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- Style : James Brown , Sly & The Family Stone

EARTH WIND AND FIRE - Head To The Sky (1973)
Par FUNKYBEN le 26 Mai 2016          Consultée 2015 fois

Comme l’enseigne tout moine bouddhiste compétent : « Il faut donner du temps au temps. »
Pour EARTH, WIND & FIRE, il aura fallu trois ans pour que la formation se trouve et trouve son public. En effet, cet album marque le commencement de leur folle ascension. Les disques précédents, plus ou moins bons, furent plus ou moins bien accueillis par la critique, arrivèrent avec plus ou moins de succès à fusionner les sonorités pop et afro américaines. Néanmoins, en 1973, la bande aux frères White rentre dans la cour des grands avec leur premier album dépassant le million d’exemplaires écoulés.

HEAD TO THE SKY est résolument moins funk que ses prédécesseurs. Il possède d’ailleurs une atmosphère plutôt calme se rapprochant du R&B. Les rythmiques basées sur la basse, les cuivres sont très peu présents. Le groupe travaille d’avantage sur l’émotion, sur la richesse des compositions laissant un peu de côté la force (Amateurs de funk énergique qui rejettent les titres plus délicats, ne vous en faites pas, ces petits gars n’ont pas fini de vous surprendre, soyez patient).


Un orage d’été, voilà ce qui qualifie le mieux cette petite perle. Elle s’écoute de la même façon qu’une pluie estivale :

Evil : Le ciel se fait menaçant, le tonnerre gronde. Le firmament s’obscurcit au son du kalimba et des claviers, faisant redouter l’arrivée d’un orage dantesque. Cela nous oblige a tourner nos têtes vers le ciel pour guetter cette perturbation venant gâcher notre journée ensoleillée. Une rythmique tropicale maintient notre attention sur ces nuages pluvieux diaboliquement captivant. L’album commence avec le titre le plus festif qui ouvre les hostilités avec élégance.

Keep Your Head to the Sky : Ca y est, la pluie commence à tomber. Elle ruisselle lentement sur nos visages pendant que nous gardons les yeux fixés vers le ciel.
Après une intro plutôt rock, Maurice White nous propose une composition douce, peut-être une des plus touchantes qu’il ait élaborées. La voix de Philip Bailey nous envoûte, laissant le temps en suspens. Les choeurs qui l’accompagnent sont tout aussi magnifiques.

Build Your Nest : Les averses se transforment en orage, de grosses goutes tombent du ciel, accompagnées de grêles.
Nous sommes obligés de nous protéger, vu le funk qui émane de ce morceau. Les cordes sont à l’honneur, les guitares et la basse se déchirent comme des éclairs. Voilà une composition simple mais efficace, la plus funky de l’album. Elle serait passée inaperçue, perdue au milieu d’un album de pur funk, mais dans celui-ci son groove primaire est le bienvenu.

The World's a Masquerade : On arrive au passage le moins intéressant, le calme avant la tempête finale. Ce titre fut composé par le songwriter Skip Scarborough. Il est très R&B, s’éloignant des ambiances funk ou jazz. Malgré tout, on retrouve le son d’EARTH, WIND & FIRE avec ce mélange de voix haut perchées. Cependant, le tout reste assez quelconque.

Clover : La dernière partie ressemble à l’introduction de l’album, le ciel se fait à nouveau menaçant, le tonnerre gronde encore. Ce que l’on croyait être la fin de l’averse n’était qu’une courte interruption. La flute, interprétée par Andrew Woolfolk, est de retour. Elle apporte un coté aérien qui, par la suite, est contrebalancé par l’énergique solo de guitare électrique venant clôturer la chanson.

Zanzibar : La tempête arrive ! Les éléments se déchaînent dans un mélange de terre, de vent et de feu. C’est le plus long des titres d’EARTH, WIND & FIRE, plus de treize minutes, voilà une belle manière de clôturer cette intempérie. L’alliance entre les sonorités est parfaitement maîtrisée, avec une rythmique africaine sur laquelle les instruments s’emballent. Zanzibar, grand frère de Power (présent sur le précédent opus), a quelque chose de Santanien* dans le son. Est-ce la guitare électrique ? Est-ce l’arrangement ? Est-ce cette qualité dans le mélange des genres ? A vous de juger.
Au final, cet orage d’été se conclut par l’apparition d’un arc en ciel traversant les cieux, nous laissant déboussolés et contemplatifs.


La machine est lancée, en deux albums EARTH, WIND & FIRE nous a prouvé de quoi ils étaient capables. Ils ont trouvé leur identité. Après un LAST DAYS AND TIME très prometteur, ils arrivent à confirmer avec cette nouvelle création. Maintenant que la bonne recette est trouvée, que les dosages sont bons, il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Et vous pouvez nous faire confiance, il va être abondamment battu.

* Barbarisme créé a partir du nom de musicien américano-mexicain Carlos Santana

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- Verdine White (vocals, bass, percussion)
- Philip Bailey (vocals, congas, percussion)
- Maurice White (vocals, drums, kalimba, leader)
- Jessica Cleaves (vocals)
- Johnny Graham (guitar, percussion)
- Al Mckay (guitar, sitar, percussion)
- Larry Dunn (clarinet, piano, organ)
- Ralph Johnson (drums, percussion)
- Andrew Woolfolk (soprano saxophone, flute)


1. Evil
2. Keep Your Head To The Sky
3. Build Your Nest
4. The World's A Masquerade
5. Clover
6. Zanzibar



             



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