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The PRODIGY - The Prodigy Experience (1992)
Par CHIPSTOUILLE le 16 Avril 2006          Consultée 10942 fois

En fait, avec cet album, je comptais faire comme à mon habitude, éviter de me prononcer trop rapidement, prolonger les écoutes. Comparer, jauger, évaluer, tenter différentes possibilités d'approche. Me documenter, relever des avis divers, voire peut-être même aller tenter l'écoute de diverses influences prononcées du groupe.

Non.

J'écris ce texte après ma deuxième écoute de "The prodigy experience", c'est peu, je l'admets, mais je ne pense pas que mon avis puisse énormément évoluer, je pense déjà en avoir fait le tour. C'est donc avec le souvenir encore frais des 11 (ah quand même, j'ai de l'endurance, j'aurais pas cru) premiers titres de la galette (le CD, pas le précipité obtenu après expérience) que je peux, tentant vainement de faire passer la nausée qui m'a prise sur la fin, vous exposer la débâcle.

La première écoute fut la plus facile, ayant en tête les auteurs d'un album de big beat plutôt soigné, quelques titres inoubliables parcouraient mes pensées (l’excellent "Smack my bitch up", pour n’en citer qu’un) je m'apprêtais donc à découvrir les sources de ce fameux groupe anglais si adulé. Bien sûr, je ne m'attendais pas à avoir un album génial, mais quand même...

PRODIGY fait ses débuts sur un monticule de produits eurodance ayant envahi le commerce. HADDAWAY, 2 UNLIMITED et DOCTEUR ALBAN ont envahit les ondes sonores, et ça ne s'est jamais aussi bien entendu que sur The Prodigy Experience, quand bien même PRODIGY affiche alors un côté plus underground. Les premières secondes de l’album ouvrent donc sur un titre qui nous fait esquisser un sourire. Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas entendu des énormités sonores pareilles. Après tout, fermons les yeux, ce n'est pas forcément parce que le son a vieilli que la musique est mauvaise.

Pour le moment, pas une once de rock, punk ou hardcore, influences qui feront la force du groupe après coup. Outre de l'eurodance jusqu'à la lie, on trouvera dans cet amas de sonorités électroniques, quelques traces de cold wave, peut-être même un peu de gothique (woaaaa !!!), et surtout une bonne grosse dose de hip-hop. C'est sur cette dernière influence que le groupe joue son atout principal, la rythmique est plus travaillée que le binaire classique, le côté un peu noirci de la chose donne une petite touche d'originalité, et finalement on laisse volontiers le disque tourner (au moins une fois). Puis vient un autre titre, le côté sombre s'évanouit, les sonorités estampillées "90-92" deviennent encombrantes et quelques samples vocaux bateaux remplissent finalement tout l'espace. Au bout de quelques "Wouhou", "1, 2, 3, 4" (en anglais dans le texte), quelques rythmiques aux sons "pianos" kitch (mais si, vous vous souvenez certainement de ses premières tentatives d’ « imitation piano » au son creux et écoeurant qu’on nous a repassé en boucle à l’époque) et autres clichés du genre, la lassitude prend vite, trop vite…

Puis finalement l'écoeurement, la première fois j'ai régulièrement sourit, cette fois-ci j'ai commencé à avoir des hauts le coeur. Inutile d'énumérer les titres sur lesquels on retrouve cette même formule bien trop répétée. Certains samples sont les mêmes d'un titre à l'autre, les morceaux sont tous répétitifs, tous les morceaux se ressemblent, donc un cheval bon marché est cher (euh, non, c'est pas ça).

Parait-il que "Charly" fut à l'époque un hit chez les ravers, c'est en fait le morceau qui, grâce à une introduction et des choses s'orientant légèrement du côté de la scène trance, permet de reprendre son souffle et de supporter l’épineux problème un petit peu plus longtemps. Allez, je peux quand même avouer que c'est le titre le moins mauvais de l'album (quoique "hip hip hipper" bleuargh !). Ne vous attendez tout de même pas à un miracle de ce côté-là, le "single" se fond parfaitement dans l'ensemble indigeste, je n’ai pas dit "bon", j'ai dit "moins mauvais".

Et donc, si l'envie vous prenait de découvrir les débuts du fameux groupe anglais de "Big Beat", j'espère que vous comptiez le faire uniquement dans un but culturel. Bien sûr, cette chronique n'a pour réel intérêt que celui de démontrer que PRODIGY reviendra de TRES loin sur ses albums suivants. Sur ce, mon mal de ventre est quelque peu passé, je remets ce CD pour la dernière fois dans son boîtier, je vous remercie de votre attention.

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