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LORN - Timesink (2020)
Par CHIPSTOUILLE le 1er Janvier 2022          Consultée 1037 fois

Le 18 Mars 2020. Il a publié ce clip le 18 Mars 2020, 2 jours après le début du confinement (en France comme aux Etats-Unis). Le même jour, l’état de New York annonçait avoir identifié 2000 cas. La suite, vous la connaissez. Mais LORN, au moment où le clip de "Timesink" a été tourné (à l’automne 2019), il ne la connaissait pas, pas vraiment. Enfin quand on voit les images, c’est à se le demander, vraiment.

On aurait tort d’ériger LORN en visionnaire, en clairvoyant. Les signes avant-coureurs d’une telle pandémie, cela faisait longtemps qu’ils étaient dans l’air, dans l’air du temps. LORN n’est pas seul : Contagion, Outbreak, tous les films de zombis, tous parlaient de ça, déjà, bien avant. Le fait que le clip de "Timesink" soit arrivé le 18 Mars 2020, c’est une simple coïncidence.

En revanche, ce qu’on peut reconnaître à LORN, c’est d’avoir eu du courage. Le courage que Columbia Pictures n’a pas eu avec le premier Spiderman de Sam Raimi en 2001, par exemple. Parce qu’il a fallu retirer tous les plans avec les tours jumelles. Pensez, montrer une toile d’araignée géante entre des tours qui venaient de s’effondrer, ça aurait été trop choquant. Ils ont failli avoir un film avec un sous-texte précisant que les super héros, c’était du chiqué. Dommage, le film a failli être intéressant. Columbia Pictures a trop de pouvoir pour se permettre de choquer, trop de responsabilités… Mais les 2000 morts du World Trade Center, c’est du pipi de chat. Aux Etats-Unis, ils en sont à 847 000 morts causés par le Covid, l'équivalent de 847 tours effondrées. Si vous croyez que ce n’est pas comparable, parce que ça n’est pas voulu, réfléchissez. Réfléchissez bien.

LORN n’hésite pas à choquer. Ça ne date pas de "Timesink", il n’a pas attendu la coïncidence. Mais à force de faire preuve de sincérité, la roue du temps a fini par coïncider. Stranger Things rencontre The Walking Dead certains clament, oui mais non, c’est plus profond que cela, plus limpide. L’enfant à vélo qui parcourt cette route accidentée, ne se choque plus de ce qu’il voit. Des appels à l’aide sur le toit des voitures, une ambulance emmitouflée dans les rubans de sécurité, des cadavres empaquetés qui ne servent que d’obstacle avec lesquels il joue… La pandémie, cet enfant n’en n’a plus rien à secouer. Ce qui lui fait poser pied à terre, c’est une rencontre avec un renne. Pas celui du Père-Noël non, le dogme de Mononoke Hime et de tout un tas d’œuvres qui ont repris le filon. Ce renne, c’est la dernière créature majestueuse qui parcoure les forêts d’occident. La dernière qui peut nous fixer dans les yeux, nous signifiant d’un regard, que la nature reprend ses droits. Une larme coule, c’est du sang. Il est foutu, tant pis, il reprend son chemin comme avant.

Musicalement, nous sommes une fois de plus transportés. En quelques années, LORN a dérivé du hip-hop instrumental des débuts vers des nappes de claviers convulsantes, éthérées, cycliques. Le titre est tiré de l'album Drown the Traitor Within sorti en Juin 2019. Les variations sont très subtiles, des touches de volume en plus, en moins, à peine perceptibles, comme un bourdonnement dans les tempes. Le son s’ouvre finalement, et la mélodie surgit, passé les deux minutes. Une mélodie simple, une fois de plus, quelques notes suffisent. LORN fait toujours preuve de sobriété et d’efficacité sur ce point. Le propos est toujours concis, direct, bien que l’ensemble dépasse ici les 4 minutes. Le clip n’hésite pas à couvrir la musique de quelques bruitages de vélo. Comme un cycle qui répond à un autre. La fin du titre s’évanouit dans un presque silence, accompagné d’un vent électrique.

Si vous ne voulez pas vous faire vacciner, je comprends. On a tous vu I am Legend, ce film où Will Smith chasse encore la nature dans les rues d’une New York dévastée. Où tout le monde est mort (ou c’est tout comme) à cause des effets secondaires d’un vaccin que tout le monde s’est administré. Mais dans ce cas-là, utilisez votre tête, réfléchissez. Ne venez pas manifester contre le passe sanitaire, il y a des messages plus importants à clamer. Ne pas se faire vacciner, c’est un choix, il faut l’assumer. Mettez vos masques, mettez les bien, en pinçant la barrette de métal sur le nez, sans laisser de trou au niveau des joues. Combien de personne je vois encore, avec le masque sous le nez ? Des gens qui travaillent dans l’agro-alimentaire ou dans des hôpitaux… C’est dingue ! Oui, sous le nez, ça ne sert à rien, c’est comme si vous disiez à tous les gens que vous croisez qu'ils peuvent aller crever. Si vous ne voulez pas vous protéger, protégez au moins les autres, ceux qui ont pris le risque de se faire vacciner, et ceux qui ne le peuvent pas.

Parce que oui, il y a des gens qui contrairement à vous n’ont pas le choix. Des gens qui sont à l’hôpital pour d’autres raisons que le Covid. Des gens qui ont des traitements si compliqués à suivre que l’ajout d’un vaccin est un risque supplémentaire pour eux, qu’ils ne peuvent pas se permettre de prendre, qu'on ne les autorise pas à prendre, contrairement à vous qui avez le choix. On n’étouffe pas avec un masque. Ceux qui étouffent, ce sont les malades en phase terminale, ceux qui ont des crises d’asthme, ceux qui ont un cancer, ceux qui sont paralysés, c'est eux qui sont vraiment en train de souffrir. Les malades n’applaudissent pas les personnes du corps médical au balcon, dans beaucoup de cas ils ne peuvent même pas se lever. Respectez-les, les malades comme les soignants, mettez vos masques correctement, et reconsidérez l’idée d’aller vous faire vacciner. Si vous ne voulez toujours pas, ayez au moins la décence de rester chez vous, de prendre les précautions qui s'imposent et de la fermer.

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