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BIG BEAT / HOUSE  |  STUDIO

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The CHEMICAL BROTHERS - Dig Your Own Hole (1997)
Par CHIPSTOUILLE le 19 Mai 2006          Consultée 7265 fois

Chaque genre musical afflige à la basse un traitement de choc. On retrouvera toujours un artiste qui se revendiquera de cette plage de fréquences exagérément faibles pour induire une musique infrasonore, celle-là même que l'on ne capte pas tout de suite, qui sert généralement plus d'enrobage à une mixture de sonorités plus aigues, immédiatement identifiables. En électro, le sous-genre "house" se sera fait l'ardent défenseur de cette plage sonore parfois laissée pour compte. On notera que certains artistes, dans d'autres mouvements auront concentré leurs efforts sur la zone sonore du groove, du style, du balancement, de l'accompagnement musical, plus que tout du soutient.

Dig your own hole des CHEMICAL BROTHERS est de ces albums-là, ceux par qui la basse passe ou casse. Les mélodies ici sont prodiguées par des lignes de vibrations grasses, dans les graves donc, l'accompagnement est relégué dans les hautes sphères des sonorités plus aigues. A faible volume sonore, la sauce prend difficilement, montez légèrement le son et tout cela donne irrémédiablement envie de bouger son popotin. Alors, indéniablement, sous la basse écrasante d'un "electrobank", au groove sombre de la basse élastique d'un "block rockin' beats", au milieu des vrombissements de "lost in the key-hole" ou encore haché menu par le marteau-pilon abrutissant d' "It doesn't matter" on n'en peut plus de remuer la tête.

Pour autant, il ne faudrait pas oublier l'habillage métissé de quelques mélodies ou arrangements emplissant le spectre sonore dans son intégralité. Les CHEMICAL BROTHERS connaissent désormais leur affaire et peaufinent leur "Big Beat" très typé house (le coté répétitif y est pour beaucoup) ici comme jamais. On se régale alors des quelques samplers hip hop judicieusement manoeuvrés (peut-être à l'exception d'un "it doesn't matter" un peu trop martyrisé pour être honnête) d'une rythmique groovy à souhait, laissant loin derrière, les clichés d’un hip hop immature, la variété des rythmes est ici de mise.

La balance est correctement équilibrée au final, et on y croit. D'un côté des samples judicieusement utilisés, rondement menés, d'un autre côté un aspect répétitif qui ne dessert que le groove et ne viendra que très rarement lasser. De même, un léger côté pop venu s'immiscer par la porte de derrière (faites un petit coucou de ma part à Noël Galagher sur "Setting sun") correctement contrebalancé par le poids de nombreuses expérimentations et d'un côté underground qui n'avait que peu convaincu sur leur précédent album (enfin, pour ma part). On se régale de cette relative facilité d'accès mise à contre-pied des hurlements stridents des instruments. Dig your own hole est tout du long sur la tangente, utilisant à foison des facéties qui pourtant en général ne séduisent que très peu, mais ici avec succès.

Et puis, en toute fin, comme pour nous récompenser d'avoir subi les à-coups réguliers d'une basse ventripotente, le sublime joyau qu'est "Where do I begin" virevolte telle une plume dans l’air encore moite. Beth Orton nous envoûte une fois de plus de par ses talents de chanteuse, laissant des arpèges de guitares (à l'envers, ou bien alors comme en suspend par instants, tout ça n'est pas très naturel) reposer nos oreilles éprouvées d'un tel florilège d'effets sonores. Tout ira finalement crescendo, les basses reprendront leur droit pour introduire enfin l’ultime pièce sonore, et non des moindres, "The private psychedelic reel" qui conclue l’album en beauté, de façon ouverte et éloquente, annonçant parfaitement la couleur de leurs prochains albums.

Dig your own hole avance d'un pas de géant par rapport à son grand frère, bien que son style n'en soit pas si éloigné. Dig your own hole est plus tout, plus dansant, plus risqué, plus provoquant, plus travaillé, plus réussi, plus beau qu'Exit planet dust. On regrettera seulement un petit côté outrancier des beats répétitifs, "Surrender" corrigera le tir en laissant le côté pop prendre légèrement le dessus. Dig your own hole est à n'en pas douter un des meilleurs albums des frères chimiques, subtil échiquier de musiques noires et blanches sur lequel s’est déroulé une des parties les plus passionnantes de l’électro. Mais ne vous y trompez pas, il n’est pour autant pas question d’échec ici, mais plutôt d’un jeu basé sur de bonnes cartes, en l’occurrence une réussite.

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- Tom Rowlands (la moitié de tout)
- Ed Simons (l'autre moitié)


1. Block Rockin' Beats
2. Dig Your Own Hole
3. Elektrobank
4. Piku
5. Setting Sun
6. It Doesn't Matter
7. Don't Stop The Rock
8. Get Up On It Like This
9. Lost In The K-hole
10. Where Do I Begin
11. The Private Psychedelic Reel



             



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