare)
- Klaus Voorman (basse)
- Alan White (batterie)


1. Blue Suede Shoes
2. Money
3. Dizzy Miss Lizzy
4. Yer Blues
5. Cold Turkey
6. Give Peace A Chance
7. Don't Worry Kyoko (mummy's Only Looking)
8. John, John (let's Hope For Peace)



             



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